Après les 350 ans de la pose de la 1ère pierre de l'écluse de Garonne, aujourd'hui nous fêtons les 120 ans de la "Libération des Canaux du Midi".
En effet, en 1858, l'Etat avait donné en fermage, les canaux du Midi à la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, soit à la concurrence !
Cette jeune Compagnie qui venait de terminer la voie Bordeaux-Cette avait établi des droits de péage si chers que le trafic fluvial s'amenuisait au fil des ans. Ainsi, par exemple, les bateliers quand les eaux étaient propices reprenaient les cours d'eau naturels au détriment du Canal Latéral qui venait de se terminer en 1856.
Le Président de cette CCI a demandé à toutes les CCI qui jouxtent les Canaux du Midi, de faire pression sur l'Etat avec elle pour que l'Etat présidé par Félix Faure, rachète nos canaux.
Par la loi du 27 novembre 1897 Réglant le rachat de nos canaux par l'Etat,ils reviennent dans le giron de l'Etat. Pour nous, c'est une renaissance des canaux du Midi.
De grandes fêtes sont organisées qui rappellent un peu la pose de la première pierre de l'Ecluse N°1 de Garonne le 17 novembre 1667.
Des médailles sont frappées pour cette occasion par la CCI de la Ville Rose et par le Ministère des Travaux Publics.
Cette victoire est aussi gravée sur le marbre à l'intérieur du Palais Consulaire Toulousain.
Le terme "rachat" remplacé par "Libération", traduit bien l'état d'esprit de la situation.
Toute de suite après cette opération le trafic fluvial n'a pas cessé d'accroître jusqu'à la 1ère guerre mondiale. Il en est resté une petite rancune envers les Directions des Chemins de Fer mais pas auprès des cheminots qui nous klaxonnaient quand la voie côtoyait le Canal et auxquels on répondait par un coup de corne.
Cet état d'esprit se retrouvait dans certains dictons comme par exemple, pour un marinier qui refusait des voyages : "celui là, il ne fera pas de mal à un train de marchandises !!"
Comme souvent, cette libération s'est terminée par un banquet :
Nota :
Le bas du document représente un pont canal qui relie les principales villes régionales.
Bonjour Lucien,
Un article très documenté, qui m'a appris les détails du retour du canal dans le giron de l'état. Pour l'anecdote je te rassure, la tradition perdure: très souvent quand on croise un train sur le latéral, pardon sur le canal de Garonne, nous échangeons un coup de corne. Autre anecdote du même style: quand je suis arrivé à Saint Jean de Losne avec le Willy, je n'avais plus de corne. Devant le quai de Saint Usage où nus étions amarrés, était stationné un train de la SNCF qui accompagnait les travaix du réseau ferroviaire, avec une équipe de chminots. Le responsable du matériel ma donné une corne qui sert à avertir les ouvriers de l'arrivée d'un train, ce qui fait que j'avais une corne de la concurrence montée sur mon bateau ! J'ai fini par l'échanger avec un olivier, ce qui est d'une autre classe quand même.....