Mots-clés : cap à l'amont
Nouvel épisode de « l’HOMME DU PICARDIE »
(Toute ressemblance avec des faits qui se seraient produits à Conflans le vendredi 23 Avril 2010 ne serait pas le fait du hasard)
Imaginez la scène : DURTOL est amarré au quai de Conflans, en réparation et apprend que des actions sont en préparation sur le fleuve : barrages, opérations escargots…il ne sait pas vraiment, car les informations circulent mal. Mais il fait quand même le tour de ses collègues, une dizaine de bateaux amarrés le long des quais.
Quand il arrive près de Fernand, du « Machiavel », il lui propose comme aux autres de réfléchir à faire quelque chose : ça va mal dans la profession, et le Ministre ne veut pas répondre aux questions posées par le syndicat : on ne demande pas la lune, on veut seulement que le Ministre fasse appliquer la Loi. Il est interdit de travailler à perte, et aujourd’hui les prix sont déjà en dessous de ce que coûtent nos bateaux, et ça continue de baisser.
Fernand, c’est un dur à cuire : il n’admet pas qu’on fasse des barrages car dit t’il, on va pénaliser nos clients. Durtol pense plutôt que le Fernand a peur de perdre son contrat. C’est vrai qu’il est content, Fernand ! Vous pensez il descend à Rouen chargé et remonte aussitôt à vide pour recharger sans perdre de temps ? Il arrive à faire un tour par semaine, c’est super, IL S’EN SORT LUI ! Sauf qu’il ne dit pas qu’il se fait des semaines de 90, 95 heures en naviguant au moins 80 heures…bon, d’accord le fret est pas gros, mais il y arrive et paye ses dettes…mais jusqu’à quand à ce rythme là ? car il travaille à perte, le Joseph : il ne paye pas toutes les heures de travail à son équipage, et heureusement que son équipage c’est lui et sa femme, sinon il aurait des problèmes, il ne pourrait pas ! et son moteur, sa santé, son bateau, tout cela ça s’use et ça réserve parfois de drôles de surprises.
Bref, Joseph, après avoir tenté tous les arguments pour justifier son refus d’agir, demande ce qui va se passer si on bloque et que l’on n’obtient rien : une telle obstination à ne rien vouloir faire, c’en est trop pour Durtol qui n’est pas spécialement patient, il s’emporte : « eh bien on ira jeter nos bateaux dans le barrage d’Andrésy et au moins on partira la tête haute »…et il s’éloigne.
Dans l’après midi, il reçoit un appel de la Gendarmerie Fluviale qui le convoque pour le lendemain avec les papiers des bateaux, et là , il apprendra qu’il est soupçonné de vouloir détruire le barrage ! ! ! En d’autres temps, c’est à la Kommandantur que Durtol aurait été appelé, et il risquait de se retrouver le dos au mur et les yeux bandés…en d’autres temps, le Joseph, on l’aurait appelé le Collabo !…Durtol, il en rigole, enfin il essaie, mais ça le rend triste, alors pour se sentir moins seul, il a rejoint La Glissoire : c’est le syndicat, il n’est peut être pas parfait , mais au moins là, on se bat pour ne plus travailler à perte.
Barrages en place dans le Nord :
Comme prévu, les barrages ont été mis en place Dimanche soir à Douai, Lille, Watten, et Fresnes sur Escaut. Les télés, les radios et la presse rendent compte de l’événement : impossible de les citer tous sans en oublier. Hier, c’était en Local, aujourd’hui, ça passe en pages régionales. Informez nous si vous le voyez en diffusion nationale.
On se prépare sur la Seine et sur la Moselle :
Une manifestation flottante est prévue à Rouen sur le départ des 24 heures Nautiques de Rouen, et on réfléchit à faire un rassemblement à Paris le 1er Mai pour dire comment on extermine la batellerie : tèl
Sur la Moselle, les actions se préparent sereinement : on vous tiendra informés.
En Belgique, les bateliers mobilisent leurs syndicats :
La détermination croissante chez les bateliers qu’ils soient Wallons ou Flamands à entrer dans l’action est de plus en plus nette. Les Syndicats belges envisagent de se retrouver rapidement : la date ne nous a pas été communiquée.
De la Hollande, on vient aux infos :
L’aide de bateliers Hollandais, notamment sur des 38 m, pour réfléchir avec nous à la mise au point d’une formulation claire sur le seuil légal, aux pays bas on commence à regarder du côté de notre pays Gaulois et de ses Nautes : merci aux publications qui informent et suivent notre mouvement.
Au Ministère, on se tait :
La Direction des transports contactée à nouveau hier n’a pas jugé utile de nous rappeler.
Du côté des courtiers :
L’intox continue, de ci de là, pour tenter de discréditer le mouvement des bateliers. Curieusement, on nous signale un regain d’affrètements dans les céréales depuis quelques jours : qui a dit qu’on risquait de perdre les clients si on se défendait ?
N’hésitez pas à nous questionner si vous voulez une indication sur le seuil de rentabilité de tel ou tel voyage : un petit outil mis au point par un confrère de la Seine nous permet de faire le calcul en quelques secondes .
Du côté des clients :
La Société Soufflet, mise en cause dans le N° 29 de Capalamont m’a contacté pour préciser qu’à aucun moment elle n’a fait pression sur des bateliers : ils doivent m’envoyer leurs arguments que je publierai naturellement. La Glissoire envisage d’aller à la rencontre des clients.
Du côté des bateliers :
Je reçois des courriers pour signaler que bon nombre de bateliers sur des 38 m ont le sentiments d’être écartés et que la rumeur dit que l’action est réservée à la grosse cale : au contraire, car c’est précisément pour les trafics qui empruntent les petits canaux laissés à l’abandon par l’Etat que les prix sont les plus éloignés de l’étude NEA :La Glissoire, dans toutes ses réunions demande à des bateliers de Freycinet de venir réfléchir avec nous à la façon de formuler une proposition logique au Ministère pour permettre sur ces canaux de fixer un seuil légal qui au moins permette de maintenir la flotte existante en l’Etat : cette proposition émane d’un confrère Néerlandais.
La rumeur ne dit pas que les bateliers des « gros » viennent tous des 38 m et que beaucoup rêvent d’y retourner : le cœur a ses raisons que la raison n’a pas ! Laissons la rumeur et ramons ensemble , même si certains intermédiaires n’apprécient pas.
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