Le canal de la Marne au Rhin a été construit suite à la loi du 3 juillet 1838, suivant un projet établi dix ans auparavant par M. Brisson (1777-1828), ingénieur des Ponts-et-Chaussées. Entrepris immédiatement, les travaux furent cependant ajournés en 1844 ; ils reprirent en 1846, et c'est en 1853 que le canal fût terminé de bout en bout, en même temps que la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. D'ailleurs, les travaux de ces deux voies de communication ont été menés par l'ingénieur polytechnicien Charles-Etienne Collignon (1802-1885).
Le point de départ de ce canal se trouve à Vitry-le-François (51), où il est en contact avec le canal de la Marne à la Saône et le canal latéral à la Marne. A l'autre extrémité, Strasbourg, à 314kilomètres (178 écluses à l'origine). Le canal de la Marne au Rhin offre la particularité de compter deux biefs de partage : celui de Mauvages, entre les versants Marne et Meuse-Moselle, à la cote 246,15, et celui des Vosges, entre les versants Moselle-Meurthe et Rhin, à la cote 266,17.
A l'origine, le mouillage était de 1,60m et la longueur des écluses de 34,50m. Le programme Freycinet (loi du 5 août 1879) le classe en voie de 1ère catégorie, son mouillage est alors porté à 2,00m et les écluses à 38,50m. En 1895, le mouillage fut porté à 2,20m (essentiellement par élévation du plan d'eau). Ces dimensions permettent aux bateaux de 1,80m d'enfoncement de porter 250 à 280t de marchandises.
Sur tout son parcours, le canal de la Marne au Rhin est rattaché à d'autres voies navigables : nous avons vu le canal de la Marne à la Saône et le latéral à la Marne, il y a aussi le canal de l'Est (branches Nord et Sud), la Moselle et le canal des Houillères de la Sarre, et bien sûr le Rhin. De très nombreux ports se sont implantés au fil des ans sur son tracé, parmis lesquels : Vitry-le-François, Bar-le-Duc, Pagny-sur-Meuse, Nancy, Saint-Phlin (La Madeleine), Varangéville, Dombasle, Héming,... et à son extrémité Est : Strasbourg.
En plus de 150 ans, le canal de la Marne au Rhin a été transformé, amélioré, modernisé. Après la guerre de 1870 et la perte de l'Alsace et de la Moselle, il a fallut assurer les ressources en eau (perte des étangs de Gondrexange, du Stock, de Réchicourt, de la prise d'eau dans la Sarre,...) : l'étang de Parroy a été construit. Des escaliers d'écluses on été remplacés par une écluse de haute chute (accès à la Moselle à Frouard, Saverne), des écluses ont été doublées, vers 1930, là où le trafic le nécessitait : à Foug, et de Jarville à Varangéville ; le pont canal de Liverdun et celui de la Madeleine ont été élargi pour permettre la navigation à double sens, des sections sinueuses on été abandonnées au profit de tracés plus direct, les écluses du versant Meurthe de Réchicourt jusque Dombasle (bief 23 dans lequel débouche la prise d'eau dans la Meurthe) ont été équipées dans les années 50 de pompes électriques pour remonter l'eau de bief en bief... Sur les secteurs les plus fréquentés, les écluses ont été mécanisées puis automatisées (système Saxby, années 70). Ces dernières années (2004-2008), 4 écluses du versant Meurthe, situées entre Lagarde et Bauzemont, ont servi de site test pour la mise au point de nouveaux systèmes d'automatisation, permettant notamment un contrôle des phases de l'éclusage depuis un terminal électronique embarqué sur le bateau.
Dans les années 60, le mouillage a été porté à 2,60m pour permettre un enfoncement à 2,20m des bateaux, travaux inscrits aux IIIe, IVe et Ve Plans de Modernisation et d'Equipement (s'échelonnant entre 1958 et 1970). Cette augmentation du mouillage de 40cm s'est faite de plusieurs façons:
- la plus fréquente : élévation du niveau du plan d'eau par réhaussement des digues, des bajoyers et des portes d'écluses, ainsi que des ponts ; ces travaux peuvent être menés sans arrêter la navigation
- abaissement du plafond : l'exécution d'importants travaux de terrassements ne peut se faire que très rarement en eau, car ils détruisent l'étanchéité de la cuvette (corroi d'argile sur plafond et berges) ; les ponts ne sont pas modifiés, par contre les travaux d'abaissement du radier des écluses, de modifications des aqueducs et siphons passant sous le canal nécessitent des démolitions et reprises en sous oeuvre délicates, exécutées en période de chômage : cette méthode n'est adoptée qu'en cas de force majeure, dans les biefs où l'on ne peut pas modifier l'altitude du plan d'eau (débouché de rigole alimentaire, aménagement trop coûteux de ponts, traversée à niveau de rivières...)
