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Coopérative ?

Par Nico • Batellerie.org • Samedi 03/04/2010 • 1 commentaire  • Lu 3360 fois • Version imprimable

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Le salut de la batellerie artisanale passerait il par la création d’une nouvelle coopérative ?
Aux Pays-Bas, une dynamique semble se créer autour d’un nouveau groupement coopératif : EUBO. On peut traduire EUBO : European Unit Owner par : Propriétaire Européen d’Unité Fluviale.
L’idée est simple et géniale !!! Regrouper les au sein d’une coopérative afin de pouvoir peser, tous ensemble, sur le marché. Et, de la sorte pouvoir faire remonter les frets à un niveau raisonnable !!!
On peut tous constater que, vu la situation actuelle du marché, seuls et en agissant en individualistes, on a seulement le choix d’accepter ou de refuser les offres que nous font les affréteurs !!! A moins que l’économie ne se rétablisse aussi vite qu’elle ne s’est effondrée, il n’y a pas de raison que cela change dans les mois qui viennent.
Tant que l’offre de cale disponible sera supérieure à l’offre de transport, les clients feront pression sur les affréteurs, qui répercuteront cette pression sur les transporteurs. Comme nous sommes le dernier maillon de la chaîne, a force de se laisser presser comme des citrons, il ne nous restera bientôt plus que la pulpe !!!
Alors, que faire ??? Certains, qui semblent de + en + nombreux, pensent à une coopérative !!!
Je me permets d’attirer votre attention sur la difficulté de la mise en place d’une telle réalisation.
1ièrement : Il faut clairement dire aux qu’une telle structure demande un financement. Si on compte la location d’un bureau, engager 2 employés, payer les frais de fonctionnement,… on monte vite à 100 000 € !!! Si on arrive à regrouper 100 000 T de cale cela fait, pour chaque batelier, une cotisation d’1 € / T à payer !!! Bien sur, si on est plus nombreux, cela pourra être meilleur marché, mais plus on aura de capital, plus fort on pourra peser !!! 1 € / T semble donc approprié !!!
2ièmement : Pour qu’une coopérative fonctionne, il faut que les adhérents soient disciplinés et qu’ils acceptent, sans restriction, de toujours et exclusivement s’affréter par le bureau de la coopérative.
3ièmement : c’est de loin le plus difficile !!! Il faut que les membres se mettent d’accord sur la politique tarifaire de la coopérative !!! Cela veut dire qu’il faut fixer un barème réaliste, minimum, de fret en dessous duquel on ne naviguera pas !!! Jamais !!! Sans aucune exception !!!
Si quelqu’un arrive à faire comprendre cela à un grand nombre de batelier et à les convaincre d’adhérer à ce système, la batellerie sortira bientôt de la crise !!!
(J’ai moi-même essayé dans les années 90. Cela m’a valu beaucoup d’inimitiés, cela m’a couté des sous, cela m’a valu beaucoup d’emmerdements,… mais je ne regrette pas de l’avoir fait !!! Parce que je reste convaincu que si la batellerie veut trouver une solution à ses problèmes, elle doit apprendre à les résoudre toute seule !!!)
SOURCE

Commentaires

par cayor le Samedi 03/04/2010 à 15:23

cayor Bonjour,

L'idée commence à faire son chemin. Tout est possible à condition de le vouloir. En France, il y a eu dans le midi une coopérative des bateliers du midi qui pendant des années a bien fonctionnée. J'ignore les raisons de sa disparition qui a coincidée avec l'arrêt du Transport Fluvial dans la Région. Sans doute la trop grande concurrence de la route avec le faible gabarit du canal et son mauvais état d'entretien. Le métier a beaucoup évolué et il n'est pas rare de voir des bateaux liés par contrat avec le même client sur le Rhône, en Seine ou dans le Nord . La liberté n'est-elle pas menotée en ce cas? Faut savoir ce que l'on veut et à l'heure actuelle, si les mariniers ne prennent pas conscience que c'est en se donnant la main qu'ils ont une chance de s'en sortir, je vois mal comment la Batellerie Artisanale peut résister à ce pilonage.

J.Claude



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