Hugues nous a quittés mercredi 18 février 2015 à Agen où il s'était retiré dans sa 88ème année, il était né à Epernay, en 1928, issu d'une grande famille batelière du Centre.
La levée du corps et la mise en bière se dérouleront à 13h45, à la morgue de l'hôpital. Une cérémonie religieuse aura lieu avant d'aller au crématorium à 16h.
Hugues ne souhaitait ni fleurs, ni couronnes. VOIR PRECISIONS PLUS BAS DANS LES COMMENTAIRES
Pour nous c'est une grande tristesse. Hugues a connu toutes les évolutions de la navigation qu'il a su nous faire partager.
D'abord la traction animale, avec les 2 chevaux à bord "qui faisaient partie de la famille ! Dès qu'il y avait un gâteau, ils avaient leur part ! ". Ce respect envers la nature et le monde animal l'a poursuivi toute sa vie. Ainsi en 2012, lors de la visite d'un élevage, il avait su retrouver les mots et les gestes pour se faire accepter de tout le troupeau !!
Il avait expliqué la façon de tirer qu'il avait utilisée dans sa jeunesse (2 chevaux côte à côte, et un mât) par rapport à la nôtre (2 chevaux qui se suivent avec la maillette prise sur les bites d'amarrage).
Hugues a commencé chez nous, dans l'Estuaire de la Gironde. Ce qui l'avait étonné c'étaient les gabarres qui se chargeaient seules dans le lit de la rivière en utilisant leur mât, il savait agrémenter ses propos par de petits dessins .
Habitué à un franc-bord de 50 cm, l'eau sur les plats-bords l'avait surpris. Plus tard il dira : "avec le DROPT et sa Barge, après je faisais pire !!"
Ensuite, il a mené le Jeune-Camille, d'abord pour Rosette, puis pour son propre compte de Marseille à Bordeaux. C'était une sapine en bois, la Meuse, construite en 1919 à Cazères.
Peu à peu, il a entièrement transformé le Jeune-Camille A la fin, il avait le pont en fer muni d'un roof à l'arrière et la sole et les bordées restants en bois. "J'avais supprimé "le pontet" et je n'avais qu'une seule cale comme les bateaux en fer."
Ci dessous, lors de sa dernière remontée à vide à Port-la-Nouvelle.
Il a ensuite acheté le marocain "Majunga" à l'HPLM qui l'avait transformé en "gravious" (sablier).
A Agen il avait encore "son Majunga" : une partie du logement qu'il avait adroitement transformé en buffet !
Quelques temps après, il a augmenté sa capacité de charge en transformant radicalement son bateau. Il a élargi une barge, la "Côte d'Argent" pour y introduire le Majunga "qui me servait de caisse à gravier". Le tout est devenu un automoteur-pousseur, du nom de Dropt : "4 consonnes pour une seule voyelle !" s'amusait-il à préciser. Le Dropt est une rivière qui se jette "à Garonne" un peu avant Castets-en-Dorthe.
Il avait fait l'esquisse des plans pour le chantier et plus tard sa maquette "comme il me fallait un support, je l'ai mise sur le gril de Bordeaux, avec ses 6 tins !".
Le Dropt poussait une barge, un ancien chaland du Port Autonome de Bordeaux, ce qui ramenait le convoi à 1500 tonnes environ.
A cause des marées et du courant, il a troqué son DP6 contre un DP 12 et a été un des premiers à mettre le radar.
Ci dessous, la barge et l'automoteur-pousseur brêlés, quai de la Monnaie et en Garonne.
Barge et automoteur en couple avec Hugues sur le pont.
En plus de son côté bricoleur-géotrouvetout, Hugues lisait beaucoup d'ouvrages et s'intéressait à tout. Il a fait un poème, qui est dans le
Depuis quelques années, il avait étudié la canalisation de la Garonne en se référant à la pente du Canal Latéral à la Garonne. Il avait réalisé les plans, étudié les barrages laissant la possibilité aux poissons de remonter le barrage. Il avait proposé son projet à toutes instances politiques : mairie, conseil Général, Régional, etc. Il démontrait avec une grande force que le transport par eau était le plus écologique.
Bonjour,
Je replace ici une photo de Josyan sur laquelle on peut voir le nez du JEUNE CAMILLE:
Louis