Après la cale de radoub en 38m de Ramonville ( voir "LE SANCTANOX SORT DU CHANTIER : http://bab.viabloga.com/news/le-sanctanox-sort-du-chantier ) ce sont les cales du Chantier de Radoub situées au Pont des Demoiselles à Toulouse qui sont abordées dans cet article. Le principe de fonctionnement demeure le même.
Le radoub est situé dans le bief de Castanet, entre le pont-rail (PK6) et le Pont des Demoiselles (PK7). Il a été construit à partir de 1832 pour dégager les ports St Etienne et St Sauveur encombrés par des constructeurs.
Le terme employé pour désigner l'ensemble était le "Chantier" ou "le Parc". On aimait guère le fréquenter....
Du temps de l'activité de transports de marchandises, on y allait pour faire de petites réparations : changement d'hélice, couronnements de rivets, quelques "pétas", etc. A partir de 1928, les coutrillons du Midi y ont été construits par le charpentier Atoch de Cazères (cinquantaine de km de Toulouse) jusqu'en 1934-35.
Après la guerre 39-45, la Fleurette, bateau en fer du Midi, a vu le jour dans cette enceinte en 1956. (Voir photo en fin d'article).
L'ensemble se compose de plusieurs parties : une gare d'eau, 2 cales jumelées, 1 cale simple "VNF", 1 cale couverte (toutes en 30 mètres) et enfin un grand atelier d'entretien VNF, d'où le terme de "Parc".
Pour accéder à la gare d'eau et aux cales, le bateau franchit la passe en ayant au préalable ouvert une petite passerelle qui assure la continuité du chemin de halage.
L'accès piétons se fait par le 65 allées des Demoiselles, un panneau rappelle l'historique des lieux. Pour radouber un bateau, une procédure VNF clarifie les responsabilités de chaque partie (ci dessous un exemple de réservation de cale).
L'intérieur du Chantier offre un certain havre de paix.
Quelques bateaux sont présents dans le "Parc". La Naïade a été ici transformée en "bateau Amiral de VNF". C'est l'ex pétrolier Gironde, puis Saintonge de DESMARAIS-TOTAL, devenu "gravious" sous le nom de Simoun. Il a été construit en 1934 à Sotteville-les-Rouen.
Sur la photo d'à côté, c'est un nouvel arrivant, la Mouette.
C'est un bateau neuf construit en Bretagne pour le Midi et arrivé par la route.
Dans les cales jumelées N° 2 et 3 qui viennent d'être vidées, le tjalk hollandais Argan côtoie un anglais, le Sirius, transformé en logement.
La vidange se fait par le réseau pluvial de la ville de Toulouse ce qui nécessite un délai d'attente pour entrer en cale afin de gérer l'arrivée massive de l'eau dans les égouts.
Le Sirius a besoin d'un bon coup d'hydro-nettoyeur, il y a pas mal "de salade " ou "de barbe" à la bande !!
La cale couverte N°1 est classée monument historique.
Le Pip appartient à un sujet de la Reine d'Angleterre. La voûte, dont on peut admirer la charpente est couverte de tuiles mécaniques. C'est bien sûr la cale préférée...
Accosté à côté des cales, le Nautilus, c'est un des premiers pétroliers du Midi, le Naphtacycle II, construit en 1927 au Chantier et Ateliers de Provence à Port-de-Bouc pour le compte de la SGHP (Sté Générale des Huiles de Pétroles, devenue BP). Après la guerre de 39-45, il a pris les couleurs de la Purfina, l'Huguette, avant d'être transformé à Sallèles d'Aude en "divers" puis en bateau-logement.
Pris de l'extérieur du Chantier, le Nautilus, et un inconnu sous cocon.
Enfin, le Rita termine la liste. C'est un des deux bateaux achetés en 1966 par une Sté de Graviers à Castets-en-Dorthe. Il a été construit à Rumst en 1920 et a été immatriculé en France BX 1570. Ses petites dimensions ( 20m X 4,44m) correspondaient aux besoins du début de dragage de la Garonne. Il a terminé sa carrière plus haut, à Villeneuve-sur-Lot quand le dragage intensif a permis l'utilisation de bateaux plus grands à Castets. Relevé des eaux en état d'épave, il a été transformé en logement.
Ci dessous, à côté du Rita, une photo d'un article du quotidien La Dépêche du Midi de 1956 présente le baptême de la Fleurette dédiée aux marchandises générales.
Le Chantier a dû être adapté aux conditions actuelles de mise en cale. En effet, le radier des cales était prévu pour des bateaux vides avec un faible enfoncement. Les bateaux-logements ou de croisière calent pour certains près de 1m20. VNF a mis en place un système de batardeau et de pompage pour monter le niveau du plan d'eau de quelques centimètres plutôt que de relever tout le bief (12km environ) et de surcharger le pont-canal métallique des Herbettes.
Chaque année, entre 15 et 20 unités fréquentent ces cales historiques, en espérant que cela perdure.
Remarque :
Merci à Bruno pour tous les renseignements concernant les nouveaux bateaux...
Bonjour,
Il existe une carte postale à l'époque des barques,
En 2013 le quotidien régional La Dépêche du Midi a consacré un article à ce chantier
Alain Marie