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Canal d'ARLES à BOUC (2)

MONTCALDE : patrimoine fluvial en péril ?

Par Lougabier • BaB 2 mers • Jeudi 02/04/2015 • 0 commentaires  • Lu 4710 fois • Version imprimable

  • Currently 5/5

Note : 5/5 (2 notes)

Cet article fait suite au N°1  "Du à Montcalde"  (26-03-2015)
http://bab.viabloga.com/news/canal-d-arles-a-bouc-1

Le site de Montcalde est mondialement connu, mais pas pour sa navigation fluviale !  C'est vraiment dommage ! car ce site avec une mise en valeur du patrimoine fluvial  qui viendrait s'ajouter à celui des Arts, serait de tout 1er plan...

 Ci dessous, l' de Montcalde, côté amont vers Arles et côté aval, reconnaissable avec une station de mesures-enregistreuses doublée d'une échelle traditionnelle.
 


Avant la transformation du , il fallait écluser. Ci-dessous, l'"avant" et l'"après", on voit la différence de niveau du bief amont.
 


Lors de la construction du d'Arles à Bouc, il y avait 11 ponts de ce type dit "-levis à flèches". L'ingénieur était d'origine Hollandaise...
Au fil du temps, certains ouvrages ont été remplacés par des fixes. En août 1944, lors de la débâcle allemande, ils ont été détruits sauf celui de Fos-Lafarge qui était resté dans son état d'origine.  Ils ont été reconstruits provisoirement fixes comme celui de l' de Montcalde que l'on peut voir actuellement : poutres surélevées et bastaings en travers.
 

Les chaînes qui servent de mains-courantes doivent être issues de récupération du dynamité ou du système de manoeuvre des portes...

Pourquoi un 2° ? 
Pour reconstituer un " Van-Gogh" !

Quelques années après la guerre, les oeuvres de Vincent Van-Gogh prennent de l'importance, parmi elles "Le Langlois", mais tous les ponts ont été refaits après leur destruction sur des modèles plus récents et robustes. Il est à noter, que le peintre Hollandais a réalisé plusieurs études  pour ce , comme on peut le constater en comparant le lutrin  placé "sur" l' et un de ses tableaux.
 

On peut s'imaginer, que la maillette de tirage ait peut-être dérangé Vincent, comme elle gênait aussi les lavandières massées le long des canaux.

Le peint par Van-Gogh était donc, placé vers l'actuel Réginel, le 1er que l'on franchit après l' d'Arles. Avant la guerre de 39-45, ce avait été remplacé par un autre en béton tout à côté, mais pas détruit. Des poutres, planches, chaînes, ferrailles avaient alors disparu au fil des années, seules les culées étaient restées en état. A la Libération, les culées ont repris du service pour pallier rapidement au dynamitage du "nouveau ", selon le principe de celui de Montcalde.

En résumé, il ne reste rien du -levis à flèches peint par Van-Gogh, d'autant plus qu'à cette époque on ne s'embarrassait pas du souvenir de Vincent ! 
"Langlois ou Langlais" serait  le nom du pontier qui oeuvrait à sa manoeuvre, on peut retrouver ce genre d'appellation pour des écluses ou des ports fréquentés longtemps par une même famille, parfois sur 2 générations... 

Vers le début des années 1950, le -levis à flèches de Fos-Lafarge, a été remplacé. L'ancien a alors été démonté proprement et après quelques périples, il a été remonté  vers 1960 "sur" l' de Montcalde et restauré dans les années 1990... C'est celui que l'on voit aujourd'hui.
 

Comme nos bateaux en bois tous les 3 ans environs, le a aussi besoin de voir le charpentier régulièrement.(voir photo de droite)
 

Retour à de Montcalde...

Les portes amont ont été supprimées (maçonnerie effondrée ?). Le tirant d'eau doit être autour de 1 m. Un collier est encore visible, les pierres des emplacements des portes ont été remontées vers la maison éclusière. On reconnait les rainures de pose de batardeaux.
  

Les portes "d'en bas" sont restées telles que nous les avions connues. Avec une seule main-courante, les jours de pluie, heureusement rares, c'était un peu sportif ! pire les jours de gel, où une main se collait à la manivelle et l'autre à la main-courante, les gants en laine même fabriqués avec amour n'étant pas des plus efficaces...
 


Contrairement à l' d'Arles, l' de Montcalde avait été "modernisée". A l'origine, les portes se manoeuvraient par des chaînes noyées au fond du sas. Elles s'enroulaient autour d'un tambour vertical. Le système à crémaillère, un peu identique "au " a sensiblement amélioré la manipulation. La manivelle montée sur un trépied qui "menait " la crémaillère par un pignon, a sans doute été retirée afin d'empêcher la fermeture des portes. (PPRI ?)
 

Cela doit être les seules portes en bois qui restent dans le , il serait intéressant de les conserver et même de les mettre en valeur...

La maison éclusière (et son puits) :
C'est une belle bâtisse dont l'arrière qui donne sur le "Vigueirat", est envahi par la végétation.
 

Chose importante pour nous, le puits ! il devait être à droite de la maison (? à vérifier ...) car pour affronter  la suite du , il fallait faire des réserves d'eau potable... prochaines possibilités au Mas Thibert, une quinzaine de km après et pas de platanes pour se protéger du soleil ! ...

Le siphon de Montcalde ou celui du Vigueirat :

Pour nous, c'est un peu l'envers du décor car depuis la motorisation des bateaux, tous les à-côtés du nous sont étrangers. Cette région marécageuse, à faible pente, possède un réseau hydrologique intéressant.  Elle possède un grand nombre de ruisseaux, canaux et "roubines". Le d'Arles à Bouc, dès sa construction, avait aussi pour vocation, la récupération d'un bon nombre d'entre eux.

Le " du Vigueirat" naît au nord des Alpilles. Il collecte et draine les eaux d'irrigations, et collecte les eaux pluviales. La couleur grise de l'eau, rappelle un peu celle du .
 Ci dessous ce , qui passe derrière la maison éclusière.
 




Il suit une bonne partie de "" ", mais fait un barrage à l'écoulement du " de la Vallée des Baux". 9 siphons de 2,5m² accolés,  permettent à ce dernier, de se déverser dans .
 

L'eau qui sortait ce jour là était particulièrement claire. Chaque sortie des siphons est rainurée pour placer des batardeaux avec au fond une échelle (en morceaux !)

Ce coeur gravé sur la pierre a dû nécessiter du temps, de la patience et de la passion ! Un concurrent à Van-Gogh ? plus sûrement un berger, car ici, il y avait plus de moutons que dans l'étang de Thau les jours de forte Tramontane !

 Comme on peut le constater, ici se rejoint l'Histoire des Hommes qui ont pensé, réalisé et entretenu, dans des conditions difficiles, ces ouvrages d'Art, avec l'Histoire  des Gens de l'eau et de la Terre qui les ont utilisés, il serait fort dommage de ne pas l'exploiter...
 
















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