- méthode mixte, qui rassemble les inconvénients des deux précédentes. Cette méthode n'est utilisée qu'exceptionnellement. Par exemple, dans le bief de partage des Vosges, il fallait tenir compte de la présence de nombreux aqueducs ou siphons, le plafond n'a été baissé que de 0,10m. Les 0,30m restant on été obtenus par élévation du plan d'eau, qui a entraîné des difficultés pour l'écoulement du débit de la rigole alimentaire de la Sarre.
L'enfoncement à 2,20m a été autorisé de Villey-Saint-Etienne (écluse 29 du versant Moselle) à Réchicourt-le-Château (écluse 1 du versant Meurthe) le 1er septembre 1968, puis dans le bief de partage des Vosges et le versant Rhin, à titre d'essai à compter du 23 octobre 1968. Le nombre d'écluses a été diminué :
- en 1965 est mise en service l'écluse de Réchicourt-le-Château, de 16m de chute, remplaçant 6 écluses
- en 1969, c'est le plan incliné d'Arzviller qui est ouvert à la circulation, remplaçant 17 écluses.
Tous ces travaux ont eu lieu a une époque où l'on croyait encore à la voie d'eau ; aujourd'hui, le trafic, pour le versant Meurthe par exemple, n'est plus que d'une centaine de commerces par an (voir un tout petit peu plus...) en amont de Dombasle et la plaisance concerne essentiellement le bief de partage des Vosges et le versant Rhin.
Par manque de moyens, certaines portes d'écluses et quelques bajoyers ne tiennent que grâce à la mousse, les fuites des biefs courent à travers les prés pour alimenter les rivières parallèles au canal. La flotte Solvay, de plus de 120 bateaux, est réduite à néant. Alors certes, il y a quelques notes d'espoir : la Solvay charge toujours quelques bateaux chaque mois (mais elle a du mal à en trouver, il faut qu'ils reviennent du Nord à vide, et ces voyages n'intéressent pas les mariniers car la soude ça abîme les cales...), on entend même dire que la cimenterie d'Héming voudrait aussi reprendre le transport par eau (nouvelle non vérifiée circulant sur Radio-Canal...). Faut continuer à y croire...
Intéressons-nous maintenant particulièrement au versant Meurthe : la visite se fait à l'inverse du sens conventionnel.
Tout commence ici : Frouard.
La photo, extraite de "La vie du rail" #800, représente le bateau MARTINE et un inconnu à Frouard. Elle doit dater des années 50 - début 60.
Les bateaux sont amarrés dans une partie aujourd'hui remblayée; derrière eux, le canal part vers Champigneulles, puis Nancy. A leur droite se trouve l'écluse de descente en Moselle, ancienne écluse double, qui arrive au port de Frouard, en amont des écluses de Frouard-Clévant (Moselle canalisée à grand gabarit, et écluse Freycinet). Devant les deux péniches,
c'est le canal qui part en direction de Liverdun, puis Toul. Cette partie est hors-service sur environ 23km (à partir de l'arrière des bateaux), et remblayée sur environ les quatre-cinquièmes depuis la canalisation à grand gabarit de la Moselle
(ouverte en 1964), et les ouvrages ont été détruits (à Liverdun notamment, pont-canal sur la Moselle dynamité et tunnel inaccessible aux bateaux).
Le paysage a quelque peu été modifié: plus de château d'eau, plus de cheminées d'usines, mais le pont et la maison derrière sont toujours là.
Premier ouvrage marquant : le pont tournant de Champigneulles:
- Maxéville
Puis nous voici à Nancy :
I
IKOPA, Blondeau Deloffre Cambrai
La traction des bateaux dans la traversée des ports s'est faite par un moment par remorqueur :
DOMBASLE NY3156F
construit à Duisbourg (D) en 1931 pour l'ONN
actuellement, logement SATURNIN NY3697F
D'autres photos :
Une belle mignole, vidange, au côté de quetre chargés :
On peut voir le CRITIQUABLE (P9933F ; gros numéro n°79 construit au chantier de Stettin (Pologne) en 1923) ,
ainsi que le SPORT (Li8353F, Quille de Merville 1929) et une grue mobile des Magasins Réunis de Nancy.
