Sur le site Facebook, "La vie à Carcassonne", un internaute a posté une vidéo d'une dizaine de minutes intitulée :
Lien : www.facebook.com/claude.gironis/videos/10216321493262760/
Cette vidéo traite de la vie à Carcassonne dans la Cité et ses environs sans doute vers le milieu ou la fin des années 1950. Une bonne partie est consacrée au Canal du Midi des écluses du Fresquel à celle de Saint Jean.
C'est une vidéo, très intéressante mais "es tot baréja !" (c'est tout mélangé, en français), les vues ne suivent pas l'ordre chronologique. C'est sans importance pour le néophyte, mais ça surprend celui qui a tourné maintes fois les manivelles de ces écluses.
1. Au temps 1mn 56s, c'est la première allusion au Canal du Midi. On y voit un Citerna dans le bief de Saint Jean.
2. Au temps, 4mn et 10s, on commence à voir le Fresquel.
Ce site est une curiosité du Canal du Midi, c'est le lieu où le canal traversait la rivière Fresquel à l'aide d'une chaussée, jusqu'à sa déviation par Carcassonne(1800-1810).
2 articles traitent déjà du Fresquel sur BaB :
bab.viabloga.com/news/deconstruction-du-barrage-de-lachaux
bab.viabloga.com/news/midi-souvenirs-du-fresquel
Ci-dessous, un extrait du Guide de la navigation (1965) et une vue aérienne de Géoportail pour voir la disposition des lieux :
Le site comprend une "écluse simple" (à 1 seul sas) et une "écluse double" (2 sas), séparée par un petit bief de 250m environ. Bien qu'il y ait 2 maisons éclusières, un seul éclusier est en charge des 2.
Petit lexique du Midi :
On employait le terme "bassin", pour désigner le sas d'où "bassiner" pour passer une écluse et "débassiner" pour sortir d'un sas. De même, le mot vanne plutôt que vantelle.
Pour les bateaux, une "Descente" était utilisée et le terme "avalant" était inconnu et une "Montée" plutôt que "montant".
3. Reprenons la vidéo, temps 4mn 31s : préparation de l'écluse de Fresquel Double.
Quand le jeune rencontre l'éclusier celui-ci "prépare l'écluse Double.
L'éclusier sait que le Lauragais ne va pas tarder à arriver car il a été annoncé par l'éclusier de l'Evêque via le téléphone interne qui relie les écluses entre elles.
Il ouvre les vannes des portes du milieu (N°2) pour vider le bassin "d'en haut" (N°1). La montée de Fresquel Double se fera "à bassin vide".
Ci-dessous la description de cette écluse double avec les termes employés.
4. Passage de Fresquel Simple :
L'éclusier n'attend pas que le sas N°1 se vide. il va s'occuper de l'écluse de Fresquel Simple, première écluse à passer en allant vers Toulouse. C'est une écluse construite par Riquet.
Pour "attraper le bout" et faire la manoeuvre le matelot se débarque avec le vélo au Pont de Conques que l'on voit en arrière-plan, ou bien grimpe à la porte quand le bateau rentre dans le bassin. A cette époque, il n'y avait pas d'échelle aux portes.
L'éclusier n'attend pas que le sas N°1 se vide. il va s'occuper de l'écluse de Fresquel Simple, première écluse à passer en allant vers Toulouse. C'est une écluse construite par Riquet.
Pour "attraper le bout" et faire la manoeuvre le matelot se débarque avec le vélo au Pont de Conques que l'on voit en arrière-plan, ou bien grimpe à la porte quand le bateau rentre dans le bassin. A cette époque, il n'y avait pas d'échelle aux portes.
Plus tard des mariniers feront fabriquer des échelles accrochées à la porte par le matelot en rentrant dans le sas et décrochées par le patron en passant.
Quand le bateau est monté, il sort de l'écluse de Fresquel Simple.
5. Bief du Fresquel.
Le Lauragais "fait" le petit bief de 250m environs qui sépare les 2 écluses.
Remarque : dans ce micro-bief, une montée et une descente peuvent s'y croiser.


