BONJOUR
Quand j'avais une douzaine d'années je naviguais avec mes parents sur le Picardie. Durant la journée, je séjournais pendant des heures debout sur un banc de quart et je regardais le paysage. Mon père, au macaron, me racontait des histoires de pêche : son plus gros brochet pris sur l'Oise, 14 livres, sa plus grosse anguille, 6 livres...
Les jours n'étaient pas toujours aussi calmes. Je me souviens de la saison des inondations. J'étais étonné de voir la Seine deux fois plus large à certains endroits. Avalant, propulsé par un courant plus rapide, nous passions sur les barrages " couchés".
Par contre, montant, notre vitesse était réduite et à certains endroits, les passages de certains ponts étaient réputés "lourds".
Leurs franchissements exigeaient beaucoup d' attention. En aval de ces ponts étaient amarrés les bateaux qui avaient fait " cul" ou qui n'avaient pas tenté le passage. Ils attendaient un remorqueur qui les prendraient en remorque pour effectuer le passage.
Mon père était un intrépide. Le Picardie était profilé comme un vrai cigare et de plus, petit porteur. Le moteur, un Beaudoin DB4 de 48 cv, avait une réserve de puissance qui se commandait par une pédale que mon père sollicitait dans ces passages difficiles.
Je me souviens, juste après la guerre, il y avait le pont de Bezons réputé très lourd. Sur mon banc de quart, je n'en menais pas large.
Une fois engagé sous l'arche, mon père bloquait la pédale avec un bâton. Ma mère, inquiète en pareille situation, était très attentive. Mon père surveillait attentivement le passage et prenait soin que le bateau restat bien perpendiculaire au pont. Notre vitesse se réduisait au fur et à mesure de la pénétration sous l'arche. Il y avait un moment où la vitesse devenait presque nulle. Mon angoise d'enfant était maximale pendant quelques secondes. Je fixai un repère sur la pile et d'un seul coup, le repère était dépassé. Selon l'expression, nous n'avions pas fait " cul " et nous en retirions une certaine fierté.
C'était souvent l'arrière du bateau qui bloquait, d'où le mot " cul " utilisé dans l'expression.
A propos, où séjourne actuellement le Picardie ? Est-il toujours à Sèvres, rive gauche.
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NOUVEAU Bord à Bord - FLUVIAL
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Le Gamin du PICARDIE (3)VOYAGE EN SEINE PAR TEMPS DE CRUECommentaires
par gaetan
le Lundi 18/11/2013 à 12:06
très joli récit, qui raconte bien le vécu de ma jeunesse mais que je suis incapable d'écrire avec une telle l'limpidité. cette vie de bohème si agréable et quelques fois si dure a quelque peu bousculé ma scolarité. a quand le prochain épisode ?
par mati
le Lundi 18/11/2013 à 14:13
Pour répondre à la question, on peut le voir toujourts au mËme endroit; à Sevres RG, |
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" L'Homme du Picardie" se dévoile.
Bravo, ce récit est passionnant, et vous avez une belle écriture.
N'avez-vous jamais songé à rédiger vos mémoires ?
C'est un(texte) sans faute, à part Baudoin et le "restat".
Nous espérons une suite : navigation à l'étiage, par exemple , ou panne dans le Pont Neuf.