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Le canal des Salines royales de l'Est

ou canal des salines de Dieuze

Par kikicmr • BaB NordEst.fr • Dimanche 17/02/2008 • 1 commentaire  • Lu 10685 fois • Version imprimable

  • Currently 5/5

Note : 5/5 (1 note)

Je vous propose aujourd'hui une ballade entre Seille et Sarre, au coeur du département de la Moselle, le long d'un .
Mais que ceux que seuls les couleurs de bateaux, les bruits de moteurs et les généalogies de familles de mariniers intéressent, passent leur chemin; en effet, aucun bateau n'a jamais navigué sur ce  inachevé, sauf sur une petite portion aujourd'hui désaffectée.

Le des Salines royales de Dieuze avait pour objectif de relier Dieuze à la Sarre, pour permettre aux salines de s'approvisioner en charbon de la Sarre française à moindre coût, et offrir un débouché à la production de sel. Voici une présentation du projet initial faite par M. Jaquiné, ingénieur du Département, dont les travaux commencèrent sur ordre de Napoléon en 1809, dirigés par M.C. Robin, ingénieur première classe à Strasbourg: 

« Les travaux du de la Sarre à la Seille , autrement dit des Salines royales de l'Est, se divisent en trois parties distinctes :
1° Le proprement dit, communiquant de Dieuze à Sarralbe, en franchissant la chaîne qui sépare les deux versants de la Seille et de la Sarre
2° La navigation à établir dans la Sarre depuis Sarralbe, où le vient joindre cette rivière,
jusqu'à Sarrebruck, où elle commence à être navigable naturellement 

3° La rigole qui doit alimenter le au moyen des eaux de la Sarre, prises au moulin Laforge, au-dessus de Sarrebourg, et conduites au bief de partage du , auprès de Cutting.
, Au proprement dit, huit écluses distribuées sur chacun des deux versants, rachètent les pentes des deux vallons du Verbach et du Rode adossés au point de partage, et le long desquels le tracé du se développe sur 36 000m entre Dieuze et Sarralbe. Une tranchée de 10m30c de profondeur au point de partage, a réduit à 22™ 45° la pente du versant de la Seille jusqu'au de Dieuze, et à 23m45c celle du versant de la Sarre jusqu'à l'étiage de cette rivière à Sarralbe, en sorte que les chutes des seize écluses du sont, à très- peu-près , les mêmes sur les deux versants.
Ces écluses ont 4m10c de largeur franche, et 34m00c de longueur, dont 20m00c pour le sas, déduction faite des enclaves des portes d'aval. Le a 8m00c de largeur au niveau du busc des écluses, et 16m00c à la crête des berges ; sa profondeur d'eau est de 1m20c, et sa profondeur totale, de 2m00c : ces dimensions ont été déterminées en 1807, d'après celles des bàtiments les plus en usage sur la Sarre et d'après leur tirant d'eau: ces bâtiments chargent trois à quatre cents quintaux kilogrammiques, et sur le ils pourront être tirés par un seul cheval.

