Bord à Bord Fluvial

 

Une grande partie de sa vie "à bord" a été publiée par l'Association des Amis du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine dans les Cahiers du Musée N° 69 et 70 : "Des Barquiers du midi, André MIQUEL et sa famille".

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Irène était "une fille du Roc".
Les suites de la première guerre mondiale ont eu pour conséquences l'arrivée de sa famille à l'écluse du Roc. C'est la 19ème écluse à partir de l'Embouchure à Toulouse (PK0). Elle est située à environ 7 à 8 km, en amont de Castelnaudary, en passant par le chemin de halage. La commune du Mas Saintes Puelles est à 3km500 environ de la maison éclusière : "Pour aller à l'école, on passait par des raccourcis quand le temps le permettait." En effet les chemins de traverse et les bordures des champs deviennent vite impraticables l'hiver ou par temps pluvieux.
 

C'est la 2ème écluse après le bief de partage, versant méditerranéen. "On était en première ligne pour alimenter une bonne part du canal. Le soir, il fallait que l'on laisse 3 ou 4 dents selon les ordres.". (Dents de la crémaillère du cric qui ouvre la vanne.)
C'est une "écluse double", qui comporte donc 2 sas pour un dénivelé de 5m80 environ.
 

Pas d'eau courante à la maison, les enfants, (ainsi que les mariniers de passage), allaient chercher l'eau à la pompe du puits en passant par les portes.
 

Vers1932, Irène a vu le remplacement des portes en bois par des portes en fer. "On avait beaucoup moins de pertes et surtout la manoeuvre des vannes et des portes étaient moins dures."
 

 

Portes en bois d'une écluse du Latéral et portes métalliques de celle de Béziers.

 

 

 

Vannes "Bonnet à Toulouse" et la remplaçante "Graffenstaden" souvent de 4000 kg.

Quand la blessure du père se réveillait, Irène "passait" les bateaux : "Les vannes et les manivelles me semblaient plus grandes que moi !" Certains bateliers me disaient ; "Il faudra manger davantage de soupe pour aller plus vite !"

Après la modernisation, une photo-carte a été éditée :
 

Remarque : la différence de hauteur de l'éperon est due au fait que sur la photo couleur, les portes et vannes du milieu sont fermées amenant une hauteur plus élevée.

L'Arc-en-Ciel s'arrête souvent à cette écluse...

 

1938 voit le mariage avec André, de l'Arc-en-Ciel ...

"Au début, j'avais peur de marcher sur le plat-bord...". Puis c'est la naissance de 2 enfants suivis de 5 ans de séparation de "grandes vacances payées par les Allemands" où Irène revient à l'écluse mais s'occupe des papiers "du bord".

Après le retour du PG, (prisonnier de Guerre) la vie reprend à bord de l'Arc-en-ciel, 3 enfants suivront, "c'est la génération d'après guerre".
En 1964, le spitz belge Concorde remplace le coutrillon en bois Arc-en-Ciel.

 

Le Concorde passe le Pont Tivoli à Sète pour aller débarquer aux silos du môle Masselin.

En 1975, suite au décès d'André, Irène "quiite le bord" et travaille "à terre" bien après l'âge légal de cette génération.

La rude vie de cette génération de marinières se résume bien dans cette photo prise en décembre 1973...
 

 

  "Au début, j'avais peur de marcher sur les plats-bords..."

(Cet Article a été complété le 28 septembre 2017)