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Maman les p'tits bateaux

ce qu'on devrait dire à tous les débutants

Par alaro11 • Premiers pas sur l'eau • Dimanche 16/05/2010 • 5 commentaires  • Lu 5497 fois • Version imprimable

  • Currently 4/5

Note : 4/5 (2 notes)

Vue de la rive ou d’un fauteuil de salon, la navigation sur les rivières à l’air tellement simple qu’on se demande pourquoi il faut un permis pour piloter ces engins là. Un automoteur passe encore, c’est long, lourd et donc plus difficile à manier mais une vedette, c’est petit, léger et donc simple.

D’ailleurs il suffit d’écouter ou de lire les commentaires « éclairés » des spectateurs pour comprendre que c’est un jeu d’enfant ou encore de rencontrer le regard moqueur et navré d’un de ces observateurs lorsqu’une manœuvre est mal exécutée.

En fait, c’est vrai que c’est simple, on lance le ou les moteurs, on largue les amarres et on pousse la ou les manettes en avant et ça avance mais dans la réalité, celle qui se déroule loin des forums de discutions c’est une autre affaire.

La remontée du est une de ces affaires ainsi que toutes les rivières à des degrés différents il est vrai.

Pourquoi me direz-vous ?

Parce-que les pièges y sont nombreux dans les deux sens, et pas seulement lorsqu’il y a de l’eau ou du débit.

Le était un fleuve sans écluses, où le niveau de l’eau nécessaire à la navigation était atteint grâce à la construction d’épis en grand nombre.

Lorsque les écluses ont été construites, certains de ces épis ont été démantelés et d’autres pas.

 La conséquence est que même en respectant scrupuleusement le chenal, la présence de ces anciens ouvrages provoque par endroit des renvois de courant, des tourbillons qui, s’ils ne gênent pas trop les « commerces » lourds et puissants, peuvent s’amuser avec votre petit bateau comme un enfant avec ses canards en plastique dans son bain.

Votre barre bien calée donne une route bien droite lorsque tout à coup, sans savoir pourquoi, voilà que l’étrave veut s’écarter de la route comme si elle était animée d’une vie propre ou que votre bateau soit dans les mains d’un géant prenant son bain.

Pas normal, un bateau ça vire de l’arrière, du cul et pas du nez. La conséquence si vous ne réagissez pas dans la seconde, si vous êtes distrait ou si vous manquez de puissance, est que vous pouvez vite vous retrouver en dehors du chenal.

De même sous certains ponts où le courant se joue de vous en accélérant brutalement et tente de vous fracasser sur les piles.

Que faire alors ?

Il faut être très attentif, concentré sur sa conduite, observer la surface de l’eau, de petites vagues statiques à un endroit ne sont pas que les effets du vent, il s’agit peut-être d’un remous provoqué par une roche, un ancien épi ou une épave qui même en vous laissant du mouillage en suffisance, peut déstabiliser votre embarcation.

Il faut garder une réserve de puissance disponible d’au moins un tiers, car en situation difficile, augmenter la vitesse en douceur peut vous aider à corriger ce que la barre n’a pas fait si vous vous êtes laissé surprendre.

Il y a aussi les obstacles flottants qui déboulent lorsque le niveau monte, à cause d’un « lâcher » d’eau en prévision d’une , ce sont des branches voir même des troncs qui flottent pour certains, mais pour d’autres, se trouvent à la limite de la surface et avancent comme des torpilles.

La rencontre avec ces missiles n’aura pas trop de conséquences sur une coque acier, mais sur du polyester ou du bois il risque de ne pas en être de même. Pour tous, il y a les hélices, qui une fois faussées provoquent des vibrations néfastes aux étoupe des arbres d’hélice, avec les conséquences qu’on imagine.