Encore le SPORT (à gauche, Li8353F , Quille de Merville 1929) et le SPORTIF (à droite, Li7165F devenu GC)
les deux appartenaient dans les années 30 à Léopold Farineaux de Dunkerque et étaient motorisés.
Ce que l'on peut lire sur le bateau du milieu: SCALDIS (suivi probablement de II) , F. Seyrin, Jambes
(si quelqu'un peut en dire plus...)
devises que l'on peut voir, de gauche à droite :
ALBATROS , AIGLON (P13679F, devenu logement) , EDOR, ADANA , ALPHONSINE (NY3391F) ,
L'OISEAU BLEU P12384F , pas de devise visible , amarré derrière : L'YONNE (P12739F) ,
ANGELO (un sarrois, SN 690SA, chantier Saar, 1932, à voir sur http://bab.viabloga.com/news/un-ange-passe-angelo) ,
amarré rive droite : Michel (NY 2884F, un 30mètres à Policard)
le pont levant Bazin aujourd'hui:
le BD Li9904F ex GIL-JO ex NAMATHY, devenu ALCYONE en logement à Metz
(photo provenant d'un site internet il y a quelques années, que je ne retrouve plus)
Presqu'à la sortie de Nancy se trouve le port de Bonsecours :
Et voici la première écluse, l'écluse de Jarville (n°26 et 26 bis).
"LOUIS" à Girard
Cette jolie photo d'une scène de halage a été prise en août 1909.
Pour faire face à l'importance du trafic, dû aux usines chimiques (La Madeleine, Solvay à Dombasle,...) les écluses 23 à 26 ont été doublées, vers 1925-1930.
SAINT GOBAIN 2, futur SR22 (Soudières Réunies), NY2863F
chantier Broutin (Laneuveville, voir ci-dessous), 1925
A l'amont de l'écluse se trouvait le chantier de bateaux A. Forterre.
Et en aval, vers Nancy, les hauts-fourneaux :
Laneuveville-devant-Nancy (écluses n°25 et 25 bis)
En aval de l'écluse se trouvait un autre chantier de construction et de réparations de bateaux: le chantier Broutin
au fond (gauche) : LE LYONNAIS D353F
premier plan : MON DESIR (274t) à Masy de Nancy
la scierie du chantier :
à droite : Li 9420F (?)
MF81 construit à Mainz en 1928
réparé après son accident survenu à Lyon en 1929
la traversée de Lyon était très difficile, le bateau a heurté un pont
devenu SSS81 (Sablières de la Seine)
MONTEREAU (NY3048F) construit pour la CCMT
au chantier BROUTIN en 1930 (comme le MONTARGIS NY3031F)
Voici un bateau s'engageant dans la vallée de Cayenne, surnom donné au canal de jonction du canal de la Marne au Rhin au canal de l'Est (branche Sud, actuel canal des Vosges) à cause de ses 18 écluse en 10 kilomètres (véritable canal à point de partage, alimenté par la station de pompage "les turbines" dans la Moselle de Messein) :
VICHY qui vu la marque sur l'étrave appartient à une compagnie
vers 1948
remarquez le marinier qui déplace son bateau à la perche
derrière lui, un bateau s'engage sur le canal de la Marne au Rhin et se dirige vers l'écluse 25
Entrée d'un montant dans l'écluse:
ME VOILA à Van Mehelen, Anvers
un bateau de la flotte Marcheville-Daguin (soudière de la Madeleine) :
MD 1 NY2032F chantier Perbal de Nancy devenu J.S. à Pinon
La Madeleine (écluse n° 24 et 24 bis et pont-canal)
amarré en aval de l'écluse : LE XXe SIECLE
en aval des écluses, à droite : une drague à godets
V-L P9529F gros numéro n°109
chantier Marienwerder 1922
vue sur l'amont de l'écluse:
SR8 ex MD8 NY2998F
construit en 1929 au chantier Broutin de Laneuveville
devenu SANDRINE en 1966
amarré après le pont : MD3 NY2050F (Marcheville Daguin, futur SR3, Soudières Réunies)
mis à l'eau le 1er mars 1919
SOLVAY 24 NY2220F construit en 1911 au chantier Munier de Frouard
à droite : tracteur électrique Jeumont datant des années 1930 et donc appelé J30
amarré en amont de l'écluse sous le "toit" : SAINT-ELOI P13893F
à droite avec plaque orange : DON D'UN PERE, P12855F à Mr.Taupe
Les inondations de décembre 1947 :
Plus en amont, le canal passe à hauteur de Saint-Nicolas-de-Port et sa célèbre basilique, renfermant la dextre bénissante du saint patron des Lorrains :
Varangéville (port, écluse n° 23 et 23 bis)
(coll. Mati)
en bas à droite: le BD, à Boursier de Dombasle P12328F (voir Nancy, pont levant Bazin) chargeant à la saline
(plus grande mine de sel d'Europe)
soudière Saint-Gobain :
à gauche : une mignole au nez blanc |
une lavandière :
une toue du Centre
Creusement du port.
