"Port-la-Nouvelle, vue du ciel" est affiché sur cette carte postale.
En zoomant, on peut apercevoir le MOSQUITO.
C'est un "Grand Numéro" comme en témoigne ces 2 photos prises, il y a quelques jours. Il est coulé là "depuis un certain temps "... Je ne connais pas la date de ce naufrage, mais ça faisait longtemps qu'il agonisait sans soins et à la portée de mains indélicates.
Aujourd'hui avec l'outrage du temps, sa devise et son N° d'immatriculation sont illisibles, mais ce n'est pas un inconnu, en novembre 2009, on pouvait encore l'identifier.
C'est donc le MOSQUITO, immatriculé à Paris P9360F.
En anglais et en espagnol, cela signifie "Moustique". je ne sais pas ce qui a amené à l'appeler ainsi, mais ce nom aurait pu paraître prédestiné jusqu'au milieu des années 1960. En effet avant l'aménagement touristique de la région Languedoc-Roussillon qui a amené une confortable démoustication, on se faisait "manger" par les moustiques qui se baladaient en petits nuages. Le temps d'attente pour débarquer, parût long parfois !!! L'utilisation du "NOPIC", lotion à base de lavande, était plus du domaine psychologique qu'efficace ! Conclusion, il fallait choisir entre la chaleur et les piqûres de ces insectes, quand ce n'est pas les deux car malgré la présence de moustiquaires aux ouvertures, il en rentrait toujours quelques uns !! Il y avait bien une prolifération d'hirondelles, mais leur actions étaient insuffisantes ... Pour avoir parcouru d'autres contrées (Camargue notamment), je pense que les amis du Rhône ont dû connaître les mêmes joies !!!
Mais revenons à notre MOSQUITO, qui n'a jamais fait de transports dans le Midi. Gaston, l'ancien cantonnier des Ponts & Chaussées (VNF), disait il y a une dizaine d'années, qu'il avait appartenu à un ancien pêcheur qui le transformait "en boîte de nuit". Or, pendant les travaux, le propriétaire est décédé et le bateau est resté là, après plus aucune information sur la propriété de ce 38m.
Sur le flanc bâbord, il y a deux portes qui rappellent celles qu'avaient les navires qui transportaient le bétail au départ de Sète, mais celles là sont loin d'être étanches, malgré que l'eau ne soit pas loin du bas de ces ouvertures.
La photo prise du pont en 2011 montre qu'il y a encore la timonerie et qu'il est parfaitement couvert. En se référant à la barrière, on peut voir que le bateau a été avancé d'une dizaine de mètres.
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Bien sûr les pirates sont entrés en action : plus de timonerie, de macaron, de bouchon (en cuivre) au nable de pont, accès au logement grand ouvert, etc.
Les raisons de son naufrage sont multiples : vagues des bateaux qui passent par dessus les portes, entrées d'eau de pluie, chancres formés surtout par l'immobilité dans une eau saumâtre ou salée, etc.
Un constat d'abandon a été fixé par VNF sur le soubassement de la cabine ainsi qu'à la mairie de Port-la-Nouvelle. Il est daté du 18 juin 2014, c'est en sorte un autre "appel du 18 juin" !! Il est mentionné : " ... le MOSQUITO occupe toujours, en état d'abandon, sans titre ni droit, le domaine fluvial maritime, au PK 31.240, rive gauche du bief de la mer du Canal de la Robine..." Ce fait a été déjà signalé le 13 septembre 2013.
Maintenant "il est à fond".
Merci à Serge d'avoir signalé ce "naufrage".
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Suite à l'article,
Yanick m' a annoncé que le MOSQUITO était en vente au Domaine.
Yanick m'a dit aussi que ce bateau avait fait boîte de nuit à Roubia, dans le Grand-bief, vers les années 1980. Peut-être que l'on aura un peu plus d'informations.