S'identifier - S'inscrire - Ecrire un article

Annonce

NOUVEAU Bord à Bord - FLUVIAL Changement d'Administrateur
Objectif : Articles approfondis et argumentés sur la Batellerie tels devoirs de mémoire (histoire) ou Actualités (textes explicatifs et photos avec indication des sources)
Souhait : Articles complémentaires aux autres sites sur la batellerie, tels les groupes batellerie de Facebook (trop succints et difficilement retrouvables), et les sites incontournables spécialisés(très précis).

Le voyage en Allemagne

Fresquel-Duisbourg : quelle aventure !

Par Miette • BaB 2 mers • Mardi 27/01/2009 • 3 commentaires  • Lu 6654 fois • Version imprimable

  • Currently 4.5/5

Note : 4.5/5 (2 notes)

          Il y a quelque temps Alain Marie a publié photo et commentaires sur le Fresquel … cela m’a ramené à la fin avril 1972 où nous avons été affrétés, le Paraza, l’Iris et le Provence pour charger de la «mate» des mines de Salsigne pour Avignon ; nous avons chargé au petit de Fresquel (101m) entre les deux écluses à la goulotte de chargement que l’on voit bien sur la photo d’Alain Marie.
          Lorsque nous sommes arrivés à Avignon où l’on devait transborder le chargement des trois bateaux sur un « »,  le était à l’étiage ; tous les actuels n’existaient pas encore, le dernier était Vallabrègue et donc le Malherbe ne pouvait pas prendre toute la marchandise, le tirant d’eau étant réduit en cette période de sécheresse. Après négociation il fut donc décidé que l’on transborderait la moitié des 3 bateaux seulement sur le Malherbe et que l’on porterait le reste jusqu’à Lyon ; initialement il était prévu que le Malherbe serait vidé à Lyon sur deux Freycinet qui eux continueraient jusqu’en Allemagne à Duisbourg ; il nous fut donc proposé de reprendre à Lyon, chacun marchandise et de continuer le voyage jusqu’à Duisbourg ! Le bout du monde pour nous qui n’étions jamais sortis de nos canaux du ! Une fois allégés, nous sommes partis tous les trois en remorque du Malherbe car sur le non encore « canalisé » nos petits DK6 manquaient de quelques chevaux !  surtout le Provence avec ses formes au carré !
        Deux jours et demi après nous étions à Lyon et l’on rechargeait marchandise, non sans avoir auparavant fait découper les renforts en demi rond du Paraza car ceux ci amenaient sa largeur à 5m10 pour une largeur utile de 5.05m ! 


 Le "sauvage" à  l'Ardoise - Les 3 bateaux en remorque du "Malherbe"


           
 Arrivée à Lyon - La mulatière

            Puis nous avons acheté une carte de navigation de la et nous voilà partis tous les trois ; c’était en mai, on arrivait aux beaux jours et on ne pouvait qu’apprécier la découverte de ses voies d’eau inconnues
           Nous avons donc emprunté la de Lyon à Corre ; sur ce secteur il y avait 4 écluses de 39.50m sur 15 m et les éclusiers ont vu pour la première fois 3 bateaux entrer dans ces écluses, le Provence avec ses 4.20 m permettait la manœuvre !
 Comme des sardines !

         Ensuite nous avons emprunté le de l’Est, branche Sud de Corre à l’embouchure du de Nancy.

 Puis ce fut la Moselle de Thionville à Coblence 

       Arrivés à Coblence il nous fallait descendre le jusqu’à Duisbourg ; bien sûr, avec pilote et les patrons de gros bateaux qui nous voyaient à interrogeaient « Vous voulez faire le demain ? » et au vu de réponse positive ils ajoutaient « avec çà ?! » pointant du doigt nos bateaux qui paraissaient bien petit en bas de ces grands quais ! On finit par trouver 3 pilotes pour le lendemain matin 5h. La journée fut longue et difficile car la règle du drapeau bleu dont on avait à peine entendu parler dans le était la règle en vigueur sur le et on a passé une bonne partie de la journée un panneau bleu à la main que l’on levait à droite ou à gauche de la cabine selon la demande du pilote ! Et pour nous le , c’était l’autoroute, avec sa circulation intense entrainant des accidents !

  sur le entre "L'Alsacia" et le "Climax"