Le portique a été construit pour charger les mattes des mines de Salsigne toute proches, à destination de Port-la-Nouvelle ou de Bordeaux.
A partir de là, ce n'est plus Riquet qui a construit cette partie du Canal du Midi. C'est une déviation construite entre 1800-1810 pour passer par Carcassonne.
6. Le Lauragais rentre dans le "sas du bas" (N°2) de Fresquel Double.
Quand les portes (N°3) d'en bas sont fermées, le matelot et l'éclusier se dirigent vers l'amont. En passant, ils ouvrent les portes du milieu ( N°2), le sas N° 1 ayant eu le temps de se vider. temps 6mn 17s.
Ils crochètent ces portes pour ne pas qu'elles se referment ave le courant. Ils descendant les vannes (non filmé).
Ils crochètent ces portes pour ne pas qu'elles se referment ave le courant. Ils descendant les vannes (non filmé).
Rappel : quand le Jeune est arrivé, l'éclusier montait les vannes de ces portes.(N°2).
Ils continuent ensuite jusqu'aux porte "d"en haut" (N°1) pour ouvrir les vannes afin de remplir le sas N°2.
Remarque :
Pour montrer la gerbe d'eau et le courant qui s'en suit, le cinéaste a placé une séquence tournée à l'écluse triple de Trèbes, ça ne change rien à la compréhension, mais le connaisseur des lieux peut être un peu sésarçonné.
Temps 6mn 24s : lorsque l'éclusier juge que le bassin N°2 est plein, les vannes sont descendues. Le patron peut juger aussi qu'il y a assez d'eau, il donne alors "un coup de corne" et gagne ainsi quelques minutes en franchissant le bassin N°2 avant qu'il ne soit totalement plein.
Rappel : on franchissait une vingtaine d'écluses par jour, si "on gagnait" quelques minutes à chacune d'elles, à la fin de la journée ça pouvait nous permettre de "sauter" une écluse dont on pourrait "faire le bief" après l'heure de navigation.
Pour montrer la gerbe d'eau et le courant qui s'en suit, le cinéaste a placé une séquence tournée à l'écluse triple de Trèbes, ça ne change rien à la compréhension, mais le connaisseur des lieux peut être un peu sésarçonné.
Temps 6mn 24s : lorsque l'éclusier juge que le bassin N°2 est plein, les vannes sont descendues. Le patron peut juger aussi qu'il y a assez d'eau, il donne alors "un coup de corne" et gagne ainsi quelques minutes en franchissant le bassin N°2 avant qu'il ne soit totalement plein.
Rappel : on franchissait une vingtaine d'écluses par jour, si "on gagnait" quelques minutes à chacune d'elles, à la fin de la journée ça pouvait nous permettre de "sauter" une écluse dont on pourrait "faire le bief" après l'heure de navigation.
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Le bateau passe alors au sas supérieur (N°1). Les portes du miieu (N°2) sont fermées.
Le bateau passe alors au sas supérieur (N°1). Les portes du miieu (N°2) sont fermées.
Le Lauragais sort de l'écluse, sans perdre de temps, on voit qu'il s'avance avant que les portes ne soient totalement ouvertes !
Exceptionnellement le matelot et l'éclusier ont permuté leur côté car le jeune a laissé son vélo du côté de l'éclusier.
C'est le matelot qui embarque la bicyclette car il faut une certaine habitude pour s'embarquer ou débarquer en route. Il suffit d'observer la différence d'attitude entre l'homme du bord et le terrien lorsqu'ils montent à bord !
7. Bief de Fresquel Double:
En partant le patron salue l'équipe du cinéaste, geste classique, il ouvre la porte de la timonerie pour un salut franc.
Le Lauragais se dirige vers l'écluse de St JEAN à 780m en amont.

Arrivé à cette écluse, le matelot s'apprête "à sauter" dès l'entrée du bateau dans l'écluse car il y a un escalier à monter plus une route à traverser (non filmée) et qu'il faut attraper le bout ! A cette écluse, la banquette et les escaliers en aval évitent de grimper à la porte. Toutefois quand il y avait de la circulation automobile, certains préféraient "faire l'acrobate" !

L'éclusage se fait ensuite normalement.
C'est le patron qui débarque le vélo du Jeune, toujours par prudence.

Arrivé à cette écluse, le matelot s'apprête "à sauter" dès l'entrée du bateau dans l'écluse car il y a un escalier à monter plus une route à traverser (non filmée) et qu'il faut attraper le bout ! A cette écluse, la banquette et les escaliers en aval évitent de grimper à la porte. Toutefois quand il y avait de la circulation automobile, certains préféraient "faire l'acrobate" !


L'éclusage se fait ensuite normalement.
C'est le patron qui débarque le vélo du Jeune, toujours par prudence.
Ainsi s'achève la partie canal de cette vidéo.
Dans le rôle du patron, on retrouve Louis et dans celui du matelot, Joseph, dit "Pépito", tous deux d'excellents mariniers forts sympathiques.
Dans le rôle du patron, on retrouve Louis et dans celui du matelot, Joseph, dit "Pépito", tous deux d'excellents mariniers forts sympathiques.
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