J’ai de cette période fort peu de souvenirs en fait car ce CID fit du ‘ divers’ comme on disait de fin 64 jusqu'à sa vente en juin 80 soit un peu plus de 15 ans.
Je fut peu souvent à bord. Par exemple, pendant toutes les vacances d’été de 1965 je traversai le pays de Ruppelmonde prés d’Anvers jusqu'à Toulouse sur le RAY-MA que mon oncle Jacques Huguet avait acheté pour en faire le ROCAMBOLE.
Puis en novembre 66 je partais faire le Hussard en Allemagne jusqu’en fin 71. A mon retour je rentrais dans ‘la concurrence au transport fluviaux’ a savoir la SNCF et ne voyais mes parents et ce cher CID qu’à l’occasion de week-end lorsqu’ils n’était pas très loin de Toulouse. Soit lorsqu’ils chargeaient à Grisolle soit à Valence d’Agen. Quelques fois c’est au quai Ste Croix à Bordeaux lors de ces de plus en plus longues attentes d’affrêtement que j’ allais les voir. D’où mon peu d’anecdotes liées à cette période.
Puis en novembre 66 je partais faire le Hussard en Allemagne jusqu’en fin 71. A mon retour je rentrais dans ‘la concurrence au transport fluviaux’ a savoir la SNCF et ne voyais mes parents et ce cher CID qu’à l’occasion de week-end lorsqu’ils n’était pas très loin de Toulouse. Soit lorsqu’ils chargeaient à Grisolle soit à Valence d’Agen. Quelques fois c’est au quai Ste Croix à Bordeaux lors de ces de plus en plus longues attentes d’affrêtement que j’ allais les voir. D’où mon peu d’anecdotes liées à cette période.
Puis devant la pénibilité du travail pour ma mère faisant (comme toutes les femmes d’artisan) le matelot, mes parents se limitèrent au Canal Latéral et à la Garonne entre Toulouse et Bordeaux ou les écluses avaient été électrifiées, motorisées ou automatisées. Le ‘pied à terre’ se déplaça alors à Castets en Dorthe où mon père avait ses racines.
Par contre, a triturer, pour les scanner et les convertir en JPEG, toutes ces anciennes photos me vient sans arrêt l’envie d’y rajouter des légendes supplémentaires et de dire ce que ça me remet en mémoire.
Je l’ai fait pour indiquer leur provenance bien sûr. C’est ma modeste façon de remercier les généreux prêteurs. Mais j’aimerai aussi rajouter pêle-mêle des remarques tel que :
- ( photos 8 et 9 Chapitre 3)Toutes les timoneries ( marquises) sont dans le Midi forcément démontables ou repliables car le RIQUET n’imaginait pas que l’ont veuille un jour gouverner à l’abri des ‘intempouris’
- ( photos 12 et 13 Chapitre 3)Y a-t-il d’autre endroit autre qu’au Midi ou les pétroliers ont été équipé de toiles tendues ( mais démontables) au dessus des roofs ou plages avants pour se protéger des rayons du soleil ? Car à Fonfile, Marseillette, Portiragnes …c’était fournaise et vacarme ( produit par les timbales de l’abdomen des cigales mâle).
- ( photo 2 Chapitre 2)Les ‘bourlingues’ ( Arivotes, moustaches)en bois disgracieuses du XERXES IV remplacé par de vieux pneus tout aussi disgracieux mais combien efficaces quand on étale dans une écluse aux bajoyers arrondis avec le remous provoqué par les déversements au dessus des portes amonts.
Les déversoir latéraux des écluses du Canal latéral, eux, évitent cet inconvénient mais en provoquent un autre bien plus gênant quand à l’aval de l’écluse il repousse votre avant et qu’à l’amont ils l’aspirent et que vous n’avez plus la visibilité des musoirs, nécessaire pour bien embouquer.
