Breisach-am-Rhein, aussi appelée Vieux-Brisach en français, est la ville allemande située au niveau de Neuf-Brisach, cité fortifiée construite par Vauban. L'instabilité du lit du Rhin, dont il a été question dans mes premiers articles, est illustrée ici par la situation de Breisach : à l'époque romaine, la ville se situait en rive gauche (rive alsacienne) ; par la suite, elle devint une île cernée par deux bras du Rhin ; au Xe siècle, elle revient en Alsace, et c'est au XIVe siècle qu'elle choisit de se fixer (provisoirement?) chez nos cousins germains. Vivement qu'elle revienne, nous l'attendons avec impatience...
Nous avons vu dans l'article précédent que c'est au niveau de Vogelgrün que finit le Grand Canal d'Alsace, contrairement au projet original de René Koechlin qui prévoyait d'arriver à Strasbourg. La suite de la canalisation se fera par la régularisation du lit du fleuve (construction de digues et d'épis) et la construction d'écluses sur des dérivations (aménagement dit "en festons").
Canal latéral | Aménagement en feston |
L'Allemagne a préféré ce type d'aménagement (plus cher car plus de barrages à construire), car d'une part le barrage à chaque feston permet de relever le niveau du fleuve, alimentant ainsi les nappes phréatiques riveraines, et d'autre part cela lui permet de pouvoir installer des ports sur sa rive, impossible sur le canal, situé totalement en territoire français. La France a accepté ces modifications lors de la convention de Luxembourg de 1956, en contrepartie de la canalisation de la Moselle par l'Allemagne jusqu'à Coblence (Koblenz).
Pour compenser l'abaissement du niveau du Rhin non navigué, dû au détournement de l'eau par le barrage de Kembs pour l'alimentation du canal, il a été décidé de construire un barrage, appelé barrage agricole, au niveau de Breisach, juste en amont du débouché du Grand Canal d'Alsace. Pour permettre la navigation sur une partie du vieux Rhin, ce barrage est doublée d'une écluse.
de Breisach.
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