Mots-clés : cap à l'amont
Réunion au Ministère ce jeudi à 11 h
« Demandez moi ce dont vous avez besoin,
je vous dirai comment vous en passer !» (Coluche)
Nous n’étions pas dans l’attente de choses merveilleuses en entrant dans la salle de réunion, accueillis par MM Bessart, Lamy, Vieu, Chabanel du Ministère des transports et par Mr Chambu de la DGCCRF. Mr Michel Dourlent pour la CNBA et MR Dalaise pour le CAF étaient aussi présents.
Après nous avoir indiqué que le Ministère continuait à travailler sur des mesures d’accompagnement (blocage des taxes VNF, TIPP, mesures d’accompagnement des entreprises en difficulté…), Mr lamy nous informait que la DGCCRF engageait une opération « coup de poing » sur le Nord, et mettait 10 agents par groupe de 2 (soit 5 équipes) pour réaliser des contrôles sur le terrain et rassembler les éléments dont ils ont besoin pour mesurer la réalité du travail à perte : Mr Chambu nous a indiqué qu’il leur fallait 3 semaines pour avoir un premier résultat de leurs investigations, précisant qu’ils disposaient d’une méthodologie bien rodée et déjà utilisée dans des opérations similaires avec le transport routier.
La présentation de notre outil de mesure a retenu toute l’attention de nos auditeurs qui ont trouvé l’ensemble intéressant et sérieux. Mais ils refusent de valider cet outil comme un moyen de détecter les situations flagrantes de travail à perte, permettant aux enquêteurs de localiser les délinquants potentiels notoires : Ils proposent que nous élaborions un « guide de bonne conduite » qui sera proposé aux bateliers, courtiers et clients et contenant notre outil d’appréciation du travail à perte. Chacun de nous aurait ainsi le moyen simple de mesurer si la proposition du courtier entre dans le cadre légal. En cas de doute, chacun pourra pressentir le Syndicat pour vérification.
Le Ministère affirme vouloir mettre en place une opération pédagogique et dissuasive . Le CAF, il fallait s’y attendre doute de la pertinence de nos propositions.
En fait, le Ministère affirme son adhésion à la démarche de mise en place d’un outil d’analyse indicateur du travail à perte, mais refuse d’en valider l’existence. Daniel Claeys a dénoncé le refus du Ministère de réglementer lorsqu’il s’agit d’interdire le travail à perte (donc de respecter la loi existante), alors que nos entreprises sont cernées de règlements (RSI, Taxes, fiscalité, contraintes…) : le libéralisme est ainsi conçu qu’il réglemente lorsque nous devons payer mais ne peut plus le faire lorsque c’est l’inverse…ils sont forts !
A noter que vous pouvez introduire des demandes d’aide auprès du Ministère si vous êtes en grande difficulté (reports d’échéances, aides de trésorerie, mesures d’accompagnement…) : on nous a assuré que c’était possible et qu’il ne fallait avoir aucune réserve ni aucune honte à les solliciter. Le cheminement de ce genre de dossier ne nous a pas été précisé…informez nous du suivi si vous introduisez une demande.
Bref, des promesses verbales sur le travail en cours concernant les mesures d’accompagnement et la mise en place de l’opération coup de poing, aucune réponse sur les moyens de contrôles prévus pour l’après coup de poing ni sur les raisons qui ont conduit le Ministère à tergiverser aussi longtemps pour recevoir les représentants des bateliers. Enfin, une ouverture sur la possibilité de travailler avec les services pour recadrer un certain nombre de dérives constatées dans la pratique quotidienne de nos interlocuteurs : le retour à une plus grande rigueur ne serait pas un luxe…mais aucun rendez vous de travail n’a été fixé.
Enfin, l’application de l’étude NEA pour les transports sur les petits canaux Freycinet conduit à des prix élevés qui risquent de conduire à la perte des trafics existants : la CNBA et la Glissoire pensent que dans l’urgence, il est souhaitable pour les Freycinets de se baser sur la grille de 1990 actualisée jusqu’à ce que l’étude engagée par la CNBA soit réalisée : l’objectif est de bloquer la chute des prix et permettre aux freycinet de travailler dans des conditions qui leur permettent au moins de maintenir à niveau leur matériel : il appartient aux bateliers des Freycinets de dire ce qu’ils en pensent et de faire un choix.
Demain à DORIGNIES, venez à 14 h sur le quai Lepercq :
Un compte rendu de la situation vous sera présenté et nous ferons tous ensemble le tour des problèmes posés.
A Bruxelles, à 14h également, ceux qui veulent aller là bas trouveront Didier Carpentier qui les informera de la même façon.
La Meuse Bloquée à GIVET
C’est maintenant régulier, les barrages se mettent en place tranquillement, logiquement, et dans la bonne humeur. A Givet, de gros tonnages ont été affrétés : bravo aux confrères qui se sont déroutés pour aller bloquer et merci aux bateaux affrétés qui se montrent solidaires .
Sur la Seine, il va y avoir du sport !
Le Samedi 1er Mai, un rassemblement de bateaux va se manifester au départ des heures motonautiques de Rouen . Une façon de rappeler que les gens du fleuve ont décidé de ne plus accepter l’inacceptable : Ils ont décidé qu’ils avaient le droit de vivre de leur travail de façon décente. Rendez vous à proximité de l’Ile Lacroix à 13 heures
A Paris, 1er Mai Nautique
Une fois n’est pas coutume, il y aura un défilé du 1er Mai sur la Seine à Paris : les travailleurs du fleuve diront à la Capitale qu’ils ne veulent plus travailler à perte. Rendez vous à l’Amont du Pont Sully, Rive Gauche à 13 heures.
A l’écluse de Poses et de Varennes
A partir de Dimanche soir, la navigation deviendra impossible sur ces zones : les successeurs des Nautes n’acceptent plus les tergiversations du Ministère.
A Bruxelles, la rencontre de la batellerie Belge et Française vendredi :
Les syndicats se réunissent au bureau de la Capitainerie. Ils doivent décider de la conduite à tenir devant la volonté des bateliers Flamands et Wallons de s’engager dans l’action contre le travail à perte avec leurs confrères Français. De larges délégations partent du nord vers Bruxelles composées de nombreux bateliers français, mais surtout de belges déjà dans les barrages Français .
Qui a dit que la Solidarité était un mot qui n’existait plus ?
La Semaine prochaine, déjà au programme :
- La préparation d’une rencontre de travail avec les clients de la voie d’eau : l’ouvrage est déjà sur le métier.
- Une rencontre Mardi avec l’ensemble des syndicats belges.
Nouvelles de nos barrages :
- A Fresnes sur Escaut, un peu d’énervement… et un indélicat qui a jugé que de couper l’amarre de notre confrère du Squale allait faire avancer ses problèmes : la démarche de nos délégués vers les bateliers a permis d’apporter les informations qui manquaient.
- A Thionville, un convoi poussé avec équipage Néerlandais/Roumain a tenté d’impressionner le piquet de grève en débarquant sur le barrage…en zodiaque.
- Des petites choses sympathiques : des bateliers se déplacent sur le barrage voisin pour s’informer, encourager et échanger…
Vivre c’est lutter (Victor Hugo)
VIDEO : Les Bateliers du Nord toujours en colère !