C'est l'occasion de faire le tour de ce bateau en s'attachant à quelques points particuliers.
Commençons par les vues plein axe. Le fanion VNF flotte devant, C'est un "Spit(s ou z)", (plusieurs orthographes de ce mot d'origine hollandaise).
Sous l'ancre, la barre soudée à l'étrave servait à fixer la drome qui éloignait les embâcles.
Ci-dessous, un petit rappel quand il était "à poste" en Garonne.
Faisons un petit zoom sur l'avant tribord et bâbord....
Maintenant, une petite vue de profil de la proue et de la poupe.
Maintenant, "les formes " ! ça permet de se faire une idée sur la résistance à l'eau de la proue et l'arrivée d'eau à l"hélice. On peut ainsi voir si c'est un bateau "marcheur" ou plutôt "porteur". Pour un "spits", le TENACE n'a pas mal de forme.
A la suite des formes, la partie qui relie la bordaille à la sole donne aussi des indications : est-ce des bouchains ou des cornières ?
La réponse est sur les photos ci dessous. Un bateau à bouchains roule davantage en "eaux vives", mais "retient" un peu moins, il permet de se sortir un peu mieux d'un envasement. Les bateaux à cornières, font davantage "boîte à chaussure", mais dans le cadre d'un remplacement ou d'un renforçage, l'opération est moins onéreuse que d'intervenir sur les bouchains. Le bateau est aussi un peu plus "porteur". Ici, les cornières sont en excellent état.
Au passage, on voir l'état des électrodes situées à quelques mètres de différence l'une de l'autre. La différence de leur attaque par les courants (électriques) galvaniques a toujours été une énigme pour nous, mais tant que l'hélice ne fait pas électrode, ça va...
Bien sûr l'état de l'hélice et sa facilité de rotation sont inspectées. Le système à gouverner a aussi son importance : 1 ou 2 raquettes ? Si le gouvernail unique est plus simple, il a l'inconvénient d'être en face la poussée du "papillon" et donc de freiner la marche du bateau. Pour le Midi, la solution 2 gouvernails n'est peut-etre pas idéale, pour affronter les contours de Villesèque ou de Capestang !!
Ces raquettes ont un bon avant-bec et le tunnel est bien étayé.
Autres détails particuliers, sur la "bande" (bordée), au dessus de l'échelle (de mesure d'enfoncement) du milieu, le gravage du N° d'immatriculation et du plus grand enfoncement autorisé (ici 2m 20), indispensables pour "la jauge du Rhin".
Pour les 38m qui sont venus dans le midi, une attention toute particulière est portée à la découpe puis à la soudure, et/ou au raccourcissement s'il doit rester en 30m. La tonture du bateau doit être sauvegardée, ainsi que la continuité des "bandes". Les risques sont, lors du découpage dans l'eau, d'avoir la sole qui se plie un peu... bonjour pour le raccordement !!!
Les branchement électriques et téléphoniques sont à côté du raccordement au réseau d'eau potable et aux égouts "vannes", (ils étaient sous la passerelle arrière. Certains pensent que la cause du naufrage serait à chercher de côté là, mais pour le moment, il n'y a pas eu de résultats d'expertises publiés.
Nota : la passerelle que l'on voit à l'avant, est celle du chantier, ce n'est pas celle du TENACE en Garonne.
Il est à remarquer que ce bateau lors de son utilisation en transport, a été très bien tenu, entretenu et mené. Il est rare de voir des bateaux de cet âge sans enfoncements, ni de pouvoir "compter les membrures" !!
J'ai ouïe dire que la sole avait été refaite un peu avant la fin de son exploitation "en transport", qu'il avait une bonne écurie à bord et qu'il avait la jauge du Rhin. Il avait été passé aussi au "Rustol".
Bref loin "d'une vieille péniche pourrie", comme parfois on a entendu dire...
Belles photos, analyse d'expert, bravo. Et beau bateau !..qui reflottera.