C'est l'avant-dernier pont avant la mer. Aux derniers temps de l'activité du Midi, on le "passait" pour débarquer les grains du Lauragais aux silos du môle Masselin ou pour charger de la phosphate au bassin Orsetti, pour Toulouse.
C'est un pont mobile basculant type SCHERZER. Il a une seule volée. Il a été refait après la 2ème Guerre Mondiale en 1949 pour certains ou en 1952, pour d'autres, ce qui ne change pas grand chose à toute l'eau salée qui est passée sous son tablier. Face à sa corrosion, il a été décidé de le rénover.
Le principe du démontage est représenté ci dessous, le chantier a débuté les premiers jours de décembre, où il a été placé droit comme un 'i".
La volée a été démontée, non sans peine, début janvier 2014.
Le premier pont construit à cet endroit a été une passerelle en bois en 1849, il a été appelé Pont des Moulins, d'où son appellation par nos anciens. Vers 1875, il a été remplacé par un pont métallique fixe, à dos d'âne pour permettre le passage des Barques au-dessous.La passe faisait alors une vingtaine de mètres.
Le Pont du Tivoli est du type SCHERZER depuis le début des années 1930, avec un élargissement de sa passe à 43 mètres environ. S'il a échappé de peu aux bombardements des Alliés le 25 juin 1944 puisque des bombes, tout à côté, ont failli couler des Barques du Midi amarrées au "MAS-COULET" et à l'entrée du canal de La Peyrade, il n'a pas été épargné au départ de l'Occupant le 19 août 1944. En effet, son tablier s'est retrouvé en 2 ou 3 morceaux dans sa passe.Ils ont été repêchés par un ponton-grue, puis soudés provisoirement en attendant la construction du pont actuellement en rénovation.
Le quotidien local Midi-libre a suivi sa rénovation et a posté une vidéo très intéressante sur ces travaux dont le lien est celui-ci :
http://www.midilibre.fr/2014/05/21/sete-dans-le-sarcophage-blanc-du-pont-tivoli-les-travaux-avancent,863825.php
Le rivetage évoqué dans cette vidéo, n'est pas sans rappeler, le rivetage lors de réparations de nos bateaux rivés. A cette époque, un point d'honneur était de ne pas mélanger les rivets et les cordons de soudure, surtout après un enfoncement !!
Pour les nostalgiques de la manivelle de la turbine de la forge portative (!) et peut-être pour d'autres qui ne connaissent pas cet assemblage, ci joint quelques images de la vidéo de Midi-Libre.
Découpe de la tête et chassage du rivet défectueux.
Chauffe du Rivet au "rouge cerise", (à ne pas pas confondre avec le rouge "gorge de pigeon" !) et présentation dans son logement.
Martelage à la bouterolle du fût du rivet.
Il manque bien sûr, le bruit, la fumée, l'odeur, la chaleur et la sueur ! Inutile de le préciser aux quelques lecteurs qui tenaient "le tas" dans le logement avant et dans le puits à chaîne du bateau au Chantier Hurmic de Langoiran, près de Bordeaux, en août 1967 !!!
Pour les bateaux, contrairement aux ponts, les têtes de rivets sont soigneusement aplaties tout en formant un léger cône, c'est tout l'art du riveteur !!! Les rivets défectueux, sont de nos jours, couronnés par un cordon de soudure.
Pour en revenir, à "notre Tivoli", une passerelle posée sur des radeaux mobiles permet la traversée des piétons. Pour le passage des bateaux, la passerelle est manoeuvrée. ( Pas vu, cette opération, quelques photos seraient les bienvenues !!).
Les morceaux de la volée ont été entourés d'échafaudages recouverts de bâches, formant un "sarcophage" afin de travailler à l'abri mais aussi d'éviter la prolifération des poussières notamment lors du sablage.
Les travaux de rivetage et de peinture sont terminés, le remontage des éléments doit être entrepris début juin 2014.
Autre article, "Passage des Ponts à Sète" : http://bab.viabloga.com/news/passage-des-ponts-a-sete
Superbe documentaire ! merci encore une fois à Lougabier pour son regard vif et sa grande mémoire.