"La vie du rail" n° 800 du 4 juin 1961 (cliché Louis Pilloux)
BAHREIN P13803F à Union Normande
(coll. Mati, à voir sur: http://bab.viabloga.com/news/union-normande-contribution-photo#comment_5)
même vue, à quelques années d'intervalle
à gauche : SOLVAY 33 NY2346F construit en 1915 MD 33 (Marcheville-Daguin, soudière de la Madeleine)???
au chantier Munier de Frouard GT 290,37
motorisé en 1921 (moteur ASTER 20cv)
ARONA Li305F à Broutin-Leduc de Roeux (62)
DON DE DIEU
à gauche : KLEBER à la Compagnie Générale de Navigation
à gauche (milieu): L'ESPERANCE
à droite: LA DURME (Mariekerke, B)
devant: LA GLU P13479F (un SCAR de Strasbourg de 1952
devenu DELZY-G ensuite JENIDRIG encore en service en 2006)
Les berges étant encombrées d'installation industrielles, les bateaux étaient remorqués.
remorqueur SAINT PHLIN NY2934F (photos prises à quelques secondes d'intervalle)
BREHAT à HPLM P13056F construit en 1950 à l'Arsenal de Toulon
à gauche : SR24 ex SAINT-GOBAIN 4 NY2926F
construit en 1927 au chantier Broutin de Laneuveville-devant-Nancy
vendu en 1966 à l'entrprise Laporte de Joinville, devient JEAN DE JOINVILLE
Et voici l'écluse :
(collection: http://varanavant.centerblog.net/)
Deux photos prises à quelques minutes d'intervalle, juste le temps pour l'éclusier d'ouvrir ses portes,
avec une erreur dans la légende de la plus récente (à droite: Varangéville et non pas Foug).
photo extraite de "Marine de rivière" de Roger Paon, éditions du Cabri, 1987
tracteur électrique aérien système Chéneau (appelé zinzin)
SOLVAY 21 NY2282F construit en 1909 au chantier Munier à Frouard
295t motorisé en 1928 (moteur Deutz 20cv)
En rive droite, deux tracteurs électriques (des Jeumont J30) sont arrêtés.
Dombasle-sur-Meurthe (port et écluse n°22)
"Les usines Solvay, dont la flotte d'automoteurs règne sur le grand bassin de Dombasle comme la Home Fleet sur le Channel - comparaison d'autant moins déplacée que leurs écrasantes installations, dressées de part et d'autre du canal en deux murailles parallèles, sont couronnées par un assemblage de poutrelles métalliques aux allures de télémètres pour dreadnoughts géants - marquent la limite de la zone industrielle discontinue que le canal parcourt depuis Nancy, et le lieu de ses adieux définitifs à la Meurthe. Dorénavant, on s'aventure dans une région d'une telle épaisseur rurale que l'on ne serait pas particulièrement surpris d'y rencontrer quelque nouvelle Jeanne d'Arc gardant son troupeau, où l'industrie n'est plus guère présente que sous forme de vestiges assez touchants, de petites constructions menaçant ruine, d'une pureté romane, qui doivent être d'anciens fours à chaux."
