Le bateau à passagers "affrété" est le Surcouf, bateau 100% du Midi car il a été fait à Sallèles d'Aude par Paul CHAUBET et mû par un DK6 marseillais !! Ci dessous le circuit :
Le rendez-vous est prévu à partir de 09h45, mais à 9h57, le Surcouf peut se dégager car le chargement est déjà terminé, pas de manquant ! Le réflexe de "faire l'heure" le matin est toujours de mise chez les anciens...
Le départ se fait sous l'écluse de Renneville, c'est "un bassin simple".
Les souvenirs reviennent : " Té, là j'ai filé un coup de tête au pont, il est bas..."
"Moi aussi, on montait à vide, je balayais le pont et je ne l'ai pas vu arriver ! J'ai eu droit à un "engueulot' du patron, il ne faut jamais tourner le dos à la marche et regarder toujours vers l'avant"...
La plaque fixée sur la maison éclusière annonce la prochaine à 2848m, celle d'Encassan. Dans le Midi, on a toujours utilisé le nom de l'écluse et pratiquement jamais leur N°.
En sortant du sas, on aperçoit le débarcadère d'accès à l'écluse. "Tiens ! on n'avait pas ça, ça nous aurait évité d'utiliser la sauterelle ou le sapinou pour préparer le bassin ! "
L'équipage du Surcouf et l'arrivée à l'écluse d'ENCASSAN : "Tiens, il y a un bateau dans le bassin ! " "T'as vu, les portes du milieu sont fermées, on ne va pas monter "à bassin plein" ?"
Photos prises dans le sas aval.
L'éclusier nous monte à "bassin vide", c'est moins violent et surtout moins de chance de se faire arroser...
Dans le sas amont :
Un coup d'oeil à la maison éclusière, "les habitudes sont conservées, le gamin nous fait bonjour"...
EMBOREL est la prochaine écluse, elle n'est qu'à 1360m. "On envoyait les gamins à l'autre écluse à pied ou à vélo pour leur faire dégourdir les jambes". "oui, parfois on avait des fleurs de pissenlits ou des pâquerettes !!"
Merci, M. l'éclusier ! "A l'époque on lui aurait demandé s'il y avait des "descentes" (avalants).
Bon, on passe à l'Assemblée Générale de l'Amicale des Anciens des Canaux du Midi. Le bureau et la pitaine-présidente présentent le bilan et les comptes en route, c'est inédit pour nous !!
Tout de suite après, c'est EMBOREL.
"Tiens, il n'y a pas de chambre pour protéger les portes du bas ? " ."Bizarre, je ne m'en souvenais pas !" "Oui, c'est la seule".
"ça y est ! je m'en souviens, il fallait faire attention de ne pas toucher la manivelle des portes tant que le bateau n'était pas rentré, car en s'appuyant, il pouvait la faire bouger et nous péter un poignet ! "
"Et cette lucarne, avec la croix dedans ? C'est la seule écluse qui a ça ".
"Peut-être un essai de barre d'affiche par Riquet pour le prochain tronçon du canal Castenaudary-Trèbes ? ".
"Tiens, il met "une garde montante" pour ne pas reculer". " Nous, si on mettait un bout, c'était devant. C'était rare, sauf quand il y avait le Garde (conducteur de travaux) ou l'ingénieur...". "On en mettait un, en ville car parmi les badauds, on ne savait pas qui il y avait !"
"A voir la rangée de pierres du haut, plus étroites que les autres, je me demande si le bief n'a pas été surélevé, parfois il a fallu rattraper le niveau..."
La prochaine écluse est à 4137m, elle s'appelle l'OCEAN, mais elle est aussi appelée Naurouze. C'est la dernière du versant Atlantique, au dessus c'est le bief de partage.
La présidente de l'Amicale lit une lettre d'un ancien président qui n'a pas pu se joindre à nous et égrène la la liste de nos anciens disparus dans l'année, rappelant ainsi "les disparus en mer" des fêtes maritimes de la St Pierre, mais il n'y aura pas de gerbe jetée au canal !
Ensuite c'est le passage devant Port Lauragais. "ça n'existait pas..., quand ils veulent, ils savent vite faire un chenal, un port...".
"C'était sans doute pour récupérer de la terre pour remblayer l'Autoroute (A61),"
"Port Lauragais est une aire de repos de l'Autoroute, c'est en quelque sorte du multimodal fluvial-route avant l'heure ! ! "
Entrée, côté Aval, puis côté amont.
Ecluse de l'Océan, "c'est la dernière de montée".
"Tu te souviens comment il fallait tourner les "empalements" (vannes) à vide ? Oui, 3 dents côté éclusier à la vanne la plus au large pour plaquer le bateau contre le bajoyer, puis de notre côté, la deuxième vanne. Après avoir laissé monter l'eau, les 2 autres vannes.".
"maintenant avec l'électrification...."
Au dessus, c'est le bief de partage, après on descend vers la Méditerranée...
C'est là ou la Rigole d'Alimentation arrive de la Montagne Noire. Riquet voulait réaliser quelque chose de grandiose : une ville avec un grand miroir (le bassin octogonal), qui s'est rapidement bouché. C'était le lieu de rencontre entre la navigation du Canal du Midi et la petite navigation de la Rigole, qui a été vite abandonnée.
Après l'écluse de l'Océan, on tourne "sec" pour prendre la longueur de bief qui mène au déversoir. "Là, il fallait faire attention, il y a des pierres, on évitait de se croiser."
"On évite au déversoir : "je n'ai jamais fait ça ". "Moi, non plus, on se contentait de regarder l'échelle pour voir la hauteur du bief".
"Plus haut, dans le prolongement, il y eût une écluse, là où il y a les vannes maintenant ". "Un peu plus haut encore, une autre pour la Rigole, mais je ne l'ai jamais vue..."
Le demi-tour effectué, c'est l'heure de se mettre à table .. Le Surcouf reste dans l'écluse de l'Océan. "C'est bien la première fois que je mange dans une écluse ! On ne s'y attardait pas, chacun mangeait à tour de rôle et l'heure du repas dépendait du passage des écluses."
N'oublions pas ! Nous sommes en plein Lauragais... Après une salade verte-gésiers de canard, le cassoulet muni "d'une hélice à 4 pales" est servi ...
"Tiens, regarde ! il y a la trace d'un emplacement de plaque au-dessus de la porte d'entrée de la maison éclusière" .
Ensuite, c'est le départ pour Port-Lauragais.
Ceux qui veulent se dégourdir les jambes, l'exposition sur le canal les attend.
Il y a aussi quelques espaces ludiques où la Pitaine de l'Amicale tient bon la barre !
C'est l'heure du départ, il faut repasser EMBOREL, ENCASSAN et RENNEVILLE. Pas besoin de "corner" pour appeler les retardataires, tout le monde est à bord.
Le SURCOUF a gardé son N° d'immatriculation (BX 1598), depuis sa mise à l'eau en décembre 1967.
Pendant le retour, c'est le tirage de la loterie aux objets hétéroclites dont le gros lot est le jambon !
Ensuite c'est l'arrivée à bon port....
J'ai bien voyagé...Je m'y croyais..
Le SURCOUF en 1985, déjà plus en commerce, mais pas transformé :
Guy