-( photo 8 Chapitre 3) Ces reniflards sur les cuves d’expansion qui,surtout l’été, exhalaient leur perfide vapeur d’essence qui à la longue vous font une ‘trogne d’alcolo’ et le rituel du plombage des trapons et autres orifices en présence de douaniers bien souvent débonnaires me laissant jouer avec leur pince et les plombs sans penser au risque de saturnisme.
- A propos de saturnisme, le grattage des peinture et la mise en sous couche de minium de plombs sur toute la surface du bateau régulièrement et qui lui donnait cette lumineuse couleur orange.
- L’obligation d’avoir des plaques d’amiantes derrières les cuisinières à pétrole.
et l’avènement du 24 volts pour s’éclairer en remplacement de ces lampes à pétrole d’ Ouvrard et Villars sur leur système à ‘cardan’.
Le tressage de cordelette d’amiante (encore) pour entourer les tuyauteries du pot d’échappement.
Pour la médecine du travail de ce début de XXI eme siècle tous ces mariniers retraités ayant passé le cap des 80 ans passent alors pour des surhommes .
-Vers 10- 11 ans à défaut de consoles de jeux pour se distraire il y avait la godille.
On n’avait jamais entendu parler du ‘ principe de précaution’. Il fallait savoir nager et être vigilant sans imaginer que sa propre sécurité soit de la responsabilité des autres.
-
J’ai aussi des odeurs en mémoire : à Béziers sur le quai du nouveau port les résidus de raisin pressé dont la fermentation empeste.
A Agde entre le bassin rond et l’Héraut sous les platanes ce produit que les cordiers passaient sur les torons de chanvre pendant le commettage des cordes.
Je vous livre aussi mon carnet de ravitaillement de 1946 et les coupons de 1949 délivré par Le service de la Navigation Intérieure via le Bureau d’affrètement - Ravitaillement des mariniers bien après la fin des hostilités quand mes parents étaient à Citerna.
Cela me permet ici d’évoquer Melle LHOSPITAL l’assistante sociale coté Bordeaux et Melle SICRE ( grande figure de la résistance et fondatrice de la NAVETTE ) coté Toulouse.
Quand je vois cette fresque de François Lucas au Pont jumeaux j’ai également en mémoire ce ballet mystérieux de belles voiture de 'messieurs importants'. Ils venaient dicter , pensions nous naïvement, d’interminables lettres à leur élégante secrétaire les après-midi à l’ hôtel du Petit Nice. Ballet qui avait le don d’égayer les conversations des adultes se taisant à notre approche.
- Dans BàB au sujet de Desmarais Frères, dans l’Histoire des compagnies un commentaire de Josyanne Le Saux du 18/04/07 évoque les goûter de Noël. Cela se faisait aussi à BP mais je n’ai que cette photo.
Avant de finir, j’emprunte à Charles Berg ( BLUE BERRY dans Bord à Bord et http://projetbabel.org/fluvial/ ) avec son aimable autorisation ce dessin qui évoque bien mon enfance.
On y discerne le jeune Nougaro ‘ le cartable bourré de coup de poing’ s’adressant à une autre ‘ Belle Paule ’ sur l’écluse de Garonne aujourd’hui disparu. Aux abords de cette écluse j’ ai joué jadis avec un garçonnet qui sous le pseudonyme de Ringo Willycat fera le chanteur plus tard. (Si ce n’était ma mère, cliente de la sienne coiffeuse dans ce quartier, qui me l’ai rappelé, je n’en aurai eu aucun souvenir). Peut être que je reviendrai avec quelques photos des BP de la Garonne qui furent : Le XERXES III ou BP FLOIRAC déjà cité, suivit de PRESIDENT BARTHOU et enfin BP ROUEN.
Au final une enfance peu banale mais heureuse et étroitement associée à ces
Suite sur les BP histoire-fragmentaire-des-bp-du-midi-dont-un-deviendra-le-cid-4
de beaux documents !
Pierre