D'un côté, les Coalisés (Anglais, Portugais, Espagnols et Hanovriens) et de l'autre, une partie de l'armée française commandée par le Maréchal Jean-de-Dieu SOULT.
Face à un combat inégal, SOULT avait pour mission, de se replier depuis l'Espagne (côté Pays Basque), en essayant de "limiter la casse", sous le harcèlement de l'Anglais Wellington.
Étant natif de Saint-Amans (81) [8 km de Mazamet et 90 km de Toulouse], il se replia vers sa région. Saint Amans étant à quelques dizaines de km du barrage de St Férréol, source du Canal du Midi, SOULT connaissait bien ce Canal des 2 mers et Toulouse.
Il y a donc 2 siècles, le dimanche de Pâques du 10 Avril 1814, 35 000 (ou 42000 selon les sources) affrontaient 45 000 (ou 52 000) coalisés à Toulouse.
SOULT utilise le Canal comme défense et essaie de préserver son armée. en se repliant sur la rive gauche (côté centre-ville).
Les lieux d'affrontements en lien direct avec le canal sont mentionnés par un "X". (Extrait d'un lutrin commémoratif).
1. Les Ponts-Jumeaux ou Port de l'Embouchure :
En 1814, le Canal Latéral à la Garonne n'est pas construit. Les 2 ponts sont celui du canal de Brienne et celui du Canal du Midi, d'où l'appellation de "Ponts-Jumeaux". SOULT construit une redoute (ouvrage de fortification fermée).
2. Écluse du Béarnais :
A cette époque, il n'y avait pas de pont, SOULT aménage "un camp de retranchement".
La maison éclusière était de l'autre côté (rive droite), côté Anglais. On peut imaginer l'angoisse du personnel du Canal et des bateliers qui se trouvaient dans les parages...
Ci dessous, l'écluse en question, photo prise lors d'un chômage.
3. Les Minimes :
Le pont est sur la route de Paris. En 1814, ce n'était plus déjà, le pont d'origine, il avait été refait vers 1760. Les colonnes sont de 1838. Depuis 1969, un nouveau pont le remplace. SOULT y établi une redoute.
4. Pont et écluse de Matabiau :
Le pont est sur la route d'Albi, SOULT y construit une redoute.
Ci dessous un plan de 1850 environ.
5. Autour du Port Saint Etienne :
Ce port comporte en amont, le pont Saint-Sauveur (aujourd'hui Montaudran) et en aval le pont "Guilleméri" (Guilheméry) que l'on retrouve dans une série d'assiettes des années 1830-1840. L'art de la table rejoint ainsi l'histoire !!
6. Au Pont des Demoiselles :
C'est le dernier de la ville de Toulouse en direction de la Méditerranée. Au début, il s'appelait Montaudran.
Des bateliers ont dû être réquisitionnés pour le transport des blessés et peut-être de l'intendance...
Le Pont des Demoiselles a été refait vers 1970.
7. La retraite :
Dans la nuit du 11 au 12 avril 1814, SOULT se replie à l'Est, par la route de Narbonne, future RN 113.
Cette route est pratiquement parallèle au Canal du Midi, mais un peu sur les hauteurs, à cause des marécages.
Ci dessous, un extrait de la Carte de Cassini.
Wellington est sur la Rive droite du Canal Royal, le long de la vallée de la rivière HERS - mort.
Pour protéger sa fuite, SOULT fait sauter les ponts jusqu'à Montgiscard (25/30 km de Toulouse).
Exemple, le Pont de Deyme :
Il est à remarquer que quelques 130 ans plus tard, une importante colonne Allemande a emprunté ce chemin après la Libération de Toulouse les 19 et 20 août 1944...
Cette bataille a fait près de 1000 morts et 6500 blessés, dans la proportion de 35% pour les Français et 65 % pour les coalisés et pour rien ! Napoléon 1er avait abdiqué le 6 avril 1814 ! Le Maréchal SOULT n'avait pas été informé car le pays était défait.
Wellington aurait été au courant , mais avec son état-major, aurait décidé d'en découdre pour gagner de la reconnaissance et quelques galons... mais vrai ou faux ?...
Côté Anglais, la bataille de Toulouse a été considérée comme une victoire car ils sont rentrés dans Toulouse (désarmée). Côté Maréchal SOULT, c'était plutôt une victoire car il a eu moins de perte que l'ennemi et il a pu sauver une bonne part de son armée.
Ce qui reste aujourd'hui est un obélisque, appelé à Toulouse "la colonne du 10 avril", visible du Pont Riquet et de sa statue.
Cette colonne a été élevée en 1835 en briques toulousaines. Sa particularité est qu'elle est creuse à l'intérieur et 2 ouvertures de part et d'autres du haut de l'édifice permettent de voir "le champ de bataille".
FIN !
Et depuis, les anglais reviennent faire du tourisme tous les ans dans le sud-ouest de la France, et gouter aux plaisirs de nos tables ! P’t’être qu’à cette époque ils venaient déjà pour essayer de nous piquer le cassoulet pour changer du poisson à la gelée de menthe, et que Napoléon n’a pas voulu ? (qu’est-ce qu’on mange mal en Angleterre faut dire !)
En tous cas, quel beau reportage historique !