J. Rolin, "Chemins d'eau, une promenade sur les canaux et les rivières de France", éditions Maritimes et d'Outre-Mer, 1980
SOLVAY 208 NY2189F ex VASILE
construit en 1907 au chantier de Merville (59) 377t
acheté par Solvay en 1920, vendu en 1931 à Balthazard, devenu "REVEILLE"
bateau FAIDA (STC896F?)
amarré à droite : AVISO
cette carte est aussi intéressante pour son verso :
écrite en 1907, elle est adressée à "Monsieur le Pontier de Champigneulles
pour remettre à Mr Abélard Pavot, bateau Madagascar"
à gauche: SOLVAY 14 NY 2278F construit en 1895 au chantier Munier à Frouard
GT 302,905
motorisé en 1928 (Deutz 20cv)
MD 14 (Marcheville-Daguin, soudière de la Madeleine)
amarré en bas à droite, côté canal : SOLVAY 5 NY 2398F
construit en 1908 au chantier Munier à Frouard
296t motorisé en 1928 (DEUTZ 20)
à gauche : SOLVAY 155 NY 2336F (1908, chantier de Laventie 62)
ex APTE futur CAMILLE à M. Beauchamp
à côté de la cale : SOLVAY 27 NY2302F (1909, chantier Munier à Frouard)
bateau remorqué: le SOLANGE
amarré à gauche : 1er plan : AINTAB (ou AIN TAB) Li7403F ;
2e : NY2337F (SOLVAY 198 si la carte est d'après 1920, ESCAUT si elle plus ancienne,
construit en 1889 à Condé (59), acheté en 1920 par la Solvay, vendu en 1930)
SOLVAY 89 NY3012F devenu logement P'TIT LOUP
NY2510F = ALFRED en 1980 (mais pas sûr au moment de la photo)
SOLVAY X?
SOLVAY 43 NY2608F à couple SOLVAY 34 NY2193F
(collection Hospalette)
Ce qui me semble être une drague à godets (photo de gauche) :
SOLVAY 107 ancien PITHECANTHROPNO (?!) NY2339F construit en 1900 à Blaton (Belgique),
acheté par SOLVAY en 1918, vendu en 1931 à Van Ranst (démolie)
à gauche : SOLVAY 7 NY2281F construit en 1908
au chantier Munier de Frouard
motorisé en 1928 (DEUTZ 20cv)
SOLVAY 312 NY2323F ex Etoile de Mer
construit en 1908 au chantier de Hautrage (B) 369t
acheté par Solvay en 1919, vendu en 1931 à L'Hommée puis démolie
Les bateaux de calcaire en attente de déchargement.
amarré à gauche : SOLVAY 54 NY2784F
chantier franco-belge de Villeneuve-la-Garenne 1924
356t moteur Kronhout 20/22 puis Deutz 30
amarré à gauche : SOLVAY 53 NY2783F
construit en 1924 au chantier franco-belge de Villeneuve-la-Garenne
GT 357,82 moteur Kronhout 20/22 puis Deutz 30cv
à droite en chargement : SOLVAY 12 NY2217F
à gauche : SOLVAY 85 NY3151F
SOLVAY 175 (à gauche) (GT 374,66) NY2326F ancien ANNA MARIA construit en 1908 au chantier de St Ghislain (B),
acheté par SOLVAY en 1919 devenu MESSIDOR en 1930
et SOLVAY 103 NY2173F (à droite) ancien "SANS Y PENSER" construit en 1907 à Lille acheté par Solvay en 1918
SOLVAY 5 (écrit sur la plaque sur le gouvernail) NY2398F
construit en 1908 au chantier Munier à Frouard,
motorisé en 1928 (Deutz 20cv)
des bateaux dans tous les sens
gauche SOLVAY 68 NY3050F devenue DAN-YVA rallongé 55m
milieu SOLVAY 20 NY2252F devenue barge sable en 1965
droite NY345?F (donc SOLVAY 117 à 121)
bateau CLOCHARD (P13643F?)