Navigation de la Sarre. La partie du cours de la Sarre à rendre navigable, a 44000m de développement le long duquel sa pente est de 23m25c ; quatorze écluses de chutes diverses, et dont dix sont placées dans le voisinage d'usines mises en jeu par la rivière, serviront à franchir les retenues de ces usines , et celles que produiront quatre barrages à construire dans leur intervalle, pour absorber la pente restante, et donner à la rivière la profondeur d'eau du , de telle sorte que la navigation sur cette partie, dégagée des obstacles et des dangers que l'on rencontre sur la Basse-Sarre , sera aussi facile et aussi sûre que sur le artificiel.
Au moyen des canaux de dérivation qui relient les biefs séparés par les barrages des usines et qui vont rencontrer ceux d'aval en des points où la profondeur d'eau est suffisante, on est toutefois parvenu à conserver dans l'intervalle de ces canaux les gués pratiqués dans la rivière au défaut des ponts qui y sont rares.
Rigole alimentaire. Le pays n'ayant point offert, dans la partie supérieure du , une quantité d'eau suffisante pour entretenir la navigation d'une manière constante et sûre, on a eu recours à la Sarre. Une partie des eaux du moulin Laforge, au - dessus de Sarrebourg , sera amenée au bief de partage du par une rigole dont le tracé présente un développement de
48000m
. Dérivées du Thalweg, au moyen d'une pente légère d'un dix-millième, les eaux de la rigole parcourront les ramifications diverses de la chaîne principale, soit en suivant les contours des vallons, soit en les franchissant par des aqueducs, ou passeront de l'une à l'autre par des tranchées à ciel ouvert, ou même par des souterrains. La rigole traversant des forêts assez considérables, on a jugé devoir la rendre flottable, attendu que la nécessité de ne lui donner que peu de pente sur une aussi grande longueur devait augmenter les dimensions de son profil. D'après ces considérations, on a donné à la rigole1m00c de profondeur d'eau, 1m70c de profondeur totale, 1m20c de largeur à la base, et 6m30c à l'ouverture au moyen desquelles dimensions la rigole est capable de débiter 8o,ooo mètres cubes d'eau par jour (i), volume bien plus considérable que celui nécessaire aux besoins du , qui a été calculé de 24000m, en ayant égard aux pertes produites par les filtrations et les évaporations. Une portière, placée en tète de la prise d'eau, procurera les moyens d'apporter à cette dérivation les tempéraments nécessaires.
i) Lors des plus basses eaux de 1811, la Sarre, jaugée au moulin La forge , fournissait encore journellement jusqu'à 88700 mètres cubes d'eau.
 
Prolongement de la navigation Jusqu'à Metz.
Quelque intérêt, que puisse offrir le borné à Dieuze, îl ne doit être considéré que comme le commencement d'une bien plus grande entreprise qui doit avoir pour premier complément nécessaire le prolongement de la navigation entre Dieuze et Metz, par la vallée de la Seille. Cette dernière partie, qui doit donner à la première et en même temps en recevoir plus d'importance
et d'activité, est aussi intéressante sous le rapport de l'art que favorable au pays qu'elle doit traverser : elle a pour objet l'établissement d'un régime qui comporte et concilie à-la-fois la navigation, le desséchement des rives marécageuses de la Seille , toute la facilité possible dans l'évacuation de ses crues, l'assainissement de la vallée , et enfin la conservation de presque toutes les usines qu'elle alimente, au moyen de règlements invariables qu'on ne pourra plus enfreindre, et adaptés à un état de choses aussi désirable. La communication de cette ligne de navigation avec Nancy pourrait avoir lieu entre Brin sur la Seille et Bouxières sur la Meurthe, près l'embouchure de cette rivière dans la Moselle, au moyen d'un petit à point de partage, de 20000m de développement, établi en grande partie dans la vallée de la Mesule
(l'Amezule). » 

Tous ces travaux (excepté le prolongement jusque Metz) sont estimés à 3 200 000 fr, dont la moitié fournie par la régie des salines de l'Est, au terme d'un bail passé le 15 avril 1806.

A la chute de l'empire, le projet est remis en cause et les travaux arrêtés à hauteur d'Insviller en 1814, alors qu'environ le tiers des ouvrages est exécuté.
Le des Houillères de la Sarre est ouvert en 1866 ; il est donc décidé de raccourcir le tracé du des Salines en le faisant débouché, depuis Loudrefng, à Mittersheim, soit environ 19km ; les travaux reprennent. Au final, seule la partie Loudrefing-Mittersheim sera naviguée sous le nom d'embranchement de Loudrefing du des Houillères de la Sarre. Long de 4,100km, son origine se trouve au kilomètre 20,00 du des Houillères de la Sarre entre les écluses 13 et 14. Il est au gabarit Freycinet : son tirant d'eau est de 2,00 mètres ; les ponts, au nombre de 2, ont au moins 3,70m de tirant d'air ; il n'y a pas d'. Cet embranchement ne comportait qu'une voie de bateau : le croisement ne pouvait s'effectuer qu'aux ports de Hammesbühl et Loudrefing, situés au milieu et à l'extrémité du tronçon.


