Aujourd'hui c'est la rentrée des classes....
Pour les fils de mariniers, c'est la double épreuve dont la principale est la séparation avec les parents... mais ça a été déjà évoqué sur BaB.
Lors de la rentrée des classes en primaire, il y avait la distribution des livres et parmi eux, un qui nous intéressait plus particulièrement, le livre de "Géo" !
Exemple celui du CE1 de 1957.
Pourquoi ce livre avait notre faveur ?
Qu'y aura-t-il dedans ? Est-ce que l'on y sera ? Parlera-t-on de nous ? Y aura-t-il des "pèques" (erreurs) ? Y aura-t-il des bateaux ? des navires que l'on connaît ? Etc.
Pour nous, la géographie était d'actualité.
Exemple la 5ème leçon : l'orientation.
Le nord, le sud, l'est et l'ouest, et leur association nord-est, nord-ouest, etc. étaient des mots que nous entendions régulièrement depuis la naissance, plus que les écoliers "d'à terre"...
Les soirs d'été, en rase campagne, loin de tout éclairage, nous "prenions le frais" sur "la tille" (pont) et regardions les étoiles ; Grande et Petite Ourse, nous étaient montrées avec aussi d'autres appellations ; chariots, casseroles, etc.
Autre leçon intéressante : La rivière et le fleuve
Côté "Latéral" (canal de Garonne), on "prenait" la Garonne à Castets, après avoir dédaigné le Tarn, le Lot et la Baïse contrairement à nos aïeux. Dans le "Midi", on passait sur le Fresquel, et on traversait l'Aude ou l'Hérault. Plus loin dans le Midi, sur le canal du Rhône à Sète, c'était le Lez et le Vidourle que l'on croisait avant d'atteindre l'impétueux Rhône.
La Mer, les marées,... nous intéressaient tout autant.
A Bordeaux, notre vie était rythmée au régime des marées."Tu iras à terre, avant ou après la marée (ou la pleine mer)". L'expression "Marée au pont" (de Pierre) lors des forts coefficients nous était familière, de même que l'inversion du courant au ponton.
A La Nouvelle (Port-la-Nouvelle), c'était le ressac qui faisait "péter les mailles" (amarres)... mais notre intérêt c'était plutôt la mer...
Pour atteindre Sète, les vagues de l'étang de Thau, on connaissait de même que leurs "moutons" par forte Tramontane... on ne confondait pas avec les quadrupèdes, ni même le loup (bar) pêché tard dans la nuit par des mariniers excellents pêcheurs !!!
Les pages les plus recherchées, étaient celles du Transport fluvial.
Dans le Midi, la génération d'après guerre, on n'avait pas connu "les chevaux" (pour le halage), même si encore quelques charretiers, agriculteurs, éboueurs,... les utilisaient encore. De même on avait du mal à imaginer "cette histoire" de tracteurs sur rails pour tirer un bateau... A part le Lotus de la "Fluviale" (filiale HPLM), point de remorqueur. Ce remorqueur basé au ponton de la Cie à Bordeaux était utilisé pour remonter les bateaux à Castets et assister les "fluviales" (type Atlas) à Bassens lors de forts coefficients de marée.
Autres pages recherchées, les Ports et le transport maritime.
Y aura-t-il Bordeaux, Sète, La Nouvelle, nos 3 ports les plus fréquentés ? "Tu ne vois pas qu'il y est un navire avec lequel on a travaillé ?"
Bien-sûr, La Nouvelle, St Louis (Port-St-Louis du Rhône), Port de Bouc, Martigues,... sont oubliés...
"Au navire" on y chargeait de la pâte et des rouleaux, (Pâte à papier), de l'arsenic, pyrites, soude, planches,.. et on y déchargeait des céréales, des planches, arsenic, etc.
Enfin dans les révisions de fin d'année, on avait l'espoir de trouver encore quelques bateaux et ports fluviaux et maritimes.
Entre frères et soeurs, copains "du bord", il y eut beaucoup de discussion autour de ces pages à la fin des années 1950 où beaucoup de terriens n'avaient jamais vu la mer !
Bonjour Lougabier ; Merci pour ces beaux souvenirs de géographie scolaire, cordialement Cannois