Et c'est grandiose !!
Ça commence toujours par l'attente de "l'ouverture".
Ci dessous, une carte cavalière du port, le passage des bateaux est tout au bas de la carte.
Pour le Tourmente, l'attente commence à la "Pointe", diminutif de "La Pointe-Courte". Il n'est pas le seul à passer dans le cadre des Festivités "Escales à Sète 2016", couplée cette année avec le 350ème anniversaire de la création du "Port de Cette" par Pierre-Paul Riquet.
Quand l'heure de l'ouverture approche, le bout de devant est largué, petite marche arrière pour que l'amarre passe "en garde-montante", la poupe, protégée par une défense, s'appuie sur le quai. L'avant du bateau s'écarte "tranquillou", Capt'ain Sam est aux manettes.
Le pont à surveiller est le pont Maréchal Foch, appelé le plus souvent par le "Pont du Chemin de Fer ou SNCF" et aussi le "Pont-rail". Son ouverture, est conditionnée par les horaires de train, et de temps en temps, les trains ont du retard...
C'est un pont qui en impose par sa masse, comparativement à son frère de la route. Ci dessous, une maquette exposée lors des festivités.
Le pont s'ouvre, un matelot "décapelle" la borne de "la garde" et c'est parti ! Derrière, les bateaux qui "faisaient des ronds dans l'eau" dans l'étang en attendant l'ouverture, suivent. Après le Pont SNCF, c'est celui "de la route", de son vrai nom Sadi Carnot.
Du temps de la navigation de commerce, il y avait un dicton quand on passait les ponts : "A Sète, toujours un devant !" Effectivement, les ouvertures des ponts entraînaient un mouvement de bateaux qui rentraient ou sortaient de toutes tailles et bien que ça apparaisse calme, il y a toujours du courant. La vigie à l'avant prévenait car, pas de phonie, on ne savait jamais qui on allait rencontrer et ça pouvait aller jusqu'à un navire guidé par un ou deux remorqueurs...
Tradition oblige, en passant les ponts, un coup d'oeil au poste de commande suivi d'un geste de salut aux pontiers qui ne manquent pas de répondre.
Passé, les 2 ponts de la "Pointe", on tourne à gauche pour emprunter le "Canal Latéral" et se diriger vers le "Pont de la Gare".
Là, c'était notre zone !! Les immeubles ont remplacé les chais...
Passage du Pont de la Gare. Un ponton muni d'une grue nous laisse passer. Un petit pousseur le pousse, tandis qu'à l'avant du ponton, un "barcot" fait propulseur d'étrave, bien vu les gars !!!
Le pont est en maintenance. Pour les piétons, une passerelle flottante a été installée, avec une partie mobile pour libérer la passe.
Passé le Pont de la gare, devant nous c'est le "Bassin du Midi" et à gauche "Cayenne" . Nous appelions cette partie du port "aux oranges", car jusqu'au début des années 1960, c'était là où débarquaient les "Balancelles" espagnoles chargées d'oranges en vrac.
Le Hangar n'existe plus, c'est la plaisance qui a succédé aux bricks à voile espagnols, qui furent les derniers voiliers de fret.
Coup de barre à tribord, pour prendre le Canal Maritime. Le pont suivant est celui "du Tivoli", que les anciens désignaient par "Pont des Moulins".
Celui-ci étant resté baissé, peut-être pour équilibrer la circulation automobile dans la ville, en attendant que le Pont Sadi Carnot se ferme, le pont de la Gare restant ouvert pendant la durée des travaux...
Certains bateaux s'amarrent au quai Mailhol (le François), d'autres font du sur-place (ponton).
L'astuce pour surveiller son ouverture, était de regarder aux jumelles, les barrières de la route. Quand elles se fermaient, l'ouverture était imminente. Enfin, il se lève..
Passage du pont récemment rénové, voir article BaB : http://bab.viabloga.com/news/le-pont-tivoli-de-sete
Après ce pont, à gauche, c'était le départ du Canal de La Peyrade. Il commence maintenant par un pont fixe, puis par un autre pont qui était mobile, comme celui de Frontignan. On passait quelque fois à vide par ce canal, pour rejoindre le Canal du Rhône à Sète, à la Peyrade. Ainsi, on évitait l'ouverture des ponts de la "Pointe"...
Derrière, ça suit...puis on se présente devant le dernier pont, appelé "Pont de la Victoire".
Il est tournant, souvent les piétons et automobilistes nous regardaient passer, d'où un point d'honneur à avoir un bateau propre aux cuivres étincelant !
Sorti de "la Victoire", à droite , le quai de la République accueille un chasseur de mine et 2 vieux gréements.
A gauche, 2 chalutiers sont amarrés au quai A en avant du bassin Orsetti.
Ensuite, c'est la darse (ou le bassin) "Orsetti", avec ses quais B, C et D. A droite sur le B, on y chargeait pyrites et phosphates quand on pouvait au navire, car c'était mieux payé que prises "à terre"...
Face à cette darse, il y a un bout de quai d'Alger et à droite le quai "du Commandant Samary", dit quai Samary.
On attendait, chargés pour débarquer aux silos ou vides pour l'ouverture des ponts.
Au bout, le quai d'Alger et à gauche le quai du Maroc.
Cette partie du port a servi pendant quelques années de gare de voyageurs pour les ferries. Le 1er et le plus célèbre était le Marrakech, que les Sètois appelaient "Le Canabis-Express" à la vue de nombreux problèmes de drogue rencontrés au début de la liaison avec le Maroc.
Après avoir passé, ces darses et quais, le dernier est le Môle Masselin, avec à l'arrière la darse des pétroles.
C'est là que l'on déchargeait les céréales aux silos, démolis le 27 mars 2013.
Un article y a été consacré : http://bab.viabloga.com/news/destruction-des-anciens-silos-de-sete
Face au môle Masselin, la Capitainerie du port.
Ainsi nous terminons notre "trajet céréalier" fait par les bateaux du Rhône et ceux du Midi.
Quant au Tourmente, il va poursuivre sa route en tournant à droite après "la Cap" jusqu'à la Criée où son poste a été désigné pour les festivités d'Escales à Sète ainsi que les 350 ans de la création du port..
Cela fait plaisir de lire cet article et de voir Captain'Sam heureux sur le TOURMENTE; Je crois qu'il a réçu plus de 8000 visiteurs!
Guy