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Canal d'ARLES à BOUC (1)

Du Rhône à Montcalde, l'ex premier bief.

Par Lougabier • BaB 2 mers • Jeudi 26/03/2015 • 7 commentaires  • Lu 5681 fois • Version imprimable

  • Currently 4.5/5

Note : 4.5/5 (2 notes)


Coupé à son extrémité maritime, c'est un oublié qui se termine de nos jours en cul de sac. Il porte aujourd'hui le nom de " d'Arles à Fos", mais nous l'avons fréquenté avant toutes les modifications sous le nom d'"Arles à Bouc"...

Les Romains avaient commencé à en réaliser un, puis de nombreux projets ont été faits et finalement sa réalisation a été tardive et presque contemporaine avec le train. 

Il faut reconnaître que la nature tantôt très dure, tantôt sablonneuse et vaseuse, soumise aux crues du , n'a pas favorisé son creusement. A cela, s'ajoute quelques "tartarinades", car Tarascon, en amont d'une quinzaine de km d'Arles, ne portait pas le projet dans son coeur, concurrence oblige...


Pour les barquiers du , ce nous permettait d'éviter la traversée du Golfe de Fos pour atteindre Fos-sur-Mer, -de-Bouc, Martigues, Marignane et Marseille ainsi que l'étang de Berre.

C'est à la fin des années 1970, que les derniers bateaux du , l'empruntèrent. Le fret était un engrais en vrac (ou produit chimique très corrosif, bonjour le nettoyage !) chargé à Toulouse pour le compte de l'O.N.I.A., future  AZF, à destination de Marignane. Pour éviter le déchargement en zone portuaire, la "Coopé" avait organisé le transit au -Clapets (Fos-sur-Mer). Le transport était alors devenu compétitif et rentable.

Le d'Arles à Fos débute maintenant à la "nouvelle (!)" d'Arles construite dans les années 1910 (!), en vue d'un à grand gabarit. C'est dans le quartier Barriol, bien connu pour ses chantiers en bordure du (1882). Quelques "fluviales" (atlas type du ) y sont nées...

A droite sur la photo, le bâtiment bleu est une aile du Départemental d'Arles Antique créé en 1995.Il contient des barges antiques et des informations sur le trafic fluvial en Pays d'Arles, déjà évoquées sur BaB (Expo : De L'amphore au conteneur, de la Marine).

Cette a une longueur de 190m environ, 12 m de large et une hauteur de 8 mètres environ. Cette hauteur participe au PPRI local (Plan de Prévention des Risques d'Inondations). Elle remplace l' d'origine d'Arles (dite aussi de la Roquette), démolie à la fin des années 1960 / début 1970, lors des de raccordements routiers avec la RN113.




L'ancienne d'Arles :
C'est celle que l'on a connue !
Il ne reste de nos jours, que le début du musoir arrondi. Pour rentrer, on pouvait "s'y appuyer" dessus car l'autre côté "faisait plage".

 

Les locaux des ex Ponts & Chaussées : maison éclusière, bureaux, etc. sont toujours présents.



 
Lors du creusement de l' (1833), du et du début du bassin de la Roquette, il avait été retrouvé le Cirque Antique d'Arles qui avait été introuvable jusqu'alors.

 Les dimensions des écluses du d'Arles à Bouc étaient de 33m de long, sur 7m80 de large, autant dire que nos bateaux de 30m sur 5m50 étaient à l'aise ! pas besoin de replier le gouvernail !!

A un moment, il avait été question de les allonger à 38 m 50, là aussi, il n'y eut pas de suite...

Ci dessous, la sortie de l', on aperçoit au premier plan, le réa et la chaîne d'ouverture et de fermeture des portes. Cette n'a jamais été modernisée car il y avait la grande qui allait être mise en service ...

Cette avait un radier trop haut et lorsque le était bas, on ne pouvait pas rentrer dans l'. Il fallait attendre un hypothétique lâcher d'eau ou une petite montée des eaux.


Dans le fret à destination de Marseille, il y avait des des "billons de peupliers", chargés dans "le Latéral", notamment à Montech (82), pour la S.E.I.T.A.* qui possédait une usine d'allumettes à Marseille. Pour passer, une solution consistait à les mettre à l'eau pour s'alléger et franchir le seuil de l'. Ils étaient re-hissés le plus rapidement possible pour ne pas qu'ils s'imbibent d'eau.

