Outre le vocabulaire qui se recoupe parfois, on pourrait se demander quel est le lien entre l'envol des pionniers de l'Aéropostale et les Barquiers du Midi... et pourtant...
Le quotidien La Dépêche du Midi célèbre le 100ème anniversaire de la 1ère ligne Toulouse- Barcelone le 25 décembre 1918.
De Toulouse, berceau de l'Aviation, pour aller en Espagne en naviguant à vue, il faut suivre une route sûre.
Latécoère choisit l'itinéraire suivant :
- suivre le Canal du Midi qui se dirige vers la côte Languedocienne
- puis suivre, plein Sud, la côte Méditerranéenne jusqu'à Barcelonne.
Plus tard la ligne sera prolongée au fur et à mesure des reconnaissances des lieux et essais.
Etant aux premières, les mariniers du Midi ont suivi cette épopée Toulousaine et pour certains avec beaucoup d'intérêt...
Les Mermoz, St Exupéry, Daurat, etc. ne leur étaient pas inconnus même s'ils ne les fréquentaient pas.
Pour concurrencer le train qui travaillait la nuit, la Ligne a dû s'adapter, c'est à dire naviguer de nuit.
Pour cela, sans appareils de bord sophistiqués, la navigation, maritime et fluviale, a été imitée. Pour se repérer comme nous dans l'étang de Thau, la construction de phares tout le long de la ligne a été entreprise.
Perchée à une dizaine de mètres, une lumière rouge pale était émise selon le code Morse bien connu des marins.
Pas d'automatisme, c'était une personne désignée qui allumait le phare selon des instructions télégraphiées par la Poste...
A Baziège, c'était le meunier, à Monferrand le garde-champêtre, à Barrié, un employé du domaine, etc...
Pour une meilleure visibilité (comme pour la mer), ils ont été construits sur des hauteurs proches du Canal, jusqu'à Sallèles d'Aude.
Quelques uns sont encore debout : Baziège, Monferrand, Lézignan, Sallèles-d'Aude, etc.
Ci dessous, les voila reportés sur une carte de tourisme VNF.
Le phare de Barrié est celui de Castelnaudary, il est situé sur la commune du Mas-Saintes-Puelles dans l'Aude, entre l'écluse de la Doumergue et celle de La Planque.
Une légende court disant que Riquet y aurait séjourné lors de la construction du Canal, mais ça restait à prouver...
Parmi la génération de mariniers qui ont vécu cette aventure à travers les journaux locaux, il y en a qui s'y sont intéressés...
Désormais, quelques bateaux porteront le nom d'avion, bien-sûr des modèles les plus modernes !
Le Dixmude, un dirigeable, L'Atlantic, un avion, l'Arc-en-Ciel, un autre avion, et ça se termine avec le super-sonique Concorde.
L'hebdomadaire Les Ailes relatent touts les faits et gestes des aviateurs des nouvelles techniques, nouveaux appareils, etc.
Le 19 janvier 1933, il est abordé le voyage de l'Arc-en-Ciel....
En 1934, sort de la cale du radoub du Pont des Demoiselles à Toulouse, le coutrillon tout neuf, Arc-en-ciel...
Le voilà amarré en 1938 sous l'écluse du Roc.
Dans la génération suivante de barquiers, apparaît le Jean Mermoz, dont un article de la Dépêche en 1976 précisera les raisons.
REMARQUE :
Article sur les canaux du Midi du 25 mars 1976 : voir précisions dans les commentaires
Bel article original, où j'apprends l'origine des devises l'ARC-EN-CIEL et CONCORDE,
je n'avais pas fait le rapprochement, dommage l'ARC-EN-CIEL a failli transporter des fuselages d'avion en 1946...
Guy BaB