J’aime écrire des histoires et les raconter. Ma maison est sur le chemin de halage de l’Escaut. Je mange, je dors, je jardine, je rêve et je chante en compagnie des péniches et du fleuve. Il n’en fallait pas plus pour me donner des idées. J’ai donc un écrit un roman sur la vie des gens d’à terre et les gens d’à bord.
La Plume et la Maugresse, c’est le titre de l’ouvrage.
Voici les grands thèmes qu’on y découvre : – L’Escaut … La barque, le bachot, que remorque la dernière péniche passe devant lui et fend l’eau dans un joli friselis mouillé. C’est le moment que La Plume attendait. Il plonge, nage vigoureusement et s’accroche d’une main. Le plus souvent, le batelier laisse faire et le gamin voyage ainsi sans effort jusqu’au Rivage Saint-André. Là-bas, il abandonne l’embarcation et se laisse porter par le courant complice. Tandis qu’il dérive mollement, étendu sur le dos, il s’emplit le regard de ciel bleu et de grimaces de nuages. Une fois sorti de l’eau, il reste encore longtemps à s’éponger distraitement avec sa chemisette. Son esprit est ailleurs. Ses yeux ne voient que le jeu de l’eau qui vient battre les rives et l’éclat de soleils fugitifs qui courent sur les crêtes liquides. Dans sa tête de gosse, une phrase tourne et tourne sans cesse : – Ça doit être beau la mer. – Les bras morts, les “coupures” du fleuve … La “coupure” Parent approche. Depuis les veules, on distingue mal le bras mort. La nature y a repris ses droits. Pourtant, quelque chose dans l’air vient dire au gamin que l’étrange ermite n’est pas loin : une odeur de feu de bois lui taquine la narine. Son regard suit la nappe de volutes bleues qui s’accrochent aux touffes d’aubépines. Ça y est, il repère la cabane lépreuse faite de bouts de bois et de tôles. – Regarde, Mieke, c’est sa maison. Elle est… – Les gens d’à bord, les bateliers … Les gens d’à bord, eux, sont comme le courant du fleuve et comme leurs bateaux : ils bougent. Et lorsqu’ils bougent, rien ne peut les arrêter. Ils ont la grande inertie du voyage. Aucune amarre ne peut les retenir : ils sont libres. Si le malheur les arrête et les jette sur un quai, ils deviennent malades et beaucoup n’en reviennent pas. Tu sais moussaillon, les gens d’à bord ne choisissent jamais de débarquer et je ne crois pas que c’est ton oncle qui commencera. – Les passeurs d’eau … Pour demander la traversée, il suffit de s’approcher de l’embarcadère et de crier : « Ohé, de la barque ». Théodore apparaît alors. Il actionne le treuil pour tendre le câble de guidage. Puis, d’une poigne vigoureuse, il amène la barque et fait passer passagers et bagages d’une rive à l’autre – Les gens des villages, gens d’à terre … Ton père et tes frères aiment leur sacro-saint métier. Ils sont fiers de montrer leur force et leur adresse. Ils ont l’esprit indépendant et rebelle. Je crois qu’on ne peut pas être plus gens d’à terre que ne le sont les “roctiers”. Ils sont comme leur pierre : inébranlables, ancrés dans le paysage depuis toujours, presque immobiles. – La batellerie “tractionnée” … Ils s’asseyent sur les boulards_ de la proue. Le fer des chevaux crisse sur le pavé et, tandis que lentement le bateau se met en mouvement, les enfants font des grands signes d’adieu à la famille qui défile devant eux. Commence alors la tendre guerre que le bateau déclare au refus du courant. Son front têtu trousse le fleuve. Pendant quelques secondes, l’eau fait le gros dos, elle résiste. Puis, consentante, elle s’abandonne et va se perdre sur les rives. Sur le chemin de halage, au rythme lent et obstiné de leurs sonnailles, les deux chevaux conjuguent parfaitement leur pas. – Les chantiers de construction … L’air vif de ce beau matin d’été est tout rempli des bruits du chantier de construction et son oreille, insensible aux fracas des carrières, découvre maintenant les sonorités étonnantes du grand orchestre des chaudronniers de marine. C’est d’abord la gamme infinie des coups de masses sur la tôle à dompter, le chuintement du foret qui broute, le vagissement de la meule qui ébarbe. C’est le cliquetis de la roue à rochet des treuils, le ruissellement des chaînes de palans et le geignement fer à fer de la