Ce n’est pas compliqué de naviguer sur ces fleuves et rivières à condition d’ouvrir les yeux et de bien observer les lieux et la surface de l’eau. Si vous voyez que vous êtes un peu court en puissance, il vaut mieux rejoindre un abri ou encore rester au ponton et attendre que les conditions s’améliorent. Il n’y a pas de honte à avoir, en mer on parle de bon sens marin. Il doit en être de même partout où on navigue.

Parler avec de vrais pros est également une solution, ils ne sont généralement pas du tout avares de conseils vraiment éclairés ceux-là.

A tous ceux qui ont écrit que c’est facile de naviguer et de manœuvrer je dirai : »menteurs ».

C’est pas compliqué, mais dire que c’est facile est un mensonge, il faut réfléchir et resté concentré en permanence, ce n’est pas comme au volant de votre voiture où vous pouvez vous laisser aller à rêvasser à vos prochaines vacances ou au bon repas que vous allez faire ou…

Le pilotage d’un bateau demande beaucoup de concentration, et lorsque celle-ci se relâche, soit vous arrêtez un instant, ou vous passez le relais à votre coéquipier ou coéquipière afin de mieux y revenir plus tard.

L’eau est un fluide plus dense que l’air dans lequel se meut votre voiture, l’eau se comporte comme l’air, elle accélère lorsqu’elle est contrainte de passer dans un rétrécissement, c’est l’effet « Venturi », elle se met à tourbillonner autour d’un obstacle, elle peut ralentir sa vitesse pour soudain accélérer immédiatement après. Comme l’air elle agira sur votre véhicule, mais sa densité fait qu’elle le fait avec plus de force que l’air.

Abordez-là avec humilité et respect, elle essayera de jouer avec vous c’est certain, faites en sorte que votre concentration et votre vitesse de réaction fasse que ce jeu reste un jeu et non un naufrage.

L’eau peut tuer aussi. Autant savoir !


Commentaires

par nicola le Dimanche 16/05/2010 à 09:33

nicola

L’eau est un fluide plus dense que l’air dans lequel se meut votre voiture, l’eau se comporte comme l’air, elle accélère lorsqu’elle est contrainte de passer dans un rétrécissement, c’est l’effet « Venturi », elle se met à tourbillonner autour d’un obstacle, elle peut ralentir sa vitesse pour soudain accélérer immédiatement après. Comme l’air elle agira sur votre véhicule, mais sa densité fait qu’elle le fait avec plus de force que l’air.
J'ai toujours entendu dire des mariniers "c'est comme si tu pilotais un semi-remorque sur de la glace"... dans notre cas "c'est comme si tu pilotais une voiture sur de la glace"... mais avec ou sans pneus neiges ? 


par papidema le Dimanche 16/05/2010 à 12:43

papidema ce n’est pas comme au volant de votre voiture où vous pouvez vous laisser aller à rêvasser à vos prochaines vacances ou au bon repas que vous allez faire ou…

Ça aussi c'est une erreur. (Je ne parlerais pas de mensonge, qui sous-entend une intention maligne) Les points de suspension, c'est le domaine de l'accident, celui qui arrive quand on ne s'y attend pas, justement en partie parce qu'on ne s'y attend pas. On n'est pas seul sur la route, même si on ne voit personne, il peut surgir un danger n'importe quand.
La conduite de tout véhicule impose de la concentration. Sur le sol, dans l'eau ou en l'air.


Re: Mensonge par alaro11 le Lundi 17/05/2010 à 11:03

Le mensonge est l'action de dissimuler la vérité que ce soit par omission ou par toute autre intention.
.
Je veux dire en utilisant ce mot, qu'il n'existe aucune littérature concernant la navigation de plaisance en eaux douces qui mette l'apprenti navigateur, dont je fait partie, en garde contre ces dangers.
Lorsqu'on va sur certain forums de discutions, personne parle de ces remous, ni de comment réagir lorsque le bateau est pris par ces courants traîtres. 
Certains plaisanciers avec qui j'ai parlé disent qu'il n'y a pas de problème sur les grands fleuves, il suffit de rester au milieu de chenal.
On ne parle pas du débit de la rivière, ni des actions des barrages ou encore des courants provoqués par les objets immergés, ni de cette vague qui précède les gros commerces rencontrés, principe d'archimède oblige. Tout est si simple qu'on donne la barre de bateaux de quinze mètre sans formation et sans permis.
Tentez de louer un autocar sans permis et on en reparle.

