A l'occasion de ce 11 novembre qui scelle l'ouverture de la commémoration du Centenaire de la guerre de 14-18, une petite pensée à nos anciens que l'on a du mal à retrouver "à terre" sur les monuments aux morts...
C'est aussi le moment de raviver le souvenir de l'excellent article de Kikicmr "Un canal en guerre" mis en ligne le mercredi 21 avril 2010...
http://bab.viabloga.com/news/un-canal-en-guerre-2-sur-4
Pour les canaux du Midi, les conséquences de la première guerre mondiale se traduisirent de différentes façons :
1. Comme tous les citoyens, les bateliers méridionaux furent mobilisés, certains ne revinrent pas, des noms de famille disparurent des canaux du Midi. D'autres gravement blessés de purent reprendre la navigation. Pendant leur mobilisation, leurs épouses aidées de leurs enfants et parfois d'un matelot ont mené "la Barque".
Pas de monument aux morts dédié aux bateliers méridionaux comme on peut voir à Conflans-Sainte-Honorine.
Monument aux morts de Conflans-Sainte-Honorine et cérémonie du souvenir lors du Pardon.
2. Un certains nombres de "sapines" et de "coutrillons" immatriculés à Bordeaux (BX) ont eu des devises qui ont fait référence à ce conflit :
- Victoire, Triomphant, Avenir, Poilu,....
- Verdun, Meuse, Yser, Aisne, Somme, etc. des noms bien éloignés du Sud...
- Clemenceau, Maréchal Joffre, ...
3. Par manque d'acier des bateaux dits "en ciment" ont été construits pendant la guerre par la poudrerie Nationale avec des noms évocateurs : Fanion, Drapeau, Etendard, Bombe, Fusil,Baïonnette, Mitrailleuse, etc. Ces lourds bateaux ingouvernables ont fini comme magasin et surtout ponton "en Garonne".
Ponton de la "Coopé" à Bordeaux utilisé jusqu'en 1972 et le bateau du Touring Club de France à Toulouse qui a terminé sa vie en 2012. (Voir les bateaux dits "en ciment" sur ce site.)
4. Une autre conséquence a été de rapprocher de la voie d'eau des familles qui en étaient très éloignées... Un certain nombre de "Poilus" blessés a été reclassé en Agent de Navigation des Ponts & Chaussées. Des pontiers, cantonniers, éclusiers, barragistes, etc. ont ainsi créé quelquefois des lignées d'agents de P&C et de mariniers ou d'épouses de mariniers.
5. Des usines éloignées du "Front de l'Est" ont fait leur apparition tel l'ONIA à Toulouse, devenue plus tard AZF. Cette dernière a fait travailler pendant 1/4 de siècle environ, les bateaux du Midi en exportant vers les ports maritimes de Sète, Port-la-Nouvelle et Bordeaux. Cette usine a même eu au moins deux bateaux répertoriés, la barque Notre Dame de la Garde N°252 et le MAGENTA Barque N°50. Cette dernière, déchirée en 1939, n'est pas à confondre avec le coutrillon MAGENTA N° 66 de Marius. En 1958, l'ONIA a vendu la "Notre-Dame" et a délaissé peu à peu la voie d'eau...
La Notre-Dame-de-la-Garde à Agen.
Il y a eu d'autres conséquences comme cette réplique "la guerre m'a pris tous les jeunes hommes de mon âge"... de femmes célibataires restées "à bord"...
Bien évidemment cette liste n'est pas complète ni réservée au Midi..... à chacun d'amener sa part...
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