Les 22 et 23 octobre 2019, beaucoup d'eau est tombée sur Béziers et ses environs lors d'un "épisode Cévenol". L'alerte Orange était déclenchée en raison d'orages. C'est Béziers et ses environs qui ont reçu le plus d'eau comme le montre cette carte de Météo-France
Villeneuve-lès-Béziers est située à une dizaine de km en aval de Béziers. Sur la rive gauche, en descendant, beaucoup de zones industrielles et de lotissements ont été construits. La jonction des autoroutes A9 et A75 a demandé beaucoup d'espace bitumé.
Ci-dessous vue de Google-earth.
Les portes de garde de Sauclières ont été fermées et les biefs abaissés en prévisions de ces orages.
L'écluse d'Arièges n'a pas été inondée comme le montre l'absence d'embâcles.
A quelques centaines de mètres en aval, l'autoroute A9 traverse le Canal du Midi.
En rive gauche, un ruisseau rejoint le canal, via "une cale" (bassin de décantation).
Le panneau autoroutier de la jonction A9/A75 peut servir de repère.
La route département D612 (ex RN112) suit le canal tout le long du bief.
De chaque côté de l'autoroute un ruiseau récupère les eaux.
Les eaux passent sour la D612 et rejoint "la cale" en temps normal. Là elles ont inondées la route (D612).
A la vue de la hauteur des traces d'inondations, une grande quantité d'eau a dû arriver par là.
L'écluse de Villeneuve-lès-Béziers a reçu cette quantité d'eau en plus de sa "part" de l'écluse d'Ariège... Comparaison du 23/10 et du 28/10/2019.
Les 4 vannes des portes ont été montées ainsi que celle du déversoir.
Débordement de l'écluse de Villeneuve-lès-Béziers et quelques jours après :
Déversoir de l'écluse de Villeneuve.
La vanne est montée à bloc.
Le bief au-dessous, est très haut mais ne déborde pas :
Remarque :
La différence de niveau d'eau du canal par rapport à la maçonnerie du sas est assez grande à cette écluse par rapport à d'autres écluses.
Comparaison entre l'écluse de Villeneuve et celle de St Cyr (canal de Jonction).
L'espace entre la passerelle de l'écluse et le haut des portes est grand par rapport à beaucoup d'autres écluses.
Lors de ces inondations le Canal du Midi a fait tampon. En se remplissant jusqu'au niveau de halage, le bief a servi de réservoir de rétension et a limité les dégâts.
Des études sont en cours pour analyser cette massive arrivée d'eau. Il semblerait que le remblai de la voie ferrée située un peu plus haut que le canal ait cédé d'un seul coup provoquant une vague d'immersion. Les bassins de rétention-décantation de l'autoroute ont été rapidement saturés et n'ont plus joué le rôle de retardateur.
Affaire à suivre...
Si le Canal sert d'évacuation de crue, il serait peut-être opportun que les collectivités qui l'utilisent participent au nettoyage et au dragage...
Salut Lougabier.
Encore un très bel article richement documenté et commenté.
Effectivement, là ou ailleurs, le bétonnage et goudronnage massifs créeront tôt ou tard d'autres épisodes violents. On préserve, plus ou moins les zones inondables mais on supprime les zones de rétention amont. Alors, nous aurons de plus en plus, sans parler du dérèglement climatique, des torrents dans nos campagnes et nos cités.
JB