          Enfin Duisbourg ! et déchargement le lendemain puis l’attente d’un réaffrètement car il n’était pas question de repartir à vide d’aussi loin ; mais la chasse à l’affrètement n’était pas simple car il nous fallait trouver un chargement pour les 3 bateaux ce qui faisait un tonnage « bâtard » ; l’attente dura 15 jours au cours desquels les hommes se démenèrent pour trouver un courtier (en ne parlant pas du tout allemand) ; ils finirent même par revenir un jour en fourgon de la police car ils roulaient en mobylette sur l’autoroute pour aller voir un affrêteur – bien sûr ils ne s’étaient pas rendu compte qu’ils étaient sur l’autoroute !  On en a profité pour visiter la ville (sans jamais payer le bus car on a jamais compris comment il fallait faire !
        Enfin on eu un affrêtement de charbon pour Lyon pour les 3 bateaux, bien contents de repartir
        Pour le retour on finit de descendre le (il n’était pas question de le remonter !) jusqu’à Nimègue, puis le Juliana, Liège et enfin Givet . Arrivés à Givet il fallait faire les formalités de douanes. Nouveau problème : seul le Paraza était en règle avec les «papiers» du bateau à jour ; pour le Provence on n’avait rien qui justifiait de la propriété du bateau :il faut dire qu’à cette époque on se vendait les bateaux entre mariniers payables en travaillant, en écrivant 3 phrases sur un papier timbré ! et quand le bateau était payé on ne pensait même pas à régulariser l’extrait de droit réel ! Quant à l’Iris il avait l’habitude dans le de naviguer avec l’eau sur le plat-bord ! Un peu tonturé et petit porteur, chargé au maximum il avait l’eau au milieu sur le plat bord… mais ce qui était « normal » dans le ne l’était pas à Givet et les autorités locales voulaient le faire vider. Finalement attendris par bonne foi et conscients de la difficulté de situation ils finirent par nous dire «Allez , partez, et surtout ne revenez pas dans ces conditions ! ».

 "L'Iris" sur le

          Fin du voyage sans incident : Charleville, Berry au Bac, St Germain…. Et des écluses et des tunnels, et de beaux sites inconnus , puis St Jean de Losne, Mâcon, et enfin Lyon ; déchargement à Lyon, descente du dans la journée suivante, puis chargement de phosphate au Pontet pour Toulouse… enfin bon vieux !

         Ce n’était pas la première fois que des bateaux du partaient vers d’autres contrées et voies d’eau et ce ne fut pas non plus la dernière bien que globalement il n’y en ait pas eu beaucoup !
        Mais pour nous ce fut une nouvelle et belle expérience qui ne nous a laissé que de bons souvenirs.

 

Articles qui contiennent des mots-clés similaires


Commentaires

beau voyage par gaetan le Mardi 27/01/2009 à 08:25

bonjour,
magnifique voyage, trés belle article bravo

Gaëtan


par mati le Mardi 27/01/2009 à 11:27

Bravo et Merci Miette, pour ce reportage du passé certes, mais tres vivant.....Ton retour-attendu- sur BaB 2 mers ne passera pas inaperçu!



J'avais appris aussi l'histoire d'un autre voyage en allemagne des LEILA TALISMAN VAL D'ARAN et NIL raconté sur un article de la Vie Bateliere par Fernand Bican....

mais ici les photos démultiplient le plaisir de ces histoires incroyables mais vraies..


Guy BaB IdF


Vers l' Allemagne par Alain Marie le Mardi 03/02/2009 à 08:16

En son temps le quotidien régional La Dépêche avait écrit un article sur un voyage en Allemagne de l' Ariège.





Alain Marie

nota : même représenté en photo noir et blanc ce Vandeville est vraiment beau !!!!



Identification

Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Identifiez les nouveaux articles et commentaires, signez les, et plus !

S'inscrire

Dernières publications en images

Les "MAROCAINS" de l'HPLM -le catalogue - 1/2

Quelques bateaux en attente dans le bassin de St Usage

2ème participation journée internationale des photographes

LE PONT DES MARCHANDS COUPE LA ROBINE

Nouvelles du SOLVAY 121

Une vie sur l'eau

ADIEU A ROBERT MORNET DE LA BARQUE DE POSTE

Les BATEAUX du CONFLUENT à ANDRESY

CAPITAINERIE DU PORT ST SAUVEUR TOULOUSE

Le chaland REIMS à 3 époques

L'ARIEGE à Paris

L'histoire de la devise LA BELLE PAULE

L'histoire de la devise ESCAUT - 3ème partie et FIN

L'histoire de la devise ESCAUT - 2ème partie

L'histoire de la devise ESCAUT - 1ère partie

EXPOSITION à CAZERES


Sites Incontournables

    
 



Rubrique courante