remorqueur SAINT PHLIN NY2934F (CGTVN)
à gauche: SOLVAY 107 NY3108F, celui qui a effectué le dernier voyage de la flotte en septembre 1987,
devenu logement BARBARIE
SOLVAY 114 NY3115F devenue CERES
(coll. Hospalette)
au second plan : SOLVAY 67 NY3049F
construit en 1930 au chantier franco-belge de Villeneuve-la-Garenne
devenu NICLO à Perlot
(collection Hospalette)
(collection Hospalette)
Un convoi remorqué et les cales sèches (il en reste une aujourd'hui, le chantier naval Miclo) :
à droite en cale: SOLVAY 48 NY2778F
derrière: SOLVAY 1 NY2522F
Et une carte plus moderne, mais sur laquelle le remorqueur est guère différent:
premier plan: SOLVAY 104 NY3072F (devenu logement CLAIRE-JEANNE)
devant: SOLVAY 84 NY3150F (devenu WELLAND à Saint-Mammès)
remorqueur SAINT GEORGES (NY2932F , CGTVN)
quelques photos prises en juillet 1940 (la légende derrière est en allemand)
une autre de la même époque :
remarquez les deux brise-glace, amarrés au ponton devant nous
au second plan : SOLVAY 82 NY3148F
et SOLVAY 68 NY3050F
tous les deux franco-belge de Villeneuve-la-Garenne, 1930-1931
au premier plan, avec le bachot à l'eau : JEANNE D'ARC STC 673F
amarré à droite : STC 749F, ce bateau s'appelait PETIT ALBERT en 1934 quand il appartenait à Staedelin (époque de la photo?)
construit en 1892 au chantier Kientz de Strasbourg
à gauche : SOLVAY 195 NY2520F ex LOUISETTE
construit à Brussière, en Belgique
acheté par Solvay en 1920, revendu en 1932, devient ANNA 4 à De Gres
bateau à droite: SOURIRE à Henry de Nancy, P13643F
SOLVAY 124 NY3662F devenu CALVI
122 NY3557F devenu THE GUY
79F NY3133F
et 73 NY3082F devenu logement AUXARELA
(coll. Mati)
devant : SOLVAY 86 NY3152F (franco-belge Villeneuve-la-Garenne, 1932)
contre le quai :SOLVAY 75 NY3084F (franco-belge Villeneuve-la-Garenne, 1931) devenu SERMAIZIEN
côté canal : SOLVAY 117 NY3454F (franco-belge Villeneuve-la-Garenne, 1946)
Solvay 115 NY3116F (chantier Rancelant à Choisy-le-Roi, 1932)
Encore une photo, qui apparemment a été prise à Dombasle :
Et aujourd'hui la plaisance a remplacé la flotte Solvay :
(on peut voir l'arrière de l'AS 1, Li8674F à Darthois de St Jean de Losne,
et tout au fond : N.D. DE LISIEUX)
plus de photos du port : http://bab.viabloga.com/news/le-port-de-dombasle
Et l'écluse :
trois tracteurs électriques sur rails Applevage type 2
amarrés au fond, à droite, côté canal à l'arrière : SANS REPROCHE (P9826F à C.A.N.A.L.,
gros numéro n° 509 chantier de Rustringen 1923)
devant lui : WALKURE à sa gauche : CF50 P13421F devenu P.N. (chantier Arsenal de Cherbourg)
en amont de l'écluse :
Sommerviller (écluse n° 21)
Le pont en venant de Dombasle : péniche ROSALIE NY558F
en bas à droite : SOLVAY 46 NY2776F
Les usines vues précédemment (La Madeleine, Solvay) fabriquent de la soude à partir du sel. En amont, de nombreuses salines produisaient (et celle d'Einville produit encore) du sel pour les animaux et les hommes.
(coll. JP Eckart)
(on peut apercevoir derrière les arbres une péniche halée)
Crévic (écluse n° 20)
Pour aider les bateaux à entrer dans les écluses, on a construit des pattes d'oies (estacades) en béton (poteaux battus et longrine béton par dessus).
à gauche : ENERGIE, à droite, toue JOFFRE D1229F de la compagnie générale de Navigation dans l'écluse ; un des hommes sur la patte d'oie doit être l'éclusier, M. Courtaux, mon arrière-arrière-grand-père |
Photos de famille : merci à M. Eberlé de m'avoir communiqué ces photos
des années 50, où l'on voit son père René et sa famille, éclusier
des années 40 aux années 70 il me semble.
Les anciens ponts...
La péniche s'éloignant sur la photo de gauche est très probablement celle prise en photo
sous le pont quelques minutes après.
...et le nouveau.
Maixe (écluse n° 19)
péniche numérotée 321
probablement utilisée par l'armée
Photos de famille : merci à M. Eberlé de m'avoir communiqué ces photos
des années 50, où l'on voit son oncle, éclusier.
