L'écluse de Nourriguier était la deuxième écluse à franchir sur le Canal du Rhône à Sète avant la déviation de la navigation en 1973 par le Petit-Rhône. La première était celle de Beaucaire, à l'embouchure du Rhône, constituant le PK 0.
Nourriguier est au PK 7,7.
Chaque année aux environs de 2000 plaisanciers la fréquentent, (Source VNF) la navigation de commerce utilise l'écluse de St GiIlles.
Après avoir été mécanisée, (commandes actionnées séparément, l'une après l'autre), elle va être automatisée, c'est-à-dire qu'une seule impulsion sur un bouton "Départ cycle" va entraîner l'éclusage du bateau.
La sécurisation du site est faite en même temps.
L'annonce des travaux, faite sur le Marché Public et l'Avis de Navigation de VNF donnent quelques informations :
Le quotidien Midi-Libre a consacré un article à ces travaux et leurs conséquences.
Le passage de l'écluse de Nourriguier aux risques et périls de l'usager n'était pas très rassurant...
Portes amont après le batardeau et le mécanisme de portes et de vannes.
Le remplissage et vidange du sas ne se fait pas par vantelles sur les portes, mais par une galerie souterraine de chaque côté du sas avec pour chacune d'elle une vanne amont et une aval.
La manoeuvre se faisait à partir d'un "mirador", (poste de commande) ....
..... non sans précaution !!
Le sas en pierres bien taillées, vu de l'amont et de l'aval.
Les bajoyers font 6m80 de haut. La largeur du bassin est 12m de large et 80 m de long.
D'après l'appel d'offre, l'amarrage ne se fera plus sur les bollards mais par barre d'amarrage.
La maison éclusière :
Maintenant l'aval de l'écluse : mécanismes des portes et vannes.
Le choix du type de vannes n'est pas indiqué, mais pour avoir vu celles d'aval en 1970, elles étaient du type "cloche" qui rappelaient le couvercle d'une cocotte-minute !
Les portes avals : une porte gauche a dû être refaite car elle est de construction soudée alors que l'autre est rivetée.
Le batardeau aval :
Pour l'évacuation des pertes, un puisard avait été prévu ultérieurement, il reçoit de l'eau de deux pompes d'assèchement, avant de l'évacuer par une grosse pompe.
Presque sous le pont de Nourriguier, une dalle a été construite, sans doute pour la signalisation et/ou la commande de l'écluse.
Du temps de la navigation commerciale, "sauter", cette écluse "juste à l'heure", était la garantie d'une nuit courte à moins que le pont-rail d'Aigues-Mortes soit resté fermé... En effet le 1er obstacle était le pont levant de Frontignan à 85 km, après une douzaine d'heures de navigation pour notre part.
Ci-dessous, une image du passé, vers 1955, avec un voyage de ciment chargé à quelques km en amont, aux Ciments Français.
Comparaison "avant-maintenant", mais des barrières empêchent l'approche du sas pour une meilleure comparaison.
Remarque :
L'éclusée comporte un coutrillon en bois du Midi et une barge des Ciments-Français avec son remorqueur.
Faune et Flore :
On est presque dans la "sansouïre" (lieux désertiques), le lieu est peu fréquenté, excepté par des troupeaux et des moustiques...
Avant de finir, un zoom du Pont de Nourriguier :
Au premier plan l'écluse et au deuxième plan, l'ex-usine des Ciments-Français devenu de nos jours Calcia.
Pour l'anecdote, cette usine a été construite en 1925 sur une ancienne carrière de pierres du Pont-du-Gard.
Les Romains ont dû utiliser la voie d'eau pour les acheminer... sans oublier que ce canal n'existait pas et que le Rhône s'est beaucoup baladé au fil des siècles...
Encore une fois, bravo pour ce nouveau reportage.
J'ai franchi cette écluse avec les CITERNA 4 et 18, mais bien jeune encore, je n'en ai que de vagues souvenirs. Je me souviens mieux de Frontignan et sa raffinerie ou de la traversée de Sète pour atteindre Balaruc et livrer en fuel n°2, une autre cimenterie.