* : Société (nationale) d'Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes (1926). L'Etat avait alors le monopole.

Pour d'autres marchandises, comme des fûts de soude ou d'arsenic, du ciment (en sacs de 50 Kg) chargés à l'usine Lafarge de Fos-sur-Mer, le passage pouvait se faire en de 3 bateaux par échanges d'allèges, quelques allers et retours et beaucoup de solidarité et d'huile de coude !!
Il arrivait parfois, qu'après avoir "mascagné" plusieurs jours, le remonte suffisamment pour "passer comme une fleur". "On a apatégé pour rien ! "... Je pense que nos amis Rhodaniens ont vécu pareils déboires dans d'autres lieux et plus souvent que nous !!

Les mariniers regardaient cette grande , quelque peu désabusés "qu'attend-t-on pour la mettre en service ?", alors qu'une langue de terre la séparait du Bassin de la Roquette.

La carte postale ancienne ci-dessous, montre une barque du , qui se dirige vers l'. Les 2 chevaux, l'un derrière l'autre, reliés à "la maillette" par "les renardes" est une des caractéristiques des relais des Canaux du .


 Remarque : la rangée de cyprès protège du vent, c'est courant dans le pays du vent.


Continuons le ... 
Après avoir franchi le Réginel (en béton), on arrive au du chemin de fer qui reliait Arles à St Louis du . A l'origine c'était un tournant. Une bonne part du tracé de cette voie ferrée unique, longeait le , aujourd'hui elle est désaffectée.

Quand le bief était bas, il nous arrivait de "rester empégués" sur les 2 "tocs" qu'il y avait de part et d'autre des ponts. Un bout était porté à terre avec le "sapinou". Heureusement, que le treuil "Mouchenic" (guindeau de l'ancre) était efficace, avec quelques gouttes de sueur en prime, car bien sûr, ça se produisait en périodes de sécheresse (et d'arrosage)... Bon là,  on n'avait pas le coeur à immortaliser la scène par des ...

Passé les ponts, on se dirige vers l' N°2 de Montcalde.



Des bateaux logements, dont certains sont bien cachés par la végétation, jalonnent le parcours.

Ci dessous, la "lanterne rouge" (le dernier) du groupe et peint en rouge !!

 

Tout à côté du , passe le "Saumoduc Vauvert-Lavéra" qui bien sûr n'existait pas de époque.

Vauvert (30) est à 6 km environ de Gallician en bordure du du à Sète. Une d'attente est en construction (voir article BaB).
Ce saumoduc amène la saumure du gisement salifère de Vauvert à une usine chimique de Fos-Bouc-Lavéra. qui en extrait du chlore, de la soude et de l'hydrogène.

  

Comme quoi, il n'y a pas que le rail et la route qui concurrencent le transport fluvial, les tuyaux aussi !!!
 
Avant d'arriver à Montcalde, un panneau explicatif de VNF :
 

Ce est donc une partie du d'Arles à Bouc, amputé d'une quinzaine de km.

Pour résumer, le chapitre, ci dessous l'ex bief d'Arles à Montcalde :


A suivre, par un zoom sur Montcalde... si inspiration et souvenirs sont au rendez-vous !!
 








Commentaires

par Citerna 12 le Vendredi 27/03/2015 à 13:00

Salut Lougabier.
Encore un super article, et sur cette bonne ville d'Arles, la Capitale pour certains mariniers qui y avaient leur" pied-à-terre", dont mes parents.  Je prendrai un peu de temps pour le lire et faire un éventuel commentaire.  


par pothier le Vendredi 27/03/2015 à 15:08

Très jeune, je me souviens d'avoir manœuvré les cabestans verticaux qui entrainaient les chaines d'ouverture et de fermeture des portes pour aider l'éclusier RAOUX au passage du STEPHAN chargé de sable pour l'entreprise ASTAUD .
Dans les années 60il y avait 6 sabliers(AUDACIEUX ANTOINETTE) 2- 30m en bois puis STEPHAN ATOMIC VALMAGNE EVA qui ravitaillaient chaque jour les 2 gravières au bord du canal ou passe la voie rapide actuellement.
Par Rhône bas il fallait alléger les bateaux pour pouvoir vider le reste au quai (radier trop haut)
Début 70 à l'ouverture de la "nouvelle" écluse tout un convoi de péniches portait du sable et gravier à FOS par le canal d'ARLES à BOUC pour la construction du complexe que l'on connait maintenant.
Beaucoup d'entre- eux passaient par le golfe( REAUMUR AMPERE CASSIS CHAMOIS Cit 52)et d'autres que j'ai oubliés.