Einville (écluse n° 18 et port)
Les salines d'Einville-Maixe: un embranchement du canal arrivait au coeur de l'usine :
(tracteur électrique sur pneus)
Un avalant tractionné sortant de l'écluse
(probablement tracteur électrique sur pneus comme sur la photo ci-dessus).
(tracteurs électriques sur rail Applevage type 2)
(coll. Mati)
le PARROY P13338F, Forges de Strasbourg, 1951, entrant dans l'écluse
(le village de Parroy n'est qu'à deux écluses de là)
La saline Saint-Laurent et le port :
(coll. Mati)
SOLVAY 9 NY2221F de 1895 chantier Munier de Frouard , devenu SETE
Le silo, détruit en 2009 et reconstruit de façon plus moderne.
Sur le chemin de halage, la voie ferrée de la traction,
quasiment neuve en 1948.
Le silo et son quai de chargement des bateaux, en rive droite.
Bauzemont (écluse n° 17)
VICTORIA (bricole sarroise)
(tracteur électrique sur rail Applevage type 2)
bateau LABORIEUX P10023F (gros numéro n°141 construit à Rathenow en 1923)
à la Compagnie Auxiliaire de Navigation d'Alsace-Lorraine (C.A.N.A.L.)
Hénaménil (écluse n°16)
Appontement servant à charger le gypse de la carrière souterraine
de Bures sur les péniches, aujourd'hui disparu.
Parroy (étang d'alimentation du canal)
battage de pieux derrière un rideau de palplanches
Mouacourt (écluse n° 15, celle de mon grand-père, Maurice Kiffer, pendant 30 ans)
(Le bateau qui arrive doit être l'ALASKA)c'est le MOWGLI P12635F construit à Tamise (B) chez Boël en 1949
Xures (port et écluse n° 14), dernier village avant la Moselle annexée
L'ETOILE DU BERRY à Joly de Saint-Amand, Cher, Tn 220t
des anciens mariniers berrichons qui ont acheté un grand bateau
leur dernier bateau fût le THIERS NY1072F
(renseignements d'O. Joly, l'arrière petit-fils du jeune homme assis sur l'aminteau!)
MARGARETHA contrôlé par les douaniers
Le pont n'a pas survécu à la Grande Guerre :
S'agit-il bien du pont de Xures, sur les deux photos ci-dessus? Je n'en suis pas sûr...
A droite, une bricole sarroise.
Le bureau de la douane.
Deux vieux papiers, concernant les droits de douane :
bateau VASCO DE GAMA chargé de 190t de houille (en 1875, avant la mise au gabarit Freycinet)
et LES 5(?) FRERES, patron Duez, 175t de houille
L'écluse :
FLORIMONDE Li9833F à Mr Dimble, ex DELTA à Mr Eschbach
Martincourt (écluse n° 13)
Lagarde (port et écluse n° 12), Gerden en Allemand
Des trains de bois en provenance des massifs vosgiens et de la Sarre s'arrêtaient au port de Lagarde:
A gauche : une bricole sarroise.
à droite, côté canal : GABRIELLE
En aval de l'écluse :
Lisible sur une plaque : N15 ;
probablement NY2436F (pas d'autres infos).
Tracteur électrique sur rails Applevage type 2.
MONT D'OR P12100F à Delnord-Merlier
puis à Colin-Breynaert dans les années 1980
devenu KARA
NISIDA P12697F (devenu BELLE ORCHIDEE)
Le port est aujourd'hui occupé par la base de location NavigFrance.
dans le sas : SOUS MARIN chargé montant, gros numéro n°552,
P9495F, construit au chantier Neckarsum
Le MOWGLI a servi d'atelier pour le déchirage des sarrois amarrés dans l'embranchement de l'ancien canal à Réchicourt,
avant d'être lui-même déchiré (début 2003) (voir http://bordabord.org/news/alaska-mowgli).
Maizières-les-Vic (écluses n° 11 et 10)
Moussey (écluse n° 9), Mulsach en Allemand
jolie vue d'une entrée d'écluse :
La maison et le pont ont été détruits pendant la Guerre (la deuxième il me semble),
la maison a été reconstruite autrement et le pont s'est éloigné de la tête avale de l'écluse.
