Bord à Bord Fluvial

Mots-clés : yacht

14 juillet... nous partons 15 jours frais comme des gardons, bien décidés à avaler le fleuve comme des pros.
But: le canal des Ardennes.
En fait d'avaler on va plutôt le remonter mais bon... je me comprends.
14 juillet en France... pas sur le bateau ! c'est le souk ; n'a-t-on rien oublié ? tout est-il en ordre ? les amarres sont-elles en places ? la gaffe ? l'eau ? la bouffe ? les gilets de sauvetage ? le chien ? le pilote ? le bateau ? ... héééé où est le bateau... il navigue dans le canal !
- Hééé... tu m'as oublié sur la berge !
Dans l'effervescence j'ai omis de monter à bord. Ben oui quoi ! tout le monde peut être distrait. Redépart.
On largue les amarres, à nous le fleuve.
570mètres ! 1er arrêt... c'est l'écluse. Ca commence bien !
Moi, je n'aime pas les écluses et encore moins en les montant mais bon il faut bien sortir de l'impasse où nous sommes si nous voulons continuer, alors pas le choix.
A ce propos, cet été j'ai entendu une personne qui disait aimer les éclusages, petits moment pour elle "de distraction".
Ce que j'ai appris plus tard c'est que cette personne, en l'occurrence bien sympathique et un peu distraite, ne sortait jamais au delà d'un périmètre bien précis ; à savoir la Haute Meuse... ça change tout ça !
Si elle se reconnaît je l'invite à l'écluse de Lannaye... passage dans les deux sens pour l'exercice ; on verra si elle aime toujours autant ces "moments de distraction", moi je me contenterais de regarder sur le bord.

Revenons à bord... c'est le rêve ça arrive ! pas de temps d'attente, tout ce passe sans problème sous l'oeil attentif de l'éclusier ; "l'écluse aux moules"dans le canal de Haccourt à Visé est ainsi appelée (pour ceux qui ne le saurait pas encore) car ses bajoyers sont remplis de ces gentils gastéropodes... tellement petits d'ailleurs qu'il faudrait une loupe pour les apercevoir mais bon, je me vois mal une loupe à la main scruter les murs de l'écluse pendant la bassinée... imaginez... je ne me suis aperçue qu'une fois qu'il y avait effectivement des moules sur les murs en mettant mon pied dessus (grosse erreur ça de mettre ses pieds aux bajoyers des écluses pour éloigner le bateau de la verdure et du reste, après, on a les chaussures glissantes et quand on pose le pied sur le plat bord devinez ce qui arrive ?...) bref... j'ai entendu comme un craquement... c'était les moules.
Maintenant, ils ont nettoyé l'écluse alors il faudra du temps pour reconstituer l'élevage.
Je ne sais pas où les moules se sont barrées, probablement qu'emportées par le courant lors de l'ouverture de la porte aval, elles se sont retrouvées dans le canal... ben oui ! mais... (avec moi il y a souvent des mais)... en tout cas elles sont allées s'accrocher aux coques des bateaux dit de plaisance qui se trouvent en contrebas, bouchant ainsi les ouvertures et autres trous bien utiles entr'autre pour refroidir les moteurs !
Quand je vous dit que la plaisance c'est 80% de travail et 20% de plaisir...
10 cm d'épaisseur ! c'est ce qui m'a été rapporté par un "nettoyeur de coque"sur 2 ans.
Moi je veux bien... "la mer au pays de Liège" manque le sable et les mouettes !
C'est vrai qu'a Visé on a les oies... et leurs déjections ! mais ça j'en reparlerais... et ça fera du bruit.
En attendant il faut plonger dans l'eau par moment véritable poubelle à ciel ouvert... équipé d'une combinaison et pour certains de bouteille, et aller gratter les coques afin de libérer les bateaux de leur gangue vivante ; chacun sa solution moi je préfère la cale sèche. (c'est long hein l'histoire des moules)

La bassinée achevée les portes s'ouvrent sur le Canal Albert... on sent tout de suite la différence... c'est grand... c'est venteux... c'est agité... et utilisé par les bateaux à "grand gabarit !"

Passez votre chemin manants... faites place (les manants c'est nous) et effectivement vous avez intérêt à faire place vu leur taille ! mais bon si vous ne vous arrêtez pas tout ce passe bien en général ; je dis en général car nous on s'est arrêté bien entendu ! tenaillés que nous étions par une fringale subite. J'en reparlerais car ce fut pour moi l'occasion de tester la rapidité avec laquelle j'enfilais un gilet de sauvetage, si si...véridique.

On ce croirait en mer (je parle d'agitation) je me rend compte que le bateau a de fameuses ressources... du coup... le pilote prend du galon et moi de l'assurance... pour le moment.
On navigue.

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