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CHANTIER NAVAL SCHNEIDER 3/3

3. Versant Atlantique

Par Lougabier • BaB 2 mers • Vendredi 05/04/2013 • 2 commentaires  • Lu 5925 fois • Version imprimable

  • Currently 5/5

Note : 5/5 (2 notes)

Suite  de http://bab.viabloga.com/news/chantiers-navals-schneider-2-3-suite et fin.
En terme "rugbystique", on change d'aile !!
 
Les Ateliers et Chantiers de la Gironde sont situés plus exactement sur la commune de Lormont. A l'origine, c'était deux chantiers limitrophes qui appartenaient l'un à la famille Chaigneau et l'autre à la famille Bichon. C'est là qu'a été construit le premier Vapeur en France, le Garonne en 1818. La région bordelaise comptait une vingtaine de chantiers et leurs relations ancestrales avec le Royaume-Uni en faisaient  des chantiers à la pointe du progrès...
Quelques mariages plus tard, les deux chantiers deviennent vers 1833, "Usine de Construction Navale Chaigneau et Bichon".


 
Vue aérienne vers 1950. Le de Lormont n'existe pas encore.
 
En 1882, Schneider achète le complexe qui devient "Ateliers et Chantiers de la Gironde". Jusqu'en 1914, il sortira 72 bâtiments de guerre.
A cette époque, les sous-marins ont un faible rayon d'action, la Sté Schneider pour livrer les commandes vers l'Amérique du Sud, imagine en 1912, un "porte sous-marin" construit dans ce . Comme souvent, l'idée est empruntée à la nature : tel un Kangourou, le navire transportera sa progéniture dans sa cale.
C'est le même principe que la le Porteur, sauf que le sous-marin entre par la proue car à l'arrière il y a l'hélice ! Tôles et membrures de l'avant sont démontées puis le "navire-dock-flottant" est lesté afin que le submersible puisse rentrer dans la cale munie de tins.
 
 
Les ballasts du navire sont vidés, le sous-marin repose sur ses tins.

Les caractéristiques sont d'environs : 5500 Tonnes, 850 CV, 93m de long sur 12 m de large, 6m de tirant d'eau. Sa vitesse de 10 noeuds correspond à celle d'un "bon" cargo de l'époque. Ce bateau révolutionnaire pour l'époque, n'aura pas la chance du Porteur. Après quelques livraisons, il est réquisitionné en 1914. Il est coulé en 1916 par un sous-marin Allemand, un acte de parricide en quelque sorte !!!

Revenons à ce Girondin, en 1923 l' Pratique des Chantiers de la Gironde ouvre ses portes. Elles se refermeront en 1965, après avoir formé plusieurs générations d'excellents compagnons dont on retrouvera  certains dans "nos chantiers fluviaux".
Au lendemain de la 2ème guerre mondiale, le rythme reprend tant pour la "Royale" que pour la "Mar-mar" (Marine Marchande).

Inutile de préciser que lorsqu'on passait devant ces cathédrales métalliques, les enfants étaient aux premières !!! avec l'espoir de voir fonctionner la grue de 518 tonnes !!

Le dernier bâtiment de guerre pour la Marine Nationale est l'Escorteur d'Escadre Jauréguiberry mis à l'eau en novembre 1955.
 
Un cargo de 9000 Tonnes lancé en 1948 et le Jauréguiberry (1750Tonnes) en 1955.
 
Le lancement des navires produit un grand déplacement d'eau, quand on charge ou décharge à côté, gare aux amarres !!!

Un journal est édité, dont le nom et le logo ne manquent pas d'humour !

Lors de la réorganisation des chantiers navals en France en 1959, le site n'est pas retenu. Le Girondin ne peut pas assumer des constructions de plus de 30 000 Tonnes et la concurrence Japonaise vient s'associer à ce handicap.
De 1961 à 1968, les commandes sont en perte de vitesse avec  28 unités construites : 7 cargos, 3 minéraliers, 1 pétrolier, 2 méthaniers, 1 chimiquier, 11 chalutiers, 2 bacs et 1 . Ce large éventail montre le savoir-faire du site mais aussi une absence de spécialisation qui pèse sur le coût de production...

Vers 1969, il n'y a pratiquement plus d'activité, le dernier bateau construit est le remorqueur Abeille7 mis à l'eau en 1972.

Le fluvial Jean Hurmic à Langoiran, une cinquantaine de Km en amont de BX, travaillait en sous-traitance pour eux en menuiserie/charpente. Après la fermeture des Chantiers de la Gironde, quelques compagnons chaudronniers sont venus renforcer l'équipe de Jean Hurmic et ont travaillé sur nos bateaux du .

Le site est abandonné pendant quelques années puis sera occupé par diverses sociétés pour une activité navale tournée essentiellement vers le pétrole. Après plusieurs crises pétrolières, le groupe Pétromer tourne la dernière page en 1984. 

Les différents noms donnés à ce site, les changements d'actionnaires ne sont pas évoqués dans ce modeste résumé. 

Remarque :
Une unité construite pendant les derniers temps, est présente sur BaB, c'est le pétrolier Pierre Lafitte (1979) ou le Jacques Lafitte (1982) que l'on voit à Sète se diriger vers le dépôt de Balaruc : voir 4-avitailleurs-dans-4-ports-différents posté par Marité.
Lui aussi a fait les 2 mers !!
******* FIN **********
 


Commentaires

par BOA le Vendredi 05/04/2013 à 18:49

BOA Bonsoir "Lougabier",

Très intéressant reportage, "très fouillé" et bien présenté,  sur une page d'histoire peu commune. Nous avions un savoir faire extraordinaire que ce soit en fluvial que maritime. 

Le JAUREGUIBERRY nous est resté avec le magnifique film: "Le Crabe-Tambour".Celui-ci a éveillé des vocations parmi nos jeunes et moins jeunes d'aujourd'hui.

BOA


Re: Le Jauréguiberry par Lougabier le Samedi 06/04/2013 à 01:42

Effectivement, le "Jauré" a servi au tournage du film "Le Crabe-tambour" quelques semaines avant son désarmement en Septembre 1977. Son numéro de coque est alors le Q 580. 
Il est coulé en tant que cible d'un missile en mai 1986 au large de l'île du Levant. A feux poussés, il a atteint la vitesse de 38 noeuds alors que la normale était de 34 noeuds, vitesse largement suffisante pour faire "la rescue" des porte-avions.
Deux autres des 18 "Escadres" de la Marine Nationale ont été construits à BX avant lui, il s'agit du Chevalier-Paul et du Casabianca.



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