Un gros numéro, avalant chargé. Le tirage (câble qui va du bateau à la courbe de chavaux) passe autour de la poulie de retour,
derrière le cabestan de manoeuvre de la porte d'écluse. Cette poulie sert à entrer les bateaux dans le sas, en faisant avancer
les chevaux vers l'amont. Au milieu du bateau, une écurie pour les chevaux, et, attenant, un petit logement servant de cuisine et buanderie, appelé "pied". On peut voir que les demies-écoutilles, à l'endroit où les chevaux descendent,
sont levées en grand, ceci pour que le fond de l'écurie sèche de la pisse des chevaux de la nuit. (commentaires Fr. Berenwanger)
L'épicerie-écurie-dépôt de pain-etc... qui se trouve à droite de l'écluse
a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
Bataville (écluse n° 8 et port de l'usine de chaussures Bata)
KENITRA P10379F
un marocain de l'HPLM, construit à Choisy-le-Roi en 1927
à droite : CHARENTE
Réchicourt-le-Château (écluse n° 7, anciennes écluses n° 6 à 1 et écluse n° 2 de 15m de chute)
- L'écluse n° 7 :
Le SURA SBD312 en août 1998 (photo Mati) :
SYNGNATHE P11536F à Clauss qui faisait en août 200 5 son dernier voyage à vide pour livrer son 38m à Mulhouse,
c'était l'ex GUY à Casier
amarré au-dessus de l'écluse: le LORRAINE, bâteau hôtel
Site de Réchicourt :
La mise en service de la grande écluse, qui en remplace 6, a entraîné des modifications du site.
L'étang a été baissé au niveau du bief 7, par ouverture dans la digue, et est traversé par les bateaux
se dirigeant vers ou venant de l'écluse n°2 (la grande écluse).
- L'embranchement du vieux canal :
à gauche, deux sarrois amarrés en aval de l'écluse 6 (si quelqu'un les reconnais...)
(plus d'infos: http://bordabord.org/news/alaska-mowgli) ; à droite, traversée de l'étang de Réchicourt et arrivée à la grande écluse
Sur cette carte postale, on voit que l'étang arrivait au pied des maisons éclusières
(le petit bout de toit que l'on voit en haut, à gauche, mais je ne sais pas de quelle écluse il s'agit) :
Autre vue ancienne sur la vallée, je dirais bien que c'est entre l'écluse 6 et la 5, mais je n'en ai aucune preuve...
L'étang de Réchicourt : ISOLA BELLA SBD664 faisait un Véreux-Strasbourg en août 1998 (photo Mati).
Vue aérienne de l'étang, prise au-dessus de l'ancienne digue, avec au fond la grande écluse :
- L'écluse n° 6 :
- L'écluse n° 5 :
- L'écluse n° 4 :
- L'écluse n° 3 :
- L'écluse n° 2 :
- L'écluse n° 1, qui n'est plus aujourd'hui qu'un simple rétrécissement :
- Et enfin la grande écluse de 1964, qui remplace les 6 précédentes :
Après la 1 : vers la gauche, la grande écluse ; à droite, vieux canal vers la 2.
L'écluse 1 faisait partie du service de la Navigation de Strasbourg.
Petite animation du site du service de la navigation du Nord-Est
(http://www.sn-nord-est.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1555):
Nous voici arrivés au bief de partage des Vosges : prochain ouvrage, le plan incliné d'Arzviller, mais ma visite s'arrête là.
Bonus
Voici deux autres photos de ma collection :
- un pupitre de commande
- les pompes qui, de la 22 à Réchicourt, remontent l'eau de bief en bief
Au premier plan, pompe de marque Rateau, d'un débit d'environ 3600m3/h (soit 6 bassinées). La deuxième est une pompe Guinard, au débit un peu moins élevé. Les installations de pompage datent des années 50.
Voila pour le moment. Je compléterais au fur et à mesure de mes acquisitions.
Si vous possédez aussi des images (photos, cartes postales) de ce versant Meurthe du canal de la Marne au Rhin, n'hésitez pas à me contacter.
Bonjour et merci pour toutes ces photos qui vont enrichir ma documentation perso !
Une suggestion : non loin de là se trouve l'ancien canal des salines de Dieuze qui a connu un premier tracé interrompu au profit d'un nouveau tracé plus court et rejoignant Mittersheim. Il reste des vestiges de ces deux canaux. Tout cela se voit très bien sur Geoportail. Ca ferait un sujet sympa dans le registre "vieilles pierres moussues et canal fantôme". Carte IGN indispensable.
Cordialement
ChB