C'était un autre "temps" le début de mon entrée dans la vie active ou depuis peu j'ai une retraite bien méritée.Cordialement


Re: Gravier Arles par Lougabier le Samedi 28/03/2015 à 11:38

Merci pour ces précisions.

Nous avons "refait " le canal en août 2014 avec mes cousins, mais on a eu beaucoup de peine à s'y retrouver... Je vois que jusqu'à la fin le radier de l'ancienne écluse a posé problème...
Il y avait l'entreprise Astaud et une autre qui s'appelait Delorme associé avec une autre personne. Mes parents y ont fait le gravier entre 1947/49 pour la reconstruction du Pays d'Arles qui avait subi de sévères bombardements en 1944.
Quelques questions :



- Sur la vue aérienne, les entreprises de gravier Astaud et/ou Delorme  étaient en 1,2 ou 3 ?
- Dans les années 1980, j'avais fais un stage à l'IRA où j'avais retrouvé un neveu d'Astaud. Il me semble y avoir vu une entreprise de gravier en 04.
- Le chemin de halage sur l'ancienne carte postale est ce bout de chemin ?
J'ai aussi pas mal discuté sur ce coin avec Max qui menait le "Paul-Riquet" ex Mon-Rêve avec des passagers. De 1952 environ jusque vers le début des années 1960, il faisait le ciment : Beaucaire, parfois Sète et surtout Fos.


Re: Gravier Arles par pothier le Lundi 30/03/2015 à 07:41

Bonjour LOUGABIER
L'emplacement de l'entreprise ASTAUD jusqu'en 70 n°3
Après mise en service de la "nouvelle" écluse et des travaux de la voie rapide l'entreprise dut déménager à Trinquetaille au quai de la gare maritime entre les 2 ponts; pas en aval comme n°4 mais en amont.
Quant au chemin de halage ;relier les 2 flèches pour recréer celui-ci.
Du pont REGINEL jusqu'aux CARMES la voie rapide passe sur une partie du bassin ou se trouvait le quai.
Le bassin a été élargi en face sur l'autre rive pour relié celui-ci à la "nouvelle" écluse coupant en 2 le chemin de halage sur la longueur du nouveau bassin. Cordialement.


Re: Gravier Arles par Lougabier le Lundi 30/03/2015 à 15:52


Merci beaucoup pour ces renseignements.

Effectivement je me suis trompé, le "04"sur mon plan est après le pont de la RN 113, alors que je me pensais au pont de Trinquetaille !

L'installation de graviers a dû être déplacée vers la maison, le bouquet d'arbre et les quelques wagons qu'il y a en bordure du Rhône (RD).


En bas, à droite sur la carte postale, c'est l'entrée du canal, la vue doit être aux environs de 1965-68.

Merci encore pour toutes ces précisions


par Citerna 12 le Mercredi 01/04/2015 à 09:42

 Salut.
 Bien qu'ayant résidé à Arles, j'ai appris beaucoup de choses sur ce canal. À ma décharge, je l'ai cotoyé, mais jamais emprunté avec les bateaux du Rhône, vu leur longueur. Je me souviens bien de cette écluse de La Roquette, car en chantier à Barriol, nous la longions pour rentrer à notre pied-à- terre, au 26, rue du docteur Fanton.
Merci encore pour ce reportage.


L'ancienne écluse d'Arles par Lougabier le Mercredi 01/04/2015 à 14:00

Merci Citerna 12, 
J'espère qu'avant comblement et/ou pour partie destruction, des photos ont été prises. Pour notre part, nous n'avons pas de clichés. 
Cette écluse était vraiment particulière tant par son musoir, son  sas, son pont, que par le système de manoeuvres des portes et ce serait dommage qu'il n'y ait aucune trace. 




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