membrure qu’on met en place. Et par-dessus tout cela, viennent les rafales rageuses des marteaux pneumatiques qui battent les rivets et rythment le grand chœur des voix d’hommes qui vocifèrent, pestent et chantent dans l’enceinte vibrante des coques métalliques. – L’automoteur … L’eau du canal s’insinue doucement dans la cale qu’on a débarrassée du fatras de tôles, de profilés de toutes sortes, de planches et d’éléments d’échafaudage qui s’y étale d’ordinaire durant la construction des baleines d’acier. Peu à peu, le sol de la cale s’estompe sous un miroir de ciel et de trembles. “A la Garde de Dieu” gît seul et nu dans le grand azur et le vert des feuillages. Sans doute se demande-t-il quelle est cette main furtive qui vient lui effleurer les flancs. Abandonné de tous, livré à ce grand inconnu liquide qui le cerne de partout, il frémit. L’eau gravit lentement les graduations rouges des échelles de jauge. Le spits semble tétanisé : il demeure immobile, apparemment incapable de faire face à cette situation qu’il n’a jamais vécue. La porte d’écluse s’ouvre plus largement. Une sorte de mascaret traverse la cale, bat l’étrave et court le long des bordailles. Le silence se fait. Alors, des profondeurs de l’eau monte la note inquiète du chant d’un grand rorqual qui sourd et vibre dans l’âme de la tôle. – Il a parlé, dit un ouvrier. La navigation et ses périls … BOOOOOOONG ! Wooooonnn-aaaaaaaaannnn ! Un monstrueux coup de gong vient de retentir et pendant qu’il roule entre les berges, un hurlement de fer parcourt le corps de la péniche et poignarde les tympans. Le choc est inimaginable : un bélier colossal vient de frapper. Pendant une fraction de seconde, “A la Garde de Dieu” s’arrête net. Puis, il fait une violente embardée vers la gauche et recommence à avancer dans un insupportable râle. – Godverdomme de brug ! hurle Jan, en inversant le moteur. Il balance une énorme claque au macaron qui mouline à toute vitesse. En même temps, il regarde vers l’arrière pour s’assurer que rien ne pourra gêner la manœuvre désespérée.
Voilà, j’espère que, sans révéler l’intrigue qui rend ce récit captivant, ces extraits auront su vous toucher. Pour concrétiser ce livre, je n’ai pas choisi de passer beaucoup de temps à tenter de convaincre une maison d’édition. Comme je suis professionnel des Arts Graphiques, j’ai choisi de devenir auteur-éditeur. Si vous souhaitez découvrir cette histoire, il vous suffit de me commander le livre. Je vous le ferais parvenir contre un remboursement de 15 euros (frais d’envoi compris).
La Plume et le Grand Solant Roman illustré et documenté 160 pages au format 145/210 mm sous couverture imprimée en quadrichromie – reliure spiralée
Daniel Barbez
rue Michel Holyman 10 B-7536 Vaulx
Belgique
00 32 69 84 31 56
daniel.barbez@scarlet.be
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Objectif : Articles approfondis et argumentés sur la Batellerie tels devoirs de mémoire (histoire) ou Actualités (textes explicatifs et photos avec indication des sources)
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Par Bibou
• Littérature Fluviale
• Samedi 09/02/2008
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La Plume et La Maugresse”.
Ce récit emmène le lecteur dans le monde captivant et mouvant des “gens d’à bord” en même temps que dans la vie immobile et les croyances superstitieuses des “gens d’à terre”.
La narration ne précise aucune date mais on peut imaginer que l’action se situe vers les années 1925/1930 puisqu’on y découvre les premiers “automoteurs”.
Au fil du récit, des documents d’archive renforcent le “climat” du récit. Ces illustrations sont choisies pour leur “éloquence” car aucune légende ni précision technique ne vient distraire de la lecture.
Afin de mieux appréhender ce récit, voici quelques extraits significatifs.
J’espère que, sans révéler l’intrigue qui rend ce récit captivant, ces extraits auront su vous toucher.
Je suis auteur-éditeur. Cela veut dire que j’édite et vends moi-même mes livres. Pour les obtenir, il n’y a pas de meilleure manière que de me contacter.
N’hésitez pas.
Daniel Barbez
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