Carte du Guide Officiel de la Navigation intérieure de 1938

Voici quelques de la Seille, prises à Dieuze et en aval, au niveau de la commune de Blanche-Eglise :
 
 


carte IGN (les points rouges représentent les endroits où les ont été prises)
 
 point 1 : la promenade du à Dieuze
 
 

un petit aqueduc:
 

 




point 2 : route allant à Vergaville  
 
 
 
 
 
 
 
 
 


point 3 : route allant à Bidestroff


point 4 : vue du (la ligne d'arbres) depuis le RD38
 
 





point 5 :

 
 
 


Un peu avant Cutting, le bief de partage disparaît, puis on le retrouve à l'entrée du village : (point 6)

 
 
 


à la sortie du village : (point 7)

 


On arrive maintenant aux environs de Loudrefing (point 8) : un petit étang a été aménagé dans la cuvette du

 


vue vers le village (aval):
vue vers l'amont :
 
 

vers l'aval, après l'étang:  (à droite: rive gauche du )
 


au Nord-Est de Loudrefing, le est interrompu par la ligne de chemin de fer: (point 9)
 (un autre étang dans la cuvette du )


de l'autre côté du remblai : (point 10)

 

 
On arrive à la tranchée de Loudrefing (là où commençait la navigation) : (point 11)
 
 
 
 
 

de l'autre côté de la route :
 


 
On approche de Mittersheim :
 
 
point 12 :

 


point 13 :

vers l'amont :  

vers l'aval :  

point 14 :
 vue vers point 13 :
vue vers aval :

 
Nous sommes maintenant au débouché dans le des Houillères; l'endroit a été aménagé comme petit de plaisance pour la société de location de bateaux " Evasion" (point 15).

 

le des Salines de Dieuze part à droite, derrière nous, l' 14 ; devant, l' 13

 
 


 
Voici quelques de la partie construite entre Loudrefing et Insviller en direction de Sarralbe (tracé de début 1800 abandonné), prises entre Lhor et Insviller (point 16) :
 


  
 
 
 


 
Et voila. J'espère que vous avez apprécié cette découverte d'un sans bateau, sans eau, juste une trace dans la campagne centre-mosellane. Je n'ai malheureusement pas trouvé de restes d'écluses.


mes sources:
  • "Précis des travaux de la société royale des sciences, lettres et arts de Nancy", 1825
  • le site de M. Berg : http://projetbabel.org/fluvial/rica_salines-est-canal.htm, sur lequel vous trouverez notamment un powerpoint vous présentant les différents tracés du
  • "Dictionnaire hydrographique de la France" par Théodore Ravinet, 1824
  • "Guide de la Navigation intérieure" de 1933
  • "Carte itinéraire des voies navigables de la France" d'après le guide de la Navigation intérieure de 1938

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Commentaires

Merci pour la balade ! par Blue_Berry le Lundi 25/02/2008 à 19:28

Merci pour cette balade en images ! Je crois que je m'en vais en piquer une ou deux pour ma page sus-mentionnée !
Il y a presque 20 ans, quand je suis allé faire mes premières photos de ce canal, assez à l'aveuglette (je n'avais pas de carte IGN assez précise), je me suis embourbé (enfin, ma BX) dans un bois en cherchant ce foutu canal... C'est un agriculteur voisin qui m'a tiré de là avec sa gentillesse et son tracteur. Le nom de la ferme : "la Providence" !
Je venais d'échapper à une catastrophe naturelle : la visite de J-Paul II à Strasbourg. Qq jours auparavant, j'avais échappé à la fameuse tempête sur Nîmes, je passais vers Beaucaire alors...

Sur Geoportail on suit bien les deux tracés du canal (1806 et 1860).

Ch



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