2. Suite de "Un sous-marin en Avignon" : (http://bab.viabloga.com/news/les-chantiers-schneider-1-3)
Un 1er avril, en 2013, ça paraît être du Tartarin de Tarascon !
Pourtant le groupe Schneider possédait bien un important chantier de construction à Châlon sur Saône déjà évoqué sur BaB.
L'histoire démarre à une trentaine de km de là, au Creusot, où en 1782 une fonderie Royale de canons y est crée.
Quelque révolution et faillite plus tard, Eugène et Adolphe Schneider construisent en 1836 une importante aciérie qui fera date tant sur le plan de l'armement, des travaux publics et ferroviaires que de la construction navale et fluviale. C'est bien cette dernière activité qui retient toute notre attention.
Dès cette époque, la lutte entre obus et blindage bat son plein. Le groupe Schneider est dans les deux camps. Il fournit des tourelles, des bateaux et des plaques de blindage pour la "Royale" (Marine Nationale). Il rivalise avec les meilleurs constructeurs européens d'armement et possède une clientèle plus internationale ( Amérique, Italie, Japon,etc.) que nationale, vérifiant la maxime "nul n'est prophète dans son pays !". Cette Société est parfois "taxée" de marchands de canons en temps de paix et sollicitée en période de conflit, sans jeu de mot, on pourra dire que c'est de bonne guerre !!
Ces "Maîtres des Forges" n'entendent pas rester seulement dans la fabrication de l'acier, ainsi en 1839 les Chantiers de Châlon voient le jour et ceux de la Gironde à Bordeaux en 1882..
A gauche, carte postale des Chantiers de Chalons, à droite les Chantiers de la Gironde.
Les Chantiers de la Gironde sont situés rive droite, ils ont changé quelques fois de nom, mais ont continué à être appelé comme ça.
Des sous-marins ont été construits, à des époques différentes, sur ces deux sites, par exemple l'Antigone 1 à BX et l'Antigone 2 (une autre classe) à Chalon en 1939. La guerre stoppera sa construction. Des "surfaces", torpilleurs et contre-torpilleurs y ont été aussi fabriqués.
Sous marin et torpilleurs aux chantiers de Chalons dit aussi "Petit Creusot".
Si pour Bordeaux, rejoindre la "Mer Océane" ne pose pas de difficulté, il n'en n'est pas de même pour Chalon !!! Le tirant d'eau pose un sérieux problème. Schneider construit alors une barge-docks-flottants qui est tractée par un remorqueur jusqu'à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Ce chaland répond au nom pragmatique de Porteur, il est construit bien sûr à Chalon et est mis en service 1912.
Avant et arrière de Porteur.
Le bateau marin rentre par la poupe. Arrivé à St Louis, il est amené à Toulon, dans la baie de Saint Mandrier pour y être terminé.
Un article paru en 2011, sur le quotidien "Le Journal de Saône et Loire" reprend la vie de ce bateau un peu "révolutionnaire" à cette date.
Article et photo de l'article de Porteur.
Déconstruit, (comme on dit maintenant ...) qu'en 1961, peut-être que des Rhodanien(ne)s pourront en dire plus...
Fin du chapitre 2
Prochain article, l'autre "Mer" et le transport des submersibles : http://bab.viabloga.com/news/chantier-naval-schneider-3-3
Bel article. On trouve une autre photo vu d'arrière de ce sous-marin, dans son "Porteur", dans le livre de Guy Dürrenmatt (page 164), "Le Rhône autrefois" édition Curandera 1987.