Parfois je me demande sur quel bateau ils ont navigué!!!
Je veux dire que lorsqu'on ne possède pas la bonne information il vaut mieux ne rien dire ou encore que donner une information fragmentaire n'est pas un bon service. Donc, dire que la navigation sur un fleuve comme le Rhône ou le Rhin est facile est bien un mensonge.

Je rappelle que la rubrique s'intitule "premiers pas sur l'eau" et qu'elle se veut une source, modeste, d'informations sur les débuts en navigation.
Mais vous avez raison, la conduite demande beaucoup d'attention, au volant au guidon ou à la barre et tous les automobilistes ne pensent qu'à leur conduite en permanance, c'est bien connu. 
Je fais 60.000 km par an au volant et je peux vous dire que mon esprit n'est pas en permanence occupé à scruter la route pour y détecter un quelconque danger.
Au sujet des avions, vous seriez étonné de savoir que la plupart du temps c'est un ordinateur qui pilote et pose l'avion. 
En mer, même chose, c'est un pilote automatique asservi au GPS et à un compas fluxgate qui tient le barre sous la surveillance constante de l'officier de quart. Et il y a encore des collisions tous les jours.
Cordialement

Alain


Re: Mensonge par papidema le Lundi 17/05/2010 à 13:28

papidema J'ai du mal à croire que les dangers de la navigation sont cachés volontairement par ceux qui devraient les signaler, mais ce n'est qu'un opinion peut-être naïve. Comme vous le dites, le mensonge relève d'une intention de dissimuler la vérité, alors qu'on la connait. Mais plus loin vous laissez entendre une certaine incompétence, ce qui n'est guère moins grave, je vous l'accorde.

Je suis tout à fait d'accord sur le fond et la qualité de votre article et je vous demande de m'excuser de n'avoir pas commencé par le dire.

Pour ce qui est de la route, nous connaissons tous les risques de la routine. Moi non plus je ne suis pas en veille permanente, c'est bien ça le problème. (Il m'est arrivé de le regretter, sans casse, heureusement.) Nous le faisons tous. C'est bien suffisant quand c'est involontaire. Je suis persuadé que votre phrase ne faisait que le constater et qu'elle n'exprimait pas la permission de le faire. L'écueil, c'est que c'est souvent sans conséquence, jusqu'à ce que...
Je note que vous avez exclu l'usage du téléphone au volant.
Ce n'est pas non plus le moment d'avoir une scène avec la personne qui partage votre vie. Et pourtant, à part les célibataires, à qui n'est-ce pas arrivé ?

Ancien professionnel de la sécurité routière, ayant participé aux enquêtes REAGIR sur les accidents mortels pendant de nombreuses années, vous comprendrez que la formulation ne m'ait pas laissé insensible.

Pour les avions, je suis incompétent autant que sur l'eau, mais j'imagine qu'on peut penser ou faire ce qu'on veut en pilotage automatique quand ça va bien, mais qu'il faut réagir très vite dès que ça va mal. Peut-être même surveiller la machine pour le faire avant. Je me suis laissé dire qu'il arrive même que des instruments donnent des informations contradictoires.

L'important c'est que nous soyons d'accord sur le fond, on peut discuter sur la façon de le dire, c'est mineur. Le dialogue est toujours enrichissant.

Cordialement

Gérard


Maman les petits bateaux par LAMIRAAL le Dimanche 16/05/2010 à 22:39

En tout cas, Bravo Alain et chapeau !

Jipé



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