La transmission effectuée, Charles CANEL se retira après 45 ans d’activité batelière à Feugarolles, petit village du Lot et Garonne qui borde le Canal Latéral à la Garonne.
C’est donc maintenant à André CANEL et son épouse Claudine d’exploiter l’ESCAUT.Pendant les premières années, André CANEL exerça son activité en priorité entre Toulouse et la Méditerranée, plus précisément Port La Nouvelle et Sète.
L’activité principale était le transport de vrac et principalement des céréales. La baisse de fret nécessita l’élargissement de la zone d’activité en s’orientant sur l’axe Toulouse-Bordeaux donc de naviguer sur le Canal Latéral à la Garonne.
En 1971, André et Claudine CANEL décidèrent de partir à l’aventure. Ils franchissent le 45ème parallèle pour aller « travailler dans le Nord » comme disent les sudistes. Après avoir remonté le Rhône et la Saône, les successifs affrètements les amenèrent jusqu’à Thionville et Douai. Ils s’autorisèrent même un détour par la Belgique.

Remontée du Rhône remorqué par LA PEROUSE à Marcoule (30)

A quai à Douai (59)

L'ESPOIR,l'ESCAUT, le ROCAMBOLE à Mortagne-du-Nord (59)

Après ce périple de 3 mois, ils retournèrent naviguer entre la Méditerranée et l’Atlantique.
LE DEBUT DE LA FIN
Mais le milieu des années 70 allait marquer un tournant. A cause d’une chute du fret sans précèdent, André CANEL mettait en pause l’activité commerciale de l’ESCAUT.
Dans un premier temps, il intégra la société ESSO et fut embarqué successivement sur l’ESSO BORDEAUX, l'ESSO BEGLES et L'ESSO PORT MARLY. Il effectuait quotidiennement la rotation entre la raffinerie d’Ambès et le dépôt de carburant de Bègles. Par la suite, il travailla à bord du MEDOC, un avitailleur de la société SANARA.
Pendant 4 ans, l’ESCAUT, amarré au quai Sainte-Croix à Bordeaux, était devenu un logement sans avoir perdu de vue la possibilité de reprendre sa fonction initiale.
Quai Sainte-Croix, haut-lieu de la batellerie à Bordeaux - 1974
En 1980, vue la diminution continuelle du fret, André & Claudine CANEL se résignèrent à mettre en vente l’ESCAUT. Cette douloureuse décision annonçait les prémices du déclin inexorable du trafic fluvial sur les canaux du Sud de la France. En effet, au cours des 10 années qui suivirent, les mariniers du Sud cessèrent, au fur et à mesure, leur activité : départs à la retraite, cessations d’activité ou orientation vers le tourisme fluvial.
La dernière péniche marchande à avoir navigué fut le BACCHUS qui effectua son dernier voyage 1989. Depuis, quelques tentatives ont vu le jour mais elles restent au niveau de l’expérimentation.
